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mardi 19 mars 2013

Royan : les caricatures
de Barthélemy Gautier
exposées au musée


C’est une centaine de croquis saintongeais de Barthélemy Gautier que présente actuellement le musée de Royan. Ce dessinateur et caricaturiste a collaboré avec l’éditeur et journaliste Victor Billaud de 1880 à 1893 en illustrant la première page de la fameuse Gazette des Bains de Mer de Royan sur l’Océan. Sa cible préférée était les gens de la campagne avec leurs coutumes et usages. 


Chaque dessin est accompagné d’une légende humoristique en patois et traduite en français pour les non initiés.

Rémy Tessonneau, de l’Académie de Saintonge, a consacré un ouvrage à Barthélemy Gautier paru dans les années 1990. Il y présente la vie de ce dessinateur humoristique, imagier et parolier des Saintongeais. Témoin de son temps, on lui doit plus de 2 100 croquis.

Des dessins franco-saintongeais !
L'inauguration en présence du député maire Didier Quentin


Extraits de sa biographie : Né à Pons en novembre 1846, au bord de la Seugne, où ses parents, protestants, étaient tanneurs, il est placé en internat à 12 ans dans un collège laïque de Saintes. En 1861, il en sort après de bonnes études, ayant développé un goût inné pour le dessin. Contraint de revenir au métier de la tannerie, il profite de ses loisirs pour capter les attitudes du monde rural de l’époque, aussitôt traduites en croquis sommaires.

Et quelques histoires en  patois !
 Incorporé en septembre 1870 dans l’armée de la Loire, il est capturé par les Prussiens et interné dans un camp près du Mans. Il s’en évade bientôt, déguisé en paysan. De retour à Pons, sa personnalité se précise dans plusieurs croquis datés de 1873 où apparaît le prénom de Barthélemy à la place de celui de Pierre. Il réside à Pons jusqu’en 1880 en continuant ses sorties campagnardes. Il croque quelques silhouettes sans complaisance et enregistre en même temps des expressions et tournures saintongeaises savoureuses. Il est publié par l'imprimeur local, Noël Texier, en 1874 dans un hebdomadaire pontois, La Cigale (qui ne durera qu'un été !). Cette publication lui vaut les félicitations de Pierre Véron, directeur parisien du célèbre journal Charivari.

Le 26 décembre 1875, il publie un album de 26 croquis (imprimé par Noël Texier, édité par Fleury). Il s’intitule : Les Gens de Mazerolles peints par l'un d'eux. Succès sans précédent.
À partir de janvier 1876, les croquis saintongeais confirment son talent. Une centaine est publiée en trois ans sous le titre Saintongeoisiana.
Les personnages de ses dessins s’expriment en patois et se trouvent souvent dans des situations cocasses. Rien ne lui échappe ! Le monde paysan est son sujet de prédilection.

Entre 1876 et 1877, il illustre les Contes balzatois, productions d'un écrivain charentais installé à Bordeaux. Il s’agit de Jean Condat, dit Chapelot, originaire de Vindelle à 8 kilomètres de Balzac, près d’Angoulême.
 Il se marie à Pons en mars 1877 avec Léonie Fontaine. Encouragé par ses succès en Saintonge et à Bordeaux, il part s'installer à Vincennes.
A partir de cette année, l’un de ses dessins humoristiques illustre chaque semaine La Gazette des bains de mer de Royan que dirige Victor Billaud. Il y déploie toute sa verve piquante, opposant les élégances citadines aux silhouettes rustiques des Charentais égarés dans ces milieux.
La station balnéaire étant de plus en plus fréquentée par des personnalités de la politique, de la littérature et du spectacle, le dessinateur est ainsi apprécié jusque dans la capitale.


À Paris, où il réside désormais, il poursuit une réussite facilitée par son amitié avec Alfred Grévin, collaborateur des journaux Le Gaulois, La Vie parisienne, Le Journal amusant, Le Petit journal pour rire (en couleurs). Il devient pendant une dizaine d'années l'intarissable caricaturiste toujours en veine de découverte. Les sessions électorales de la IIIe République sont pour lui d'incomparables ressources.

 En homme libre, il se déclare contre le régime, contre le fisc, contre les révolutionnaires, contre les parlementaires ; il tourne également en dérision les juges, les curés, les bourgeois et les Parisiens ; son parler est fortement patoisant. Pendant un séjour à Pons, il est terrassé par une pneumonie fulgurante à l'âge de 46 ans. Tout au long de sa vie, il aura dessiné à sa fantaisie des êtres hilarants, joyeux, grotesques, inquiets, douloureux, touchants, naïfs, ignorants, prétentieux, stupides ou finauds…
 
  
• Horaires : tous les jours sauf le mardi de 14 h à 18 h. Entrée 4 euros (2,50 euros tarif réduit). Tous les mercredis à 14 h 30, visite guidée d’une heure.
• Visite adaptée aux groupes sur demande. 5 euros (3 euros tarif réduit)
• Adresse : 31, rue de Paris, 05 46 38 85 96

Le musée abrite des objets originaux dont ces pièces venant du trésor de Plassay
La photographie représente le grand casino de Royan détruit durant la Seconde Guerre mondiale

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