Pages

jeudi 9 octobre 2014

Dimanche 12 octobre à Royan :
Une fois par an, l'Académie de Saintonge
vous offre l'occasion de rencontrer
des gens passionnants

Cette grande cérémonie aura lieu dimanche 12 octobre au Centre des congrès de Royan à partir de 14 h 30. Toutes les personnes intéressées sont cordialement invitées. Le palmarès, établi par les membres de l’Académie de Saintonge, récompensera des personnalités qui se sont illustrées dans la littérature, les sciences, les technologies, l’archéologie, la musique ou bien encore l’étude des climats puisque le grand prix sera attribué à Hervé le Treut. Une séance annuelle à ne pas manquer ! 


Marie-Dominique Montel, directrice, répond à nos questions

• Marie-Dominique Montel, les prix de l'académie de Saintonge seront décernés dimanche prochain. Quels sont les critères qui déterminent leur attribution ? 

L'Académie couronne chaque année une quinzaine de personnalités (charentaises ou inspirées par les Charentes) qui se sont illustrées dans tous les domaines de la vie culturelle. Grâce à la générosité des mécènes qui financent ces prix et qui sont des organismes publics ou des personnes privées, nous avons pu augmenter le nombre des récompenses et faire mieux connaitre ainsi les talents de notre région qui n'en manque pas. Il nous arrive souvent d'entendre à propos d'un lauréat "je savais que c'était quelqu'un de formidable, mais j'ignorais qu'il était charentais". C'est un bon résumé de nos critères de sélection, il faut être formidable et avoir un lien très fort avec notre région. Bien entendu , dans les faits, c'est un peu plus ardu, mais disons que nous avons une mécanique de travail bien huilée. Lors de ses débuts, dans les années 50, l'Académie récompensait essentiellement des ouvrages littéraires (romans ou poésie). Il est apparu rapidement que le champ de la culture était beaucoup plus large et ainsi s'est instaurée l'idée de primer des historiens, des spécialistes du patrimoine, mais aussi des scientifiques, des artistes (musique, peinture, sculpture) des cinéastes etc.
Dans la pratique, les 25 membres de l'Académie de Saintonge se concertent au cours de trois rencontres successives durant l'année pour proposer des candidats potentiels, étudier et présenter leurs travaux à leurs collègues et enfin passer au scrutin. Il y a évidemment beaucoup plus d'appelés que d'élus mais, contrairement à d'autres jurys, nous ne communiquons pas les noms des personnalités qui n'ont pas été retenues à l'issue du dernier tour de scrutin.

Marie Dominique Montel avec Mme Sallenave de l'Académie Française
• Parlez-nous de ce nouveau palmarès ? 

 Le grand prix de l'Académie revient cette année à un scientifique de très haut niveau, d'ailleurs membre de l'Académie des sciences, le climatologue Hervé Le Treut. Il a grandi à Rochefort, il essaye aujourd'hui avec ses équipes de déterminer les effets à moyen terme du réchauffement climatique, en particulier sur nos régions et nos côtes. C'est un travail exceptionnel que l'Académie tient à récompenser.
Hervé le Treut recevra le grand prix de l'Académie
Ensuite, il faudrait citer les 17 prix, tellement chacun mérite notre attention. Je vais donc être injuste en opérant un choix. Je le fais tout de même pour souligner deux événements: le prix Madeleine La Bruyère, selon le souhait de son fondateur, est cette année multiplié par trois. François Julien Labruyère s'est en effet ému, comme beaucoup d'entre nous, des difficultés financières auxquelles doivent faire face les petites sociétés savantes qui publient dans notre département des revues de très grandes qualités. Trois d'entre elles recevront cette année le prix Madeleine La Bruyère pour les aider à passer un cap dans les circonstances économiques actuelles, mais aussi pour essayer d'alerter les pouvoirs publics qui peuvent les soutenir. Enfin, pour le carnet rose, nous enregistrons la naissance d'un nouveau prix, le prix des Hauts de Talmont, consacré en priorité au monde de la musique et qui récompense pour sa première édition un chanteur extraordinaire, un sopraniste, c'est à dire une voix masculine encore plus haute que celle des haute-contre. A découvrir lors de notre cérémonie!

• Aujourd'hui, quel est le rôle d'une Académie dans la vie culturelle d'un département, d'une région ? 

L'un de nos académiciens, Jean Menard, qui est également membre de l'Académie des Sciences morales et politiques, l'a formulé très justement l'an dernier : le champ d'action d'une académie, c'est la culture mais une académie ne "produit" pas elle-même la culture, elle la fait connaître, elle a un rôle de communication. C'est la fonction des palmarès de l'Académie : ils nous font réaliser chaque année combien nous vivons entourés, souvent sans le savoir, de gens excellents.  J'aimerais que les professeurs des universités ou des grandes classes des lycées pensent plus souvent à dire à leurs élèves : les réunions de l'Académie de Saintonge sont gratuites et ouvertes à tous, profitez-en pour aller rencontrer des gens qui ont tracé leur voie dans des directions qui vous intéressent. Ils sont passés par les même lycées que vous, ils ont fait les mêmes études. Aujourd'hui, ils sont des champions dans leurs domaines. Ils font de l'archéologie sous-marine, ils s'occupent de préserver l'avenir de la planète, ils explorent le cerveau, ils inventent les avions du futur, la machine qui se promène sur la planète Mars, ils découvrent notre avenir ou notre passé, ils écrivent des livres, font des films, de la musique. Allez les écouter, allez même leur parler à la fin de la séance, essayez de comprendre comment ils ont fait. Une fois par an, l'Académie vous offre l'occasion de rencontrer des gens passionnants dans la vraie vie. Ne ratez pas ça.

 • Vous travaillez pour la télévision. Parlez-nous de vos dernières réalisations ?

 Je réalise, en effet, des films documentaires pour la télévision avec Christopher Jones, un réalisateur américain qui travaille en Europe depuis de longues années. Nous avons fait cette année trois films qui cette année ont été trois coups de cœur, l'un sur "Régine Deforges, une femme de passion et de liberté" pour France 3 avec le soutien de la région Poitou Charentes puisque cette femme qui a été tour à tour une éditrice sulfureuse et un auteur de best-sellers avec la série de la bicyclette bleue était née à Montmorillon. Nous avons connu avec elle un tournage plein d'esprit. Elle a eu le temps de voir le film terminé et diffusé avant de nous quitter, brutalement au printemps dernier.
Notre deuxième coup de cœur, a été un film pour France 5 consacré au "duel" qui a opposé ces deux génies du cinéma italien que sont Federico Fellini et Luchino Visconti, le metteur en scène de la Dolce Vita et celui du Guépard. Nous avons eu la grande chance de travailler avec leurs collaborateurs, certains d'entre eux ont 90 ans bien sonnés, et croyez-moi, le cinéma, ça conserve ! Enfin, toujours dans le domaine du cinéma, nous avons fait un film sur les mythiques studios de cinéma italiens aujourd'hui bien menacés, un documentaire qui s'intitule "Ciao Cinecitta". Celui ci est multi diffusé ces jours-ci sur la chaine du groupe Canal, Ciné+. Nous revenons cette année, Christopher Jones et moi, dans la région, puisque nous avons commencé le tournage pour France 3 d'un film sur le Baron et la baronne Gourgaud, ces étonnants mécènes des années folles qui ont légué à la France leur somptueuse collection de tableaux (aujourd'hui à Beaubourg, au Louvre et au musée d'Orsay), mais aussi les deux musées de l'Ile d'Aix : la maison de l'empereur et le musée africain. Ce sont des personnalités excentriques et inoubliables et on ne s'ennuie vraiment pas à leur consacrer un film.
Enfin, nous préparons un documentaire historique sur les dernières semaines de Napoléon en France, après Waterloo qui se déroulera en grande partie à Rochefort, Fouras et l'île d'Aix quand il envisageait, les récentes découvertes le confirment, de s'embarquer pour refaire sa vie en Amérique.
Enfin, nous préparons un documentaire historique sur les dernières semaines de Napoléon en France, après Waterloo qui se déroulera en grande partie à Rochefort, Fouras et l'île d'Aix quand il envisageait, les récentes découvertes le confirment, de s'embarquer pour refaire sa vie en Amérique.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire