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lundi 13 mai 2013

L'académie de Saintonge
à Saint-Fort sur Gironde
en hommage
à Pierre Henri Simon


L'Académie de Saintonge a pour coutume de se réunir dans les communes qui présentent un intérêt historique. Récemment, Jean-Louis Lucet et son épouse Jacotte ont accueilli les membres de cette assemblée à Saint-Fort sur Gironde, lieu où vécut l'écrivain Pierre-Henri Simon. 


Le berceau familial de Jacotte Lucet est Saint-Fort sur Gironde. Devant les membres de l'Académie de Saintonge réunis à l'occasion de leurs travaux, elle a présenté la maison familiale, là où son père, Pierre Henri Simon, se retirait pour écrire dans le "pigeonnier". Cette vaste bâtisse, agrémentée d'un parc, a été transformée en chambres d'hôtes par un couple de Hollandais.

Jacotte Lucet présente la maison familiale où vécut son père
Pierre Henri Simon

L'ancienne maison de Pierre Henri Simon a changé plusieurs fois de propriétaires. Les derniers en date, un sympathique couple de Hollandais, venaient de fêter l'accession au trône du prince-héritier Willem-Alexander, nouveau roi des Pays-Bas après la signature par sa mère Beatrix de l'acte d'abdication. D'où des banderoles et le drapeau rouge blanc bleu flottant sur le balcon !
 
 
A l'intérieur, ces beaux vitraux représentent Talmont, Saint Fort, Saintes et Pons.
 Né à Saint-Fort sur Gironde en janvier 1903, Pierre-Henri Simon est l'une des personnalités ayant marqué la région. Agrégé de lettres, il enseigna successivement aux lycées de Saint-Quentin et de Chartres avant d'occuper la chaire de littérature française à l'Université catholique de Lille en 1928. Il poursuivit sa carrière à l'École des Hautes Études de Gand, puis à Fribourg jusqu'en 1963. 
La parution de son premier roman, Les Valentin, eut lieu en 1931. Ses publications sont nombreuses ainsi que ses collaborations avec de grands journaux (dont Le Monde). 

Après la Seconde Guerre Mondiale où il fut fait prisonnier (camps de Nuremberg et Lübeck), Pierre Henri Simon prit position contre la torture et les exactions commises en Algérie.

Portrait de Pierre Henri Simon réalisé durant sa captivité en Allemagne

A l'Académie Française où il fut reçu le 10 novembre 1966 au fauteuil numéro 7, il succéda à Daniel-Rops. Il dirigea l'Académie de Saintonge de 1967 à 1972. « La Saintonge est l’endroit où, mieux qu’ailleurs, je fixe mes souvenirs et mes songes » disait-il joliment.

Le verre de l'amitié était servi à La Brizarderie, chez M. et Mme Lucet
 Le gendre de Pierre Henri Simon n'est autre que Jean-Louis Lucet, membre de l'Académie de Saintonge. Diplomate ayant passé une partie de sa jeunesse aux Etats-Unis, cet homme fin et cultivé a occupé de nombreux postes. Il a été (entre autres) ambassadeur de France au Sénégal, en Israël, en Italie et auprès du Saint-Siège. Il est membre du l'Ordre du Saint Sépulcre de Jérusalem. En 1956, il a épousé Jacotte Simon, fille aînée de Pierre-Henri Simon.
L'autre maison à laquelle Jacotte Lucet est attachée est la Brizarderie, un domaine dont son grand-père Ferdinand Emery Desbrousses hérita de sa marraine. Ce juriste avait une passion, la musique. Avec ses deux sœurs, elle prenait plaisir à l'écouter jouer du piano. Moment presque magique au cœur d'une campagne verdoyante qui flirte avec l'horizon.

Ferdinand Emery Desbrousses au piano
A la Brizarderie, l'ancien maire de Talmont Bernard Mounier aux côtés de Mme et M. Gervreau, maire de Saint-Fort
Cette localité ne manque pas d'attrait. Sa mairie, aménagée dans l'ancien château (ou plutôt ce qu'il en reste) et l'imposante église sont à découvrir.

Dans l'actuelle mairie, des témoignages de l'ancien château
Durant l'après-midi, les académiciens de Saintonge se sont retrouvés au Château des Salles pour leur réunion, sous la direction de Marie Dominique Montel. La date est maintenant fixée : la traditionnelle cérémonie de remise des prix aura lieu dimanche 13 octobre prochain au Palais de congrès de Royan. Et non plus à Saintes comme c'était le cas depuis des années. Ce choix s'explique par le soutien efficace et l'intérêt que porte le député maire, Didier Quentin, à l'Académie de Saintonge.

Le château des Salles (table et chambres d'hôtes), propriété de Sylvie Couillaud
 • L’œuvre littéraire de Pierre-Henri Simon est tout à la fois celle d’un essayiste (Destin de la personne humaine, La France à la recherche d’une conscience, L’Homme en procès, Définitions pour servir l’amitié française, L’Esprit et l’histoire, La France a la fièvre, L’École entre l’Église et la République, Ce que je crois, Pour un garçon de vingt ans, Questions aux savants), d’un critique littéraire (Mauriac par lui-même, Georges Duhamel, Histoire de la Littérature française du XXe siècle, Théâtre et Destin, Présence de Camus, Le Domaine héroïque des lettres françaises) et d’un poète et romancier (Recours au poème, Chant du captif, L’Affût, Les Raisins verts, Celle qui est né un dimanche, Elsinfor, Les Regrets et les Jours, Portrait d’un officier, la trilogie de Figures à Cordouan : I. Le Somnambule —II. Histoire d’un bonheur —III. La Sagesse du soir, Les Hommes ne veulent pas mourir)

• En mémoire de Maurice Chastang 

Sous l’Occupation, Maurice Chastang, maire résistant de Saint-Fort sur Gironde, beau-père de l'ancien conseiller général de Saint-Genis Jacques Rapp, est arrêté par la Gestapo le 23 septembre 1942. Il est mort en déportation en avril 1945. Parmi les autres personnalités de Saint-Fort , figurent le professeur Pierre Sebileau (1860-1953), promoteur de la chirurgie réparatrice et l’écrivain et académicien Pierre-Henri Simon (1903-1972).

 • La tour de Beaumont 


Cet amer, qui servait de point de repère aux bateaux, dresse sa blancheur sur une colline surplombant l'estuaire. Selon les historiens, les flots battaient encore les coteaux jusqu'au début du Moyen Age. De petits ports, tels que Beaumont, la Crèche ou Camailleau, devaient alors connaître une belle activité le long du rivage.
Aujourd'hui, la tour de Beaumont, dont le site a été aménagé par le Conseil général, est un lieu de balade agréable avec vue imprenable sur l'horizon.


La restauration de la tour de Beaumont, dont les pierres ont été un peu trop "décapées" aux yeux des défenseurs du patrimoine, alimente les conversations. Une chose est sûre : au sommet de la colline, on ne peut pas la manquer !


 La colline dégringole jusqu'en lisière d'estuaire, révélant un panorama au charme printanier. 

• L'église : La qualité architecturale de la partie romane témoigne de son importance dès le XIe siècle. A cette époque, la paroisse de Saint-Fort, appelée Saint-Fort-de-Cônac, appartient à la baronnie de Mirambeau. Au XVIe siècle, la seigneurie est vendue pour moitié à Pierre de Ciret, conseiller du roi au Parlement de Bordeaux et Jacques de Beaulon, propriétaire à Saint-Dizant-du-Gua. L'un est protestant, l'autre catholique. D'où quelques frictions ! C'est aux alentours de 1520 qu'est édifié le remarquable clocher "Renaissance".

Le clocher Renaissance est plus l'une des particularités architecturales de l'église de Saint-Fort sur Gironde
L'un des vitraux
 Jacotte Lucet et l'historien Marc Seguin devant l'église de Saint-Fort
Notre ami Jacques Dassié, spécialiste de la prospection archéologique aérienne, en chaire (et en os) ! 

A la Révolution, Saint-Fort change de nom : elle s'appelle Fort Maubert et devient chef-lieu d’un canton regroupant Lorignac, Saint-Dizant, Saint-Thomas, Saint-Sorlin, Saint-Ciers-du-Taillon et Sainte-Ramée. Depuis, elle a rejoint le canton de Saint-Genis de Saintonge et plus généralement la Communauté de Communes de Haute-Saintonge. Elle n'en garde pas moins une remarquable authenticité !

Déjeuner de l'Académie au château des Salles, Jean-Louis Lucet, Jacqueline Fortin, Christopher Jones



Pierre Dumousseau, Bernard Mounier, Marie Dominique Montel

Pierre Collenot, Jacotte Lucet, Pascal Even et Marc Seguin
Christopher Jones, Alain Braastad, Jacques Dassié

• L'Académie de Saintonge souhaite un prompt rétablissement à son ancien directeur, François Julien Labruyère.

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