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jeudi 16 janvier 2014

Catastrophe à la Bibliothèque Nationale de France


De 10000 à 12000 ouvrages touchés à divers degrés. 

La Bibliothèque nationale de France a subi dimanche soir une importante fuite d’eau due à une rupture de canalisation à proximité des magasins de collections du site François Mitterrand, provoquant des dégâts sur 10 000 à 12 000 documents, a indiqué mercredi la BNF.
Des équipes ont immédiatement été mobilisées pour évacuer des magasins les collections concernées appartenant au département Littérature et Art et les déployer en salles de lecture. "Le nombre d’ouvrages touchés à des degrés très divers de gravité est de l’ordre de 10 000 à 12 000, selon les premières estimations à vérifier dans les prochains jours" précise la BNF dans un communiqué. Le traitement se poursuit dans les ateliers aménagés pour les faire sécher. Les deux salles de lecture qui avaient été fermées lundi ont rouvert dans la journée de mardi. La BNF indique qu’elle s’emploie "à limiter les conséquences de l’incident pour les lecteurs et la conservation des collections endommagées". Les usagers de la bibliothèque seront informés régulièrement des évolutions de la situation.


Un certain nombre d’ouvrages resteront incommunicables pendant la durée du séchage ou, pour certains, de la restauration. Les cotes concernées sont en ligne sur le site bnf.fr. Selon le syndicat FSU, c’est une explosion par surpression des tuyaux en PVC qui serait à l’origine des dégâts. Cet incident "est le résultat de la diminution des budgets alloués à la maintenance", estime-t-il. Déjà, au printemps 2004, des collections d’histoire et de religion avaient été endommagées par un dégât des eaux sur ce site, touchant 400 à 500 mètres de linéaires de documents. Établissement public, la BNF, ainsi dénommée depuis 1994, est l’héritière des collections royales constituées depuis la fin du Moyen Âge et la première institution chargée de la collecte du dépôt légal. C’est la plus importante bibliothèque de France et l’une des plus importantes au monde.

Commentaires : 

Un de nos membres qui fût proche du chantier d’origine nous dit ceci : "Sachez que ces problèmes de "fuites" et inondations dont les parking perdurent et s’ aggravent depuis l’ouverture de la BNF. Infiltration de la Seine : c’est un lamentable constat suite au chantier de construction délirant, truffé de malfaçons et d’aberrations... 
Cette BNF est un gouffre financier et le site vieillit très mal !!! il y aurait de quoi faire un papier"... 
A la BNF, une expo programmée en ce moment ! L’eau – Sélection de documents et bibliographie du 7 janvier au 6 avril 2014. L’eau est une ressource naturelle essentielle à l’homme et à l’économie. L’enjeu actuel est de gérer de façon équilibrée les activités humaines et la préservation de la ressource en eau, tant en quantité qu’en qualité. Une sélection de documents illustrant ces aspects est présentée en salle D.

Ce qui se disait déjà lors du premier chantier : 

Le fait que le choix de rénovation de la bibliothèque nationale, parvenue à saturation sur le site Richelieu, ait été la décision d’un seul homme, en sa qualité de chef de l’État, et réglée de manière rapide en moins de sept ans, de juillet 1988 à mars 1995 pour le gros œuvre, a été critiqué pour son insuffisance de concertation avec les professionnels, de même que le parti architectural de Dominique Perrault, en raison de son gigantisme, du revêtement en bois exotique de l’esplanade, de l’inaccessibilité du jardin pour motif de sécurité et de sa décision initiale de stocker l’ensemble des documents dans les tours, d’autant plus qu’au vu de la maquette sommaire présentée au concours qui envisageait l’utilisation de verre photochromique, il avait été cru à tort que les livres seraient présentés à la lumière du jour.
En réalité, ils sont isolés par un double vitrage, un espace tampon, des volets de bois fixes, une allée de circulation et une cloison coupe-feu de 4 heures en carreaux de plâtres de 10 cm recouverts d’un isolant thermique. Outre le coût total de l’investissement de 1,2 milliard d’euros, près du double du coût de la réalisation de l’Opéra Bastille (160 000 m2 de SHOB et 122 538 m2 de SHON)136—, les frais annuels de fonctionnement engendrés par l’ensemble de la nouvelle BnF ont également fait l’objet de critiques. En 2000, le coût total des subventions de l’État a été porté à un montant sept fois supérieur à celui dont bénéficiait l’ancienne Bibliothèque nationale en 1990, soit les trois-cinquièmes de la somme allouée alors à l’ensemble des bibliothèques universitaires sur le territoire français. Ceci entraîna de lourdes conséquences pour les bibliothèques universitaires, placées dans l’impossibilité financière d’enrichir convenablement leurs catalogues pendant une quinzaine d’années. Mais ces investissements leur ont permis de bénéficier de la mise en place en 1997 du Catalogue collectif de France et de la bibliothèque numérique Gallica, qui a dépassé le million de documents en ligne début 2010, dont plus de 400 000 en mode texte. La presse s’est aussi fait l’écho d’un certain nombre d’autres faits, tels que les dysfonctionnements du système d’alarme qui ont entraîné l’inondation de certains secteurs de magasins en 1997, sans dommages toutefois pour les collections, et la révélation de la présence d’amiante dans les conditionnements anciens des collections en 2005.

Association des Journalistes du Patrimoine

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