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mercredi 22 octobre 2014

Delannoy: « je reviens paisible à Jonzac » !


Delannoy, singulièrement pluriel… Singulier, il l’est et on le croit, lui l’artiste à part entière, entièrement à part. Fier de son intégrité de vie, il a su se forger une réputation tantôt provocatrice, tantôt séductrice. Tendre écorcheur, il est aussi grande gueule que poète, assassin que cajoleur. Pluriel, il l’est de surcroît. Son pinceau arabesque aussi bien un sein aguicheur qu’une coupole ventrue de monastère. Sa palette symphonise aussi bien les vignobles contingentés aux alentours de son atelier que les neiges irisées de sa mélancolie russe.
L’exposition qui l’avait « réhabilité » à Jonzac remonte à 4 ans. Il revient paisible au Cloître des Carmes du 1er au 12 novembre avec des tableaux extraits de plusieurs de ses deux collections annuelles qu’il réunit sous l’appellation de « périodes fragmentées » : paysages russes, hauts saintongeais ou basques, nus et ballerines sur toile, papier, bois ou carton. En vrai artiste, il s’inspire de ses esquisses croquées sur le motif, puis des pochades qui architecturent une composition et harmonisent des gammes.
Dans son atelier-foutoir, il réinterprète en musique ses études avec rage, fougue et croyance jusqu’à ce qu’une petite mort lui commande d’arrêter le combat et d’illico signer. Pas question donc pour lui de "rétroprojecter" sur la toile une photo de vacances, ou pire, la page d’une revue touristique !
Il s’agit bien de concevoir des œuvres et non pas de restituer des sujets. C’est là, dans ce délicat différentiel qui seules savent catalyser les émotions et convoquer l’état second de grâce picturale, que réside et se vérifie l’honnêteté du peintre !

 

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