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vendredi 12 octobre 2012

Rufus : Il a doublé
la population d’Expiremont !


Samedi dernier, l’église d’Expiremont était archi-pleine. Rufus était venu y « apporter le rire ». Pari tenu !

 

Il ne s’agit pas d’un rire de cavalerie, de ces grosses charges qui font trembler les murs. Il ne s’agit pas non plus d’un rire gras qui couvrirait le rempart des mots d’une substance adipeuse. Et encore moins d’un rire aigrelet qui pointerait à peine le bout de son nez ! Rufus est un homme subtil et délicat. Son rire à lui est une fleur qui s’épanouit sous le soleil de l’amitié. Ses spectacles, il les dédie à tous ceux qui pratiquent la dérision avec l’élégance du cœur. Samedi soir, il a fait salle pleine.

 

Jean-François Blier, président des Culturales, en était tout ému : « c’est la première fois qu’Expiremont double sa population » ! Pour une association comme la sienne en effet, afficher complet, dans une église de surcroît, relève de l’exploit. Son rêve s’est réalisé grâce à Rufus. Cet être à part possède de nombreuses cordes à son arc ; il est à la fois homme de scène, comédien, acteur, écrivain. Regard tourné vers l’intérieur, vers cette « substantifique moelle » qui inspira Rabelais en d’autres temps. À Expiremont, il a fait ce qu’on appelle un « one man show ». Autrement dit, il s’est produit seul sur les planches. Originalité du lieu, l’estrade se situait devant l’autel, créant une situation inattendue : « Quand je suis arrivé, j’ai vu ce cimetière et découvert la petite église. Première surprise. La seconde est liée au nom même de la commune, Expiremont ». Faut-il en conclure que l’étranger va y pousser son dernier soupir ? Il préférerait « Inspiremont » pour commencer par un commencement. L’important n’est-il pas de garder le souffle ? « Il a parlé au génie des lieux » dit-il et, pour se sentir à l’aise, il a recouvert les saints et les esprits d’un tissu, à l’exception du confessionnal. Durant sa carrière, ce « mobilier » a entendu tant de « Confiteor » qu’il n’est guère offensé !

Un nombreux public !
 
Le ton est donné. Rufus joue les fantaisistes. Il a choisi différents sketches d’humoristes célèbres, de Fernand Raynaud à Pierre Palmade. Joignant le geste à la parole, l’artiste manie avec dextérité cet humour au deuxième degré qui rend les histoires uniques. Elles deviennent un théâtre pimenté, relevé d’une poignée d’aromates. Habillées d’un voile d’authenticité, elles amusent la salle qui devient leur complice. Avec ou sans lunettes…

 

Rufus s’amuse. Les œillères une bonne fois écartées, il goûte au fruit défendu en faisant ce qu’il aime. Les plus coriaces rendent les armes, les plus tendres se livrent avec délectation à la bonne humeur. Rions, oui rions pour empêcher le ciel de tomber et parce que le rire qui fit couler de l’encre, d’Aristote à Nietzsche, chasse les nuages de la morosité ! Au moment où le rideau invisible tombe, Rufus est ovationné. Il salue et salue encore ceux qui voudraient le garder au chaud sur la scène. Il les rejoint bientôt dans la mairie où il dédicace ses ouvrages autour du verre de l’amitié. Une belle soirée, en vérité, sur fond de paradis perdu… et retrouvé pour quelques heures de convivialité.

Un verre de l'amitié, servi à la mairie, a clôturé la soirée
• La commune compte 110 habitants environ. Ce soir-là, l’église a reçu pas loin de 220 spectateurs ! Jean-François Blier a remercié la municipalité d’Expiremont, l’Évêché ainsi que les différentes collectivités qui permettent, grâce à leur aide matérielle, l’organisation des spectacles.

Prochain spectacle : Troupe bordelaise Me de Luna, pour les enfants, dans la salle municipale de Coux samedi 8 décembre prochain.

 • Rufus a écrit de nombreux ouvrages. Si vous souhaitez en acquérir, prendre contact avec J.F. et C. Blier au 05 46 86 11 97.

Claude Blier et Rufus
Jean-François Blier et son épouse Claude ont rencontré Rufus quand ils vivaient dans la région parisienne. « Rufus est un vrai professionnel. Toute la journée de samedi, il a répété son spectacle. Il était très concentré. C’est vrai qu’il était surpris de se produire dans une église. Il a donc voilé les statues. Pour jouer, il a besoin d’un environnement neutre. Il a bien aimé la région et a dit qu’il reviendrait. Le travail de son régisseur est également à saluer ».

C'était bien !

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