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mercredi 19 novembre 2014

Conférence :
L’écriture ordinaire des Poilus de 14-18

« La guerre est une forte sotte chose »… 


Ils s’appellent Alfred, André, Auguste, Emile, Ernest, Laurent, Pierre. Ils sont cultivateur, meunier, vigneron, charron. A l’école de la IIIe République, ils ont appris à lire et à écrire ; ils n’ont pas poussé jusqu’au certificat d’études. Leur quotidien ne les confrontait que rarement à la pratique de l’écrit ; avec la guerre, l’écriture devient le lien, vital, avec la famille laissée au pays. Quel français écrivent les Poilus ? Quel vocabulaire, quelle grammaire pour cette langue, sinon familière, du moins familiale ? Comment créent-ils l’illusion d’un dialogue, d’une présence ? De quoi parlent-ils à leur femme, à leur père et mère, à leurs enfants ? Comment leur répondent celles dont les réponses nous sont conservées, Joséphine, Louise, Marie ?

Lors d’une conférence à la fois émouvante et intéressante organisée aux Archives de Jonzac, Sonia Branca-Rosoff, professeur émérite à l'université Sorbonne Paris 3, Agnès Steuckardt, professeur à l'Université Paul Valéry Montpellier et Chantal Wionet, maître de conférences à l'Université d'Avignon ont répondu à ces questions à travers l’étude détaillée de lettres envoyées par des soldats sur le front en 14-18. Beaucoup dénotent l’incompréhension que vivent ces hommes qui ont quitté leur quotidien, tout en essayant de ne pas effrayer leurs familles respectives. 

Des témoignages
Après plusieurs années de guerre, le ton de départ, qui était plutôt optimiste (la guerre ne devait durer que quelques mois) est carrément devenu pessimiste. Et pour cause, dans leurs tranchées, les poilus ont froid et faim et surtout ils voient mourir de nombreux camarades, victimes des fameux tirs d’artillerie allemande et du gaz moutarde. « La guerre est une forte sotte chose » écrit l’un d’eux. Cela n'a pas empêché les générations suivantes de recommencer.…


Les conférencières aux côtés d’Aude Garnerin, responsable des archives de Jonzac et de ses collègues.

Le site des Archives départementales de Jonzac est fermé au public depuis le 10 juillet dernier pour « traitement des documents » (alors que le bâtiment est de création récente, les documents s’y conservent mal) et travaux dans les locaux de stockage. Une permanence d'accueil et d'aide à la recherche a été mise en place dans l’un des bâtiments de la CDCHS jusqu’au 19 décembre 2014.

• Des écrits de Fleuriau de Bellevue acquis par les Archives 

 A l'occasion d'une vente à l'Hôtel Drouot, l'Association des Amis des Archives a participé à l'acquisition de deux lots liés à Louis-Benjamin Fleuriau de Bellevue, homme politique et savant naturaliste rochelais (1761-1852) qui étudia, entre autres, les météorites tombées sur la région de Jonzac : Le diplôme de Fleuriau de Bellevue ; Quatre lettres, dont trois de Zoé Victoire Talon, comtesse Achille de Bashi du Cayla, à Louis-Benjamin Fleuriau de Bellevue ; 3 février 1838 : invitation à dormir dans sa demeure pour parler des dessèchements des marais ; 25 février 1838 : creusement d'un petit canal et destruction des loups ; 12 mars 1838 : offre de coucher à Benon et ouverture d'un tumulus. La quatrième de Fleuriau de Bellevue à la comtesse, relative aux problèmes des marais (société de la Boëre, dessèchements, réparation des digues) et aux loups dont il faut délivrer les fermiers, le 22 février 1838. Textes courts, lisibles et écrits de la main de personnages importants de l'Aunis au XIXe siècle.

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