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samedi 12 octobre 2013

Thermes de Jonzac :
Une eau claire dans les piscines !


L’Unatherm, que préside Dominique Berthelot, n’a pas la langue de bois. À ses 1757 adhérents, cette association soutient, comme son nom l’indique, de nombreuses actions dans le domaine de la santé. 

Après neuf ans d’existence, elle a obtenu des résultats : augmentation des pensions vieillesse, de l’allocation adulte handicapé, échec au projet de déremboursement partiel des cures médicalisées, aide à la constitution de dossiers, etc.

La réunion présidée par Dominique Berthelot dans la salle du camping des Castors à Jonzac
Parmi les intervenants, Simon Clavurier, de l’association « Hôpitaux pour tous » a regretté les restructurations qui entraînent la disparition de services. « L’état critique des hôpitaux publics ne date pas d’aujourd’hui, mais c’est pire avec la loi Bachelot qui permet de faire appel à des praticiens privés dans le service public. Personne n’en parle. Néanmoins, on peut s’interroger sur certaines attitudes où la politique prend le pas sur la santé. Le service public fout le camp, c’est une réalité ». Et de citer l’exemple de l’Hôtel-Dieu à Paris où les urgences, bien que rénovées, devraient être supprimées pour ne conserver que le volet des consultations généralistes. On parle même d’y installer des logements sociaux ! « Que les patients mettent de plus en plus la main au porte-monnaie n’est pas bon signe pour l’avenir. Je ne comprends pas pourquoi les citoyens ne sont pas représentés dans les conseils d’administration des hôpitaux. Il faudrait une vraie démocratie sanitaire ».
Et de mentionner la disparition de certaines maternités, ce qui oblige les futures mamans à effectuer 80 km pour accoucher, les longues heures d’attente aux urgences (jusqu’à 17 h !) et autre bizarrerie comme l’obligation de prendre rendez-vous pour se rendre aux urgences dans un établissement privé (hôpital Saint-Martin de Caen). En ambulatoire, il y aussi ces chambres qui sont louées à trois patients différents durant la journée, ce qui explique qu’on y trouve une chaise et un lit sans drap.

Dominique Berthelot abonde dans son sens. Elle estime que personne ne sait à combien se chiffre le déficit de la Sécurité Sociale. Pourquoi progresserait-il puisque les remboursements sont moindres ?

Gérard Tourette, quant à lui, aborda un sujet grave, celui de mourir dans la dignité. Au sein de son association, il milite pour que les personnes aient le choix de mourir quand elles l’ont décidé. Cette possibilité existe déjà dans d’autres pays d’Europe (Belgique, Suisse, etc). En France, elle se heurte à de solides oppositions. « On nous accuse d’être des tueurs de petits vieux. Au contraire, nous respectons la vie, mais quand celle-ci est un supplice, l’individu devrait pouvoir choisir s’il a envie de continuer ou pas ». Le sujet étant important, des états généraux sur la fin de vie seront organisés en décembre sous la présidence de Jean-Claude Ameisen, président du Comité consultatif national d’éthique (CCNE).

Des changements aux Thermes de Jonzac 

C’est précisément pour rester en forme que les patients se rendent aux Thermes de Jonzac. Le directeur, Serge Espin, est revenu dans la station où il a fait ses premières armes après un long passage à Cambo-les-Bains. La station a trois orientations, la rhumatologie (70 %), les voies respiratoires (20 %) et la phlébologie (10 %).



Les patients les plus nombreux sont traités en rhumatologie, c’est pourquoi la station va axer ses efforts sur le développement de la phlébologie. Dès 2014, selon le vœu de la Sécurité Sociale, s’ajouteront aux soins une éducation thérapeutique du patient avec des conférences, des conseils diététiques, des ateliers afin d’offrir un séjour plein et entier.  Des travaux sont également prévus avec la modernisation de la partie rhumatologie et la zone cataplasmes. L’accueil se fera dans un nouveau bâtiment situé en façade.
Des améliorations seront apportées au chemin piétonnier et des espaces de parking seront aménagés. Le gros changement concerne la couleur de l’eau thermale. Jusqu’à présent, en raison des oxydes de fer qu’elle contient (plus de 5 mg par litre), elle prend une couleur marron au contact de l’air. Conséquence, quand les curistes sont dans le bain, ils évoluent en eau trouble ! « En 2014, nous allons filtrer les bassins. L’eau sera alors pratiquement limpide. Cela ne remet pas en cause la qualité de l’eau thermale puisque les bassins sont systématiquement traités pour éviter la présence de bactéries. Le niveau de qualité sera maintenu ».

Le directeur des Thermes Serge Espin
 Nous pourrons aller jusqu’à 15 000 curistes, mais pas au-delà parce que la partie carrière que nous exploitons commence à être saturée. Je sais que certains regrettent l’établissement des débuts ! ». Cette année, la station aura accueilli quelque 12 800 curistes (+ 7 % par rapport à 2012). Elle soigne 1000 patients/jour. «
En 2014, les horaires devraient être allongés avec une ouverture de 6 h du matin à 18 h. Des soins complémentaires pourraient être apportés en fonction des pathologies. Quant aux célèbres peignoirs gris, Serge Espin promet que tous auront une ceinture ! La convention avec l’assurance-maladie pour les 5 ans à venir sera renouvelée. « Nous sommes en cours de négociation » souligna le directeur en rappelant « qu’élus de droite et de gauche sont attachés au thermalisme. Nous sommes l’un des derniers pays d’Europe à avoir le thermalisme au sein de la Sécurité Sociale ». 
 Le thermalisme représente 0,3 % du budget de l’Assurance-maladie. Les stations, qui ont un seul syndicat pour les représenter, disposent d’une Société savante qui mène des études.
Que de chemin parcouru par les Thermes de Jonzac depuis la thèse soutenue par le dr Louis Chalié sur les eaux curatives de la source Soenna…

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