A l'occasion de la journée internationale des droits des femmes, Béatrice Abollivier, préfet de la Charente-Maritime, a souhaité mettre à l'honneur les femmes chefs d'entreprises du département en invitant une cinquantaine d'entre elles, choisies pour leur diversité, lundi dernier à la Préfecture.
La préfète a rappelé que les femmes ne représentent aujourd'hui qu'environ 30 % des chefs d'entreprises en France et 1/10e des dirigeants d'entreprises innovantes. C'est pourquoi le gouvernement s'est fixé comme objectif d'atteindre 40 % de femmes chefs d'entreprises d'ici 2017. Il s'agit notamment de sensibiliser à l'entrepreneuriat comme une voie ouverte aux femmes dans le parcours éducatif, de renforcer l'accompagnement des créatrices d'entreprises sur le terrain et de faciliter leur accès au financement.
Il a également été rappelé qu'il existe un fonds de garantie pour la création, la reprise, le développement d'entreprise à l'initiative des femmes (FGIF). Ce système permet d'encourager les femmes qui souhaitent créer, reprendre ou développer une entreprise en facilitant leur accès à un prêt bancaire. En cette période de crise, la préfète a tenu a redire combien devait progresser la mixité dans les métiers.
En effet près de la moitié des femmes se concentrent sur une dizaine de métiers, pour la plupart peu qualifiés et donc peu rémunérés. Or une plus grande ouverture de certaines formations, y compris des métiers manuels, aux femmes peut-être une vraie chance pour elles-mêmes, pour l'avenir de l'économie et des entreprises.
Enfin la préfète a tenu à rappeler aux femmes présentes qu'elles avaient toute leur place au sein des CCI, des tribunaux de commerce, des syndicats patronaux, etc. Elle les a encouragées à s'y investir.
Je suis particulièrement heureuse de vous accueillir aujourd'hui à la Préfecture à l'occasion de la journée internationale de la femme. Chaque année, nous profitons de cette occasion pour mettre à l'honneur des femmes de Charente-Maritime que leur parcours distingue.
L'année dernière, nous avions reçu les femmes maires du département ; cette année, j'ai souhaité vous convier, vous qui constituez un échantillon je le crois assez fidèle de la diversité des femmes chefs d'entreprise en Charente-Maritime.
Les sous-préfets et les sous-préfètes (car vous constatez que notre corps préfectoral est plus que paritaire!) vous ont sélectionnées pour refléter la variété des secteurs d'activité, des tailles d'entreprise et des territoires de l'entrepreneuriat féminin. Que vous ayez pris la tête de votre entreprise par passion, ou conduite par le cours des événements ; que vous l'ayez créée, achetée ou héritée, vous êtes, en tant que femmes, soumis à des obstacles supplémentaires que vos collègues masculins. La difficulté de concilier vie familiale et vie professionnelle est bien connue ; elle pèse d'autant plus lourd pour l'entrepreneur, qui ne compte pas ses heures pour faire vivre son projet – et ainsi faire vivre sa famille. Le scepticisme de certains lorsque l'on crée son entreprise est habituel, hélas ; il est d'autant plus fréquent lorsque l'on est une femme, car l'entrepreneuriat véhicule toujours des valeurs supposées viriles – audace, courage, persévérance, ambition. Je voudrais donc commencer par vous féliciter pour votre engagement. Vous représentez le dynamisme et le potentiel de l'économie française, vous pour qui la direction d'une entreprise est parfois un « parcours de combattante ».
J'en suis convaincue, l’entrepreneriat féminin représente un enjeu important pour la société et l’économie française. Alors que la crise continue de peser sur notre pays, il existe pour lui un potentiel de développement au travers de la création et de la reprise d’entreprises par les femmes, qui ne représentent encore que 30% des créateurs et repreneurs et 1/10 des dirigeants d'entreprises innovantes, selon OSEO. C'est pourquoi le gouvernement a présenté en août dernier un Plan pour l’entrepreneuriat féminin. Il fixe pour objectif d'atteindre 40% de chefs d'entreprise femmes d'ici à 2017, contre 30 % aujourd'hui. Le premier axe de ce plan est de sensibiliser à l'entrepreneuriat comme voie ouverte aux femmes comme aux hommes, notamment dans le parcours éducatif. Le deuxième axe vise à renforcer l’accompagnement des créatrices sur le terrain.
Enfin, le troisième axe a pour but de faciliter l’accès des créatrices d'entreprise au financement, qui ne ne doit pas être une succession de portes closes et d'obstacles. BPI France et la Fédération bancaire française seront mis à contribution.
Cette démarche gouvernementale est relayée dans nos territoires, puisqu'en septembre l’État, la Région Poitou- Charentes et la Caisse des dépôts ont signé une convention de partenariat, cohérente avec le plan d'action national. D'ores et déjà, il existait le Fonds de garantie pour la création, la reprise, le développement d’entreprise à l’initiative des femmes (FGIF). Par ce Fonds, l’État encourage celles qui souhaitent créer, reprendre ou développer une entreprise, en facilitant leur accès à un prêt bancaire pour réaliser leur projet. Certaines d'entre vous ont bénéficié de ce dispositif afin de mener à bien leur entreprise. Je salue d'ailleurs Sylvie Lainé, déléguée aux droits des femmes, qui vous accompagne dans le montage des dossiers de demandes d'aide. Parallèlement à la promotion de l'entrepreneuriat au féminin, le gouvernement s'emploie aussi à favoriser une plus grande mixité dans les métiers.
C'est une question d'égalité professionnelle : près de la moitié des femmes se concentrent sur une dizaine de métiers, pour la plupart peu qualifiés et donc peu rémunérés.
C'est aussi une question de compétitivité : vous savez que de nombreux métiers manuels manquent cruellement de main-d'oeuvre ; si davantage de jeunes filles étaient orientées dans ces secteurs, notre économie s'en porterait certainement mieux. La ministre des droits des femmes, Mme Vallaud- Belkacem, a donc lancé jeudi dernier une « plate-forme pour la mixité professionnelle » dans le cadre de laquelle de multiples actions seront menées, tant au niveau de la formation initiale que de la formation professionnelle. L'engagement de l'Etat à vos côtés s'accroît donc. Votre engagement aussi, et l'on ne peut que s'en féliciter. Je pense aux réseaux de marainage, aux clubs d'entreprise, aux associations comme Entreprendre au féminin ou Trajectoire 17 à La Rochelle, créée par Mme Madeleine RANGER que je salue. Je crois aussi que vous avez toute votre place au sein des CCI, de la justice consulaire, des syndicats patronaux...
La parité n'y a pas été inscrite comme en politique ou dans les conseils d'administration des entreprises du CAC 40 ; mais il y a du travail si j'en juge par mes constats lors des assemblées générales des clubs consulaires ou des audiences solennelles des tribunaux. 5 Mesdames et Messieurs, si «entrepreneuriat» reste un terme masculin, « entreprise » est féminin. La place des femmes chefs d'entreprise dans notre économie est autant un facteur de compétitivité pour la France qu'un signe d'égalité et de justice sociale. C'est pourquoi je tenais à saluer votre réussite aujourd'hui. Vous pouvez compter sur le soutien des services de l’État pour la pérenniser – sous-préfets, UT Direccte, DDCS. Je vous invite maintenant à partager un moment de convivialité et, si ce n'est déjà fait, à faire connaissance les unes avec les autres.
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