Yvette Puertolas (photo N. Bertin) |
Dire que la cohabitation se passe bien serait un grand mot : « Les Allemands n’étaient pas forcément désagréables, mais nous ne nous sentions pas à l’aise, surtout quand ils étaient ivres. Un jour, nous avons retrouvé une balle qui s’était logée dans le lavabo de notre chambre ».
Le climat se tend après l’explosion des carrières d’Heurtebise. Les munitions sont alors entreposées à la gare de Jonzac. « Les avions alliés tournaient autour et des bruits couraient quant à une proche intervention. Nous avons compris qu’il valait mieux quitter l’hôtel quand l’avion britannique a commencé ses bombardements. J’ai sauté la murette et je suis tombée dans le jardin de M. Sorin. J’étais partie à toute vitesse. Cela explique pourquoi j’étais seulement vêtue d’une combinaison noire car j’étais en deuil de ma petite fille, victime d’une pneumonie car nous n’avions pas de quoi nous chauffer ».
Les explosions durent toute la nuit et certains Jonzacais s’en souviennent encore. Le Terminus est abîmé, toiture et cloisons tombées. « Il a fallu huit ans pour tout reconstruire. Nous n’avions ni peinture, ni tapisseries et devions faire preuve d’imagination. Nous nous sommes temporairement réfugiés dans un bureau qui tenait encore debout où nous avons installé un lit ».
Yvette Puertolas n’a jamais perdu espoir même quand elle a vu l’un de ses clients, Raymond Roux, membre de la résistance, fusillé par les Allemands. « Il fallait être discret en raison des nombreuses dénonciations. Nous étions solidaires. Je me souviens de Marthe Robert qui a aidé Pierre Ruibet, de Mme Mouche, d’Yvette Garaud qui était ma voisine avant d’ouvrir le magasin Chantal. La guerre fut une triste période. Nous étions toujours en quête de nourriture. De plus, l’occupant avait instauré une nouvelle monnaie qui s’était substituée au franc ».
La carte de visite du Terminus. Depuis, cet hôtel a fermé ses portes. |
L'époque du bonheur, Yvette et son époux Jacques |
Par la suite, Yvette a quitté Jonzac pour ouvrir un magasin de meubles en rotin à Pau. Revenue en Haute-Saintonge « par hasard », elle s’est retirée à Meux dans la pension de famille de M. et Mme Piets.
Yvette profite de chaque journée comme d’un bien précieux. « Tout le monde m’interroge sur ma longévité. Le pharmacien, M. Niaussat, m’avait dit que j’avais le sang très pur ! Et puis ma tante est morte à 108 ans. J’ai encore du temps devant moi » !
N.B
Yvette : on ne dirait pas qu’elle a franchi la barre des 100 ans !
• Les billets émis par les Allemands
Billet français de la Seconde guerre mondiale |
Je suis né à St Martial de Vitaterne le 26 mars 1946. Mes parents étaient Monsieur et Madame Fournier René. Nous avons quitté Jonzac en 1964. Revenu pour quelques jours en Mai 1965, je suis tombé sur cette affreuse affaire Bégon. Et avec mes amis nous avons attendus rue de Verdun (...rue des Balais) une partie de la nuit !
RépondreSupprimerMerci madame pour vos souvenirs !
Et vous souhaite de longues années de vie !
Michel Fournier
Né a Jonzac en 1944 je mesouviens très bien de l'affaire Bégon.Je les connaissais tous les deux ainsi que leur famille ,travaillant moi meme pour un concurrent a eux les vètements chevalier ,place du chateau...Triste souvenir ,tout ça pour un héritage
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