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vendredi 11 avril 2014

Manuel Valls : Think different !


Nous avons donc un nouveau gouvernement. Après la sévère sanction des Municipales, c'était la moindre des choses ! Hollande a cédé.
Il s'est livré à des dosages compliqués pour faire contrepoids à Manuel Valls. En effet, cette nouvelle alliance doit mener une politique orthodoxe compatible avec celle de l'euro. C'est ce que souhaitent en tout cas partenaires et banquiers.
Jouyet, eurocrate convaincu, occupe la place essentielle de secrétaire général de l'Elysée et la tête, si l'on peut dire, du Parti socialiste a été tranchée. Harlem Désir, l'éternel député européen, vient de prendre le secrétariat d'état aux Affaires européennes. Hollande se moque-t-il de l'Europe ou simplement de Désir ? La France est habituée à envoyer à Strasbourg les recalés de la République, mais confier l'Union à celui qui a organisé la débandade de la gauche est à la fois un camouflet pour Bruxelles, à la veille des élections de mai prochain, et une situation délicate pour Désir puisqu'il est clair que Jouyet traitera à l'Elysée un sujet qu'il connait par cœur. Cette nomination souligne les équilibres bizarres mis en place par le P.S. Le Général doit se retourner dans sa tombe !
Manuel Valls saura-t-il bousculer ces "combinaciones" qu'adore le Président ? Il faut lui faire crédit. Il sait que le travail est une valeur. Pour dynamiser l'économie, il faut instaurer la confiance des entreprises et des entrepreneurs libérés des carcans réglementaires dont on a souvent oublié l'origine et le sens.
Manuel Valls sera peut-être l'homme qui saura enfin réaliser les réformes qui attendent depuis vingt ans dans les tiroirs : en effet, dès que l'une est tentée, les hurlements font reculer son auteur. C'est ainsi que les Français ont payé pendant des années leur confort à crédit. Aujourd'hui, la dette est si grande que les finançiers ont les doigts crochus et le rôle de l'Etat, finalement, est de régler les créances en mettant fin à un Etat obèse, gourmand et largement inefficace. Il faut aussi casser la néoféodalité créée par la fameuse politique de décentralisation.
Le nouveau Premier ministre a du pain sur la planche. Il donne l'impression d'être volontaire. Ne jugeons donc pas trop vite. Laissons-lui un peu de temps. Si la confiance revient, la machine, arrêtée depuis deux ans par François Hollande, pourrait redémarrer et la France avec elle.

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