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samedi 13 octobre 2012

Jean Rouger : La CDA,
le cadeau de Noël des Saintais !


Au conseil municipal

Depuis des années, Jean Rouger rêvait de faire évoluer la Communauté de Communes du Pays Santon en Communauté d’Agglomération digne de ce nom. La date fixée pour célébrer l’heureuse fusion des 35 communes a été fixée au 25 décembre !

Une chose est sûre, Jean Rouger, maire de Saintes, n’est pas un homme superstitieux. En se projetant après le 21 décembre 2012 - date que les devins, s’inspirant des prédictions faites par les Incas, présentent comme un jour fatal pour l’humanité - il est bien décidé à bâtir une Communauté d’Agglomération dans le bassin de vie de Saintes quand ceux de Royan, Rochefort et La Rochelle ont déjà montré l’exemple. La séance « extraordinaire » du conseil municipal, qui s’est tenu lundi soir, était prioritairement consacrée à l’intercommunalité.

 

La question est importante pour le premier magistrat ! D’ailleurs, l’ordre du jour officiel comportait la mention suivante : « nécessité des motifs impliquant l’urgence ». La future CDA (Communauté d’Agglomération) comptera Bussac sur Charente, Burie, Chaniers, Chérac, Chermignac, Colombiers, Corme Royal, Courcoury, Dompierre sur Charente, Ecoyeux, Ecurat, Fontcouverte, La Chapelle des Pots, La Clisse, La Jard, Le Douhet, Le Seure, Les Gonds, Luchat, Migron, Montils, Pessines, Pisany, Préguillac, Saint Georges des Côteaux, Saint Sever de Saintonge, Saint Vaize, Saint Bris des Bois, Saint Césaire, Saint Sauvant, Saintes, Thénac, Varzay, Vénérand et Villars les Bois. Soit les CDC du Pays Santon et du Pays Buriaud que président Jean Rouger et M. Fougerat, auxquelles s’ajoutent quelques localités des alentours.

Cette fusion doit être soumise pour avis aux conseils municipaux de chaque municipalité concernée incluse dans le périmètre. « Nous avons trois mois pour nous prononcer. L’objectif est de créer une nouvelle structure morale qui rassemblera 35 communes » souligne Jean Rouger. Elle prendra en charge les compétences assurées par les communes qui devront les abandonner, comme le veut la loi. Compte tenu de sa taille, elle percevra des dotations plus conséquentes qu’une simple communauté de communes.

Frédéric Neveu, membre de l’opposition, émet un bémol. Si le principe d’une CDA puissante est admis, il pense que l’avant fusion doit faire l’objet de toutes les attentions. Parole de polytechnicien : « Il ne s’agit pas de créer un truc, un machin administratif. Il faut d’abord bien définir les compétences. Je pense à la commune de Le Seure. Elle se trouve à 40 kilomètres de Saintes et le maire ne vient quasiment jamais dans notre ville. La question qui se pose est : une CDA pourquoi faire ? Avec quelle gouvernance ? Quelle vison pour le territoire ? Le débat a manqué cruellement de vision. Tout cela me paraît précipité. De nombreux sujets n’ont pas été traités. Saintes ne peut pas tout porter sur ses épaules. Les habitants doivent comprendre, ils veulent des explications claires ».
Annie Tendron abonde dans son sens.
Pour Jacques Boisset, membre d‘Europe Ecologie les Verts, « il était temps pour Saintes d’épouser l’air du temps » ! Il voit en cette future CDA une étape essentielle, s’inscrivant dans les pas de la loi Voynet. Il verrait d’un bon œil les membres de la CDA désignés au suffrage universel. La communiste Michèle Carmouse votera la fusion, mais elle regrette que la création de la CDA ne relève que des élus : « Les citoyens n’ont pas connaissance de statuts, ni de l’étude d’impact en matière d’incidences financières et d’impôts. Notre groupe restera très attentif à ces questions »…

Transferts de compétences 

Pour le maire de Saintes, il était important pour l’avenir de passer à une intercommunalité de projets. « La CDC du Pays Santon avait 19 communes, la CDA en aura 35 au compteur et 60.000 habitants ». En prenant la compétence « transports » par exemple, la CDA offrira un service de proximité à la population. Début octobre, les maires ont d’ailleurs été invités au Sénat pour débattre du sujet.  
« Etablir un territoire, c’est le boulot des élus » estime Jean Rouger. Et d’ajouter : « nous travaillons ensemble pour définir les compétences sans imposer des surcharges financières aux habitants, nous dirons ce que nous voulons. Il faut avoir une vision du territoire. Nous étions en retard par rapport aux autres grandes villes de Charente-Maritime ».
Selon le maire, le périmètre doit être arrêté et approuvé globalement avant le 31 décembre : « si tout va bien, le nôtre sera opérationnel le 25 décembre ». Pour Noël ! L’année 2013 sera déterminante pour la suite des événements.
Frédéric Neveu revient sur la fiscalité locale dont on sait qu’elle a beaucoup augmenté, en France, avec l’intercommunalité. Sera-t-elle stable ? Jean Rouger s’y engage.

Parmi les autres compétences que devrait assumer la CDA, se trouve la création d’un office communautaire de tourisme. Son objectif décrit par Pierre Dietz et Thierry Menaud (le nouveau Samson de l’équipe municipale, pour les cheveux s’entend !). Il s’agit de retenir les touristes qui ne restent pas plus de deux jours à Saintes. Pas question non plus d’être l’arrière-pays qu’on visite quand il pleut à Royan. Saintes et sa région ont suffisamment d’atouts historiques et de beautés naturelles pour tirer leur épingle du jeu ! Le fait d’appartenir au schéma de développement touristique régional apporte un plus grâce à un « package » attractif avec Cognac.
Suivent plusieurs questions dont la création de la ZA des Charriers Sud (Pierre Dietz estime que les zones saintaises devraient dépendre de la future CDA), la compétence « transports urbains » et « éducation enfance jeunesse » ainsi qu’une convention ville/CDC pour le fonctionnement des écoles primaires, activités périscolaires et extrascolaires.
Cette présentation détaillée, mais un brin monotone, a l’heur d’exaspérer Frédéric Neveu : « voilà ce que nous craignons. Les Saintais veulent des informations précises en séances publiques, pas des lectures où on les informera de telle ou telle décision. Personne ne comprend rien à vos transferts de charges ». Se sentant visée, Martine Tiberj lui rappelle qu’il n’a qu’à assister aux commissions. « A quoi ça servirait de faire les godillots dans les commissions ? Pas la peine d’employer un ton péremptoire avec nous » réplique le porte-parole de l’opposition. Jean Rouger éteint le foyer : « La démocratie, c’est le travail, pas le spectacle »

35000 euros pour le club de handball


La séance se termine sur un problème sportif. Confronté à des difficultés financières, le club de handball sollicite l’aide de la mairie. Jean Rouger, qui a connu ce club « quand il était enfant » le soutient, comme de nombreux Saintais. Il ne sera pas abandonné sur le bord du chemin, même s’il a été relégué administrativement. Selon leurs affinités, plusieurs conseillers avancent des arguments. Nombreux s’accordent sur le fait que les finances du club doivent être étudiées au peigne fin pour voir où le bât blesse (un plan de redressement doit être présenté avant le 30 novembre). « Nous sommes engagés aux côtés des joueurs et dirigeants » souligne Jean Rouger. D’où l’attribution d’une avance sur la subvention 2013 de 35.000 euros. Elle servira entre autres à payer les salaires des joueurs (non versés depuis un mois et demi) et à consolider les comptes.
Michèle Carmouse juge scandaleuse la position de la Fédération vis-à-vis des clubs : « c’est le fric avant tout » dit-elle. Si le travail de Bruno Drapron à la Région Poitou-Charentes en faveur du hand est salué, Marie-Ange Lamouroux appelle à la vigilance dans cette affaire : « les problèmes de trésorerie du club ne sont pas une nouveauté. Les élus ignorent réellement d’où viennent les déficits. Nous ne sommes pas assez informés » dit-elle. Le conseil – moins l’opposition qui s’abstient - vote donc ce coup de pouce. Sera-t-il suffisant ? Voilà bien la question.

Le conseil s’achève sur les terrains de la Guyarderie où un investisseur a des ambitions commerciales. « Comment son dossier a-t-il reçu par la Commission départementale d’aménagement commercial ? « demande Frédéric Neveu au maire. « Le dossier a été retiré » explique ce dernier. L’impétrant devra revoir sa copie…


Au sujet de l’école des Jacobins :
Réponse attendue du maire, elle n’a rien à craindre jusqu’aux prochaines municipales de 2014. Après, la prochaine équipe verra… D’ailleurs, le centre ville de Saintes se heurte à un problème : les jeunes couples avec enfants n’y sont pas assez nombreux. Bref, « la production d’enfants serait modeste ». Ce genre de réflexion engendre généralement des échanges assez cocasses : « nous travaillons à cette situation à la hauteur de nos compétences » assure Jean Rouger. Met-il assez de cœur à l’ouvrage ?

Que deviendra le Pays de Saintonge Romane ?
C’est la question qui se pose avec la future CDA. En 2013, il comprendra la CDA (qui aura englobé le Pays Santon et le Pays Buriaud) ainsi que les CDC de Gémozac et de Saint-Porchaire. Interlocuteur de la Région pour les contrats de ruralité, il devrait partager la compétence économique avec la CDA. Il s’occupe également du Scot et du programme Leader. « Nous ignorons ce que va devenir le pays de Saintonge Romane à l’horizon 2014 » admet le président Xavier de Roux. Après les prochaines municipales, il est possible que le syndicat mixte cède le pas, faute de financements indispensables à son fonctionnement. Jean Rouger, pour sa part, a indiqué que « La CDA sera une structure administrative pour mieux gérer le territoire, le Pays de Saintonge Romane ayant alors un rôle plus modeste à jouer ». 

Les Saintais, attentifs aux débats municipaux

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