La direction, en l’occurrence le groupe Sorgente, envisage d’y proposer un plus grand nombre de chambres, de refaire la partie spa et de réaliser des travaux extérieurs. Trois personnes resteront sur le site. Le chef cuisinier Maxime Deschamps devrait retrouver son poste en 2016. Entre temps, il envisage d’autres projets dont, pourquoi pas, l’ouverture d’un restaurant à Mirambeau. Les tables savoureuses sont toujours les bienvenues !
Revenons sur l'histoire de ce magnifique château, histoire qui ne fut pas un long fleuve tranquille...
Le château de Mirambeau est l'un des fleurons du patrimoine de Charente-Maritime. Son histoire est riche en événements, depuis ses origines sur une motte féodale.
Place stratégique convoitée par les Français et les Anglais au moment de la Guerre de Cent ans, victime de plusieurs sièges, le château-fort probablement restauré est la cible des guerres de religion. Fort abîmé, Arnaud d'Escodéca de Boisse y fait entreprendre des travaux qui s'étalent sur une quarantaine d'années, de 1617 à 1657. Après la Révolution, l'édifice est vendu comme bien national.
En 1813, le comte Duchâtel le transforme en élégante demeure, puis l'Armé en devient propriétaire. Y sont soignés les convalescents de la guerre 14-18. Nul doute que les soldats blessés apprécièrent ce cadre verdoyant qui les changeait des champs de bataille...
De l'époque médiévale, subsistent des parties souterraines qui ont été restaurées |
Construit sur un promontoire offrant une vue imprenable sur la vallée, le château de Mirambeau est l'un des lieux emblématiques de Charente-Maritime |
Six propriétaires en 30 ans
dont le Département de Charente-Maritime
Retour sur ces moments épiques qui virent un acquéreur en prison ; le Département en la personne de François Blaizot, son président, se porter acquéreur de ce patrimoine afin de le sauver d’une issue incertaine ; sa revente à un homme d’affaires asiatique ; la disparition de son associé irlandais ; des artisans en attente d’être payés ; une nouvelle vente à M. Teychené, puis à M. Polito et enfin au groupe Sorgente.
Des réparations s’imposant, le domaine fut mis en vente par l'Armée dans les années 1980. Un assureur parisien, M. Raffenel, l’acheta sur « un coup de cœur ». L’homme avait succombé au profond désir que lui avait inspiré cet édifice plusieurs fois séculaire. Qui n’a pas rêvé, en effet, de posséder un château, réplique de ces élégantes bâtisses qui illustrent les livres de contes ?
Or, M. Raffenel ignorait qu’en le possédant, il connaîtrait moult difficultés qui le conduiraient en prison. C’est pourtant ce qu’il advint, malheureuse aventure s’il en fut. Ne pouvant honorer les nombreuses factures qui s’accumulaient et soupçonné de vouloir dépecer le château, il fut poursuivi. Il se vit dans l’obligation de se séparer du castel tant désiré. Adieu futur bel hôtel et jolies perspectives...
Un deuxième acteur entra alors en scène, dans cette pièce qui pourrait s’intituler : grandeur et désillusion du château de Mirambeau. Le Département de Charente-Maritime, craignant que les nouveaux acheteurs fussent peu scrupuleux avec le patrimoine saintongeais, l’acquit aux enchères le 21 avril 1989. Jean Harel, vice-président du Conseil Général, avait été chargé de la transaction. Descendant les escaliers du Palais de Justice de Saintes, il expliquait à la presse les motivations du Département : « Plus question de faire n’importe quoi avec notre passé, il y a assez de pillage et d’œuvres d’art qui partent à l’étranger ». Ce qui n’était pas faux. Et d’ajouter : « Je ne veux point mener la vie de château un peu trop lourde à entretenir ! ».
Certes, la décision était sage, mais l’avenir fut ardu. Avoir un château parmi ses résidences secondaires était bien beau, encore fallait-il lui trouver une destination. A cette époque, l’assemblée était présidée par François Blaizot, président économe.
Une seule solution restait : trouver un acquéreur digne de ce nom. Une annonce fut passée dans des magazines spécialisés.
Arriva un éminent interlocuteur en la personne de M. Conway, un riche Américain « ayant fait fortune à Hong-Kong ». Ainsi était présenté cet homme d’affaires qui possédait déjà le château de Kilkea en Ecosse. Pourquoi venait-il sur le littoral atlantique investir dans la pierre ancestrale ? Nul ne le savait. L’intéressé, animé d’un éternel sourire qu’il avait emprunté à ses ancêtres, restait discret sur sa situation personnelle et professionnelle. D’ailleurs, aucun journaliste ne chercha à en savoir davantage. Quand l’un de ses proches collaborateurs trouva la mort dans des circonstances étranges, elle ne réagit pas davantage. C’était peut-être mieux ainsi.
Une évidence s’imposait cependant : il avait les moyens de ses ambitions puisqu’il fit entièrement restaurer le château. Devenu maître des lieux, il effectua d’importantes réparations avec l’aide d’Alain Billard, architecte dont le cabinet était situé à Jonzac. Le montant des travaux réalisés entre 1990 et 1992 s’élevait à 70 MF.
M. Conway avait le souci de poursuivre le projet de M. Raffenel en proposant un établissement de grand standing. Un hôtel-restaurant de luxe ouvrit donc à Mirambeau, inauguré avec faste. Présents, M. Conway et son épouse y rencontrèrent la jet-set locale. Les invités étaient ravis, entre champagne et petits fours.
Travaux d'embellissement du château |
Pendant quelques années, le site accueillit une clientèle aisée, heureuse de découvrir ce bel endroit. Jusqu’au moment où le ciel se gâta. L’activité économique avait du plomb dans l’aile. Des difficultés financières mirent un terme à cette aventure qu’on annonçait florissante et qui dura... ce que durent les roses.
Le château fut placé en liquidation car les trois sociétés qui le géraient, toutes dirigées par Mme Conway (dont « Château de la Trémouille» et « Mirambeau investissements ») avaient accumulé des dettes.
Henri Lathière, alors président du Tribunal de commerce, et Christian Balout, maire adjoint de Jonzac, ne furent pas surpris. Des travaux réalisés au château par leurs sociétés respectives étaient restés plusieurs mois impayés. Finalement, les deux entrepreneurs étaient rentrés dans leurs frais.
Le château entra alors dans un long sommeil. On entendait parfois parler d’une reprise, mais rien de bien sérieux.
Un rebondissement intervint en 2001. En raison de dettes liées à l’URSAFF (entre autres), le château fut vendu aux enchères le 27 juillet à Saintes. Me Auger Dupeu avait été nommée administrateur judiciaire. Ayant eu vent de l’affaire, le groupe Teychené se porta acquéreur à un prix tout à fait acceptable, écartant certains « prédateurs » qui attendaient au portillon !
« Nous ferons tout pour le conserver » assurait Me Teychené
A cette époque, la Holding Financière Teychené, dont le siège social se trouvait à Toulouse, comptait une vingtaine de filiales. Son directeur général, Gérard Teychené, était un ancien architecte qui s’était lancé dans le monde de l’immobilier. Le groupe, cumulant un milliard de francs en patrimoine, gérait des appartements, des entrepôts industriels et des emplacements commerciaux.
Gérard Teychené avait expliqué l’achat de Mirambeau en ces termes : « Nous investissons environ 30 MF tous les deux mois. Le château de Mirambeau ne représente pas un achat classique. Un de mes collaborateurs l’avait repéré dans une revue. Il m’a envoyé le dossier. Quand je l’ai vu, je l’ai trouvé magnifique. L’acquisition s’est faite rapidement. C’est le hasard. Six mois auparavant, nous avions décidé d’acheter un très bel édifice sur la Côte d’Azur, mais l’affaire n’a pas abouti ».
Que voulait-il y faire exactement ? « Je me donne jusqu’à la fin de l’année pour trouver la bonne formule. Notre souhait premier est de le garder. Nous avons déjà contacté des chaînes hôtelières pour l’exploiter, ainsi que des sociétés qui pourraient l’utiliser comme centre de formation, pour des séminaires. Nous avons reçu de nombreuses propositions que nous étudions. L’édifice est en bon état, il a peu souffert de la tempête de 1999. Si nous ne parvenons pas à le louer, nous serons dans l’obligation de le revendre, mais ce n’est pas notre objectif » soulignait-il.
Avec sa femme, il était venu en Charente-Maritime pour la première fois. Le couple y avait rencontré les élus, Claude Belot, alors président du Conseil général et Michel Rigou, maire de Mirambeau. « Vous avez un beau département qui est largement fréquenté. Il se trouve dans le peloton de tête des sites touristiques, ce que j’ignorais » confiait en toute franchise Gérard Teychené.
Dans Mirambeau ville, le rachat du château alimentait les conversations. La mairie, par exemple, espérait que ce domaine retrouverait une belle vitalité : « Les retombées seront forcément positives. Une table de qualité attirera de nombreux visiteurs dans la commune » remarquait à juste titre M. Montava, alors premier adjoint.
Entrée en scène des groupes Baglioni et Sorgente
Finalement, M. Teychené vendit le château à la chaîne hôtelière italienne Baglioni. Roberto Polito, son responsable, avait une idée claire : faire de Mirambeau « une étape haut de gamme en bordure d’Atlantique ».
En juillet 1993, l'inauguration de l'établissement en présence du propriétaire M. Polito et de sa famille (archives photos Nicole Bertin) |
Le verre de l'amitié dans les jardins |
Jérôme Emery du Bois Saint-Georges et M. Thomas, du château de Beaulon, parmi les convives |
Bien qu’ayant été remanié à plusieurs époques, la force que dégage le château attire l’attention. Il suffit de se trouver dans la cour d’entrée pour éprouver cette légère griserie, patinée par l’histoire et les ans. Robert Polito ne pouvait qu’être sensible au charme du lieu. Les Italiens possèdent un goût inné pour l’art et la décoration. Amoureux des lignes et des formes, soucieux de privilégier la qualité et la beauté, il n’avait pas choisi ce site au hasard.
Gil d'Ez, Charles Montemarco et Daniel Jouve furent chargés de la décoration (archives N. Bertin) |
Propriétaire de la Villa Gallici à Aix-en-Provence, il demanda à l’équipe qui l’avait agencée de travailler pour lui. C’est ainsi que Gil d’Ez, Charles Montemarco et Daniel Jouve participèrent à la « renaissance » de Mirambeau. Y installer un hôtel de luxe, quel beau défi !
Roberto Polito appréciait peu la première rénovation des chambres qu’il jugeait « tristes et sombres ». Il donna à l’ensemble classe et raffinement. L’intérieur fut entièrement modifié. Seule la façade ne fut pas touchée.
« Mirambeau est l’un des plus beaux hôtels que Roberto Polito a réalisés » expliquait à l’époque Fabrice Mercier, directeur de l’établissement. Dix-neuf chambres climatisées et un appartement étaient proposés à la clientèle. Le restaurant, quant à lui, privilégiait l’intimité en conjuguant plusieurs salles.
Fabrice Mercier, alors directeur du Château de Mirambeau |
Les portes de l’établissement se sont fermées dimanche 2 novembre dernier pour ne rouvrir qu'au printemps 2016. Durant 18 mois, des aménagements vont y être entrepris dont la création de chambres nouvelles. Patience, le château s’endort, mais c’est pour proposer une offre plus large à la clientèle. Classé Relais et châteaux, fier de ses 5 étoiles, il réserve des surprises !
Reportage/photos Nicole Bertin
Il serait bon de ne pas oublié cet artisant serrurier forgeron qui de père en fils entretenait se château de par ses verrières les balcons et les marquises aujourdhui je pense disparus,cet artisant s'appelait Henri Pain de plus mon grand-père,souvent je l'accompagnais et je dois dire que le château et ses tours sur le mur d'enceinte je connais,très heureux du destin de ce château,plus agréable que durant la dernière guerre,mais là c'est une autre histoire.......mon message est surtout de rappeler la mémoire de cet artisant qui aimé ce château.Je suis au Canada depuis 50ans mais l'enfance et la jeunesse ne s'oublie pas.........Serge Pierreau fils de Henriette Pain fille de Henri Pain. ( sa forge était juste en bas de la côte au coin du chemin de Nieuil)
RépondreSupprimerIl serait bon de ne pas oublié cet artisant serrurier forgeron qui de père en fils entretenait se château de par ses verrières les balcons et les marquises aujourdhui je pense disparus,cet artisant s'appelait Henri Pain de plus mon grand-père,souvent je l'accompagnais et je dois dire que le château et ses tours sur le mur d'enceinte je connais,très heureux du destin de ce château,plus agréable que durant la dernière guerre,mais là c'est une autre histoire.......mon message est surtout de rappeler la mémoire de cet artisant qui aimé ce château.Je suis au Canada depuis 50ans mais l'enfance et la jeunesse ne s'oublie pas.........Serge Pierreau fils de Henriette Pain fille de Henri Pain. ( sa forge était juste en bas de la côte au coin du chemin de Nieuil)
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