L’installation du nouveau conseil municipal de Jonzac : le 9e mandat de Claude Belot

Elle avait lieu vendredi après-midi en présence d’un nombreux public, moins important toutefois que lors du dépouillement dimanche soir ! 

Dans la vie d’une commune, l’installation du nouveau conseil municipal est un moment important, l’équipe en place tenant les rênes durant six ans. Six ans, c’est long et court à la fois. La concrétisation des projets, surtout quand ils sont importants, demande patience et longueur de temps.

A Jonzac, Claude Belot, réélu dimanche dernier avec un score confortable, entend conduire à bien son dernier grand projet, le centre des congrès qui complètera la zone du Val de Seugne où s’élèvent le complexe aquatique de Antilles, le casino, des résidences hôtelières et bientôt un hôtel de standing indispensable pour accueillir les congressistes. Il aura alors bouclé la boucle. « Je ne me représenterai pas dans six ans » dit-il en incitant ses colistiers à s’impliquer afin d’être pleinement opérationnels.

Christian Balout, aîné du conseil, supervise les opérations de vote avec Barbara Lachamp et Julien Glémet

Dans son allocution, il conta son propre parcours dont les premiers jalons ont été posés dans les années 60. Quinze ans après la fin de la Seconde Guerre mondiale, Jonzac était une sous-préfecture où la taille moyenne des exploitations agricoles était de huit hectares. Les petits commerces y étaient nombreux.
Dix ans plus tard, les campagnes commencèrent à se dépeupler, les jeunes préférant s’installer en ville. Le travail s’y trouvait facilement et puis, dans les HLM, il y avait tout le confort ! Le taux de chômage était insignifiant : voilà qui laisse rêveur de nos jours !
Endiguer l'exode rural, trouver une nouvelle destination au territoire était l’objectif du comité d’expansion auquel appartenait Claude Belot. Bientôt, se créa un conseil de développement que présida Louis Joanne (ancien député maire de Chevanceaux) avec quelques ardents défenseurs. « Le travail d’un demi-siècle a été d’assurer la reconversion de la Haute Saintonge. La politique n’a de sens que si on est capable d’agir » estime Claude Belot.

Claude Belot aux côtés du secrétaire de séance, Alexandre Bezault

L’outil le plus efficace pour y parvenir a été la Communauté de Communes de Haute Saintonge portée sur les fonts baptismaux en 1992. « Les élus n’ont d’utilité que s’ils sont capables de s’investir dans le développement et la solidarité. Ici, rien n’était inscrit dans les astres, nous avons fait preuve d’initiative. L’ancien hospice a fait place un hôpital qui va de l’avant, le lycée compte quelque 1000 élèves et nous avons pu conserver le tribunal d’instance. Nous n’avons rien à attendre de l’Etat, qu’il soit de droite ou de gauche car il n’a rien à distribuer. L’avenir ne peut être lié qu’à la détermination des élus. La création de richesses nous permettra de ne pas augmenter les impôts locaux ».
En deux décennies, la physionomie de Jonzac a changé avec l’avènement du thermalisme dont la station, gérée par la Chaîne thermale du Soleil, apporte un plus indéniable (le nombre de curistes est en constante progression). L’eau minérale naturelle de Jonzac pourrait également se retrouver en bouteille dans quelques années. Avec l’entrée de Pons, la CDCHS compte près de 70.000 habitants : « Jonzac se trouve au cœur du dispositif. On peut toujours dire que c’est une petite ville ! Nous sommes comme une tache d’huile qui se répand sur l’ensemble du territoire. Moi, ça me va ! Jonzac veut miser sur l’excellence et la recherche » souligna le maire.

 Puisque nous sommes dans l'expression des idées, on pourrait inclure dans ce dispositif la création d’un musée interactif où seraient valorisés les objets retrouvés lors des fouilles (préhistoire, villa gallo-romaine, tombes mérovingiennes). Il reste aussi à repeupler le centre ville qui semble bien vide quand les boutiques ont fermé leurs portes. Pour y parvenir, la réhabilitation de certains immeubles serait nécessaire ainsi que la réfection de la rue Sadi Carnot dont l’état suscite des commentaires justifiés…

Deuxième rang : de gauche à droite, Pierre Jean Ravet, Alexandre Bezault, Maïté Auboin Hannoyer, Annick Thibault
Premier rang : Christel Brière, Julien Glémat, Jack Ros, Nicole Bertin, Gilles Clavel

Et pourquoi pas une commission mixte ? 

 Selon la coutume, la parole fut laissée au chef de file de l’opposition, Jack Ros. Il félicita Claude Belot pour sa réélection, « victoire que j’ai reconnue dès dimanche dernier en allant vers vous, contrairement à ce qu’a rapporté la presse locale » dit-il. Et d’enchaîner : « nous avons un point commun, nous ne serons pas candidats en 2020 et sommes donc des sages qui doivent penser au devenir de Jonzac et au bien-être de ses habitants. Certes, je n’ai pas votre passé. J’ai grandi en Afrique du Nord, mais j’aime Jonzac où je me suis installé. L’opposition, comme cela a été le cas durant le mandat écoulé, doit être constructive et en mesure de pouvoir exprimer ouvertement ses points de vue sur la vie locale. Vous avez évoqué la nécessité de rassembler les énergies créatrices. Je vous fait une proposition cardinale dans l’intérêt de tous. Celle d’envisager une commission mixte qui, objectivement, étudierait les projets de deux listes pour concrétiser ceux qui correspondent le mieux aux aspirations des Jonzacais. Mis en œuvre, ils fédéreraient le travail commun effectué en commission».
« Les commissions seront constituées lors du prochain conseil et nous avons un budget à voter avant le 30 avril » répondit Claude Belot.

Suivit, avant le verre de l’amitié, la traditionnelle photo de groupe devant le château des Sainte-Maure orchestrée par « le général Marie-Laure Gobin » - ainsi l’appelle le premier magistrat - qui ne remarqua pas l’absence de Jack Ros dans les rangs. Sans doute a-t-elle été aveuglée par l’aura de Claude Belot (ou celle de Christophe Cabri) ?

La photo de groupe. Manque Jack Ros

• Election du maire : 20 voix à Claude Belot, réélu pour la neuvième fois, 3 voix à Jack Ros. Claude Belot compte à son actif neuf mandats de maire
• Election des adjoints dont le nombre est de six : Christophe Cabri, Christelle Brière 22, Christian Balout 21, Annick Thibault 22, Pierre Jean Ravet 21 et Madeleine Perrin 21.

• Centre des congrès : les marchés ont être lancés, « ce centre sera un outil de développement économique » estime Claude Belot

• La gare de Jonzac va avoir une nouvelle horloge : La dernière date de 1870 - date précisée par Jean-Claude Arrivé - a un problème technique. Le nouvel équipement sera financé par la SNCF.