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jeudi 22 septembre 2011

Station thermale de Jonzac :
Une jeune fille de 25 ans !


• 950 curistes par jour

Depuis leur création, il y a vingt-cinq ans, la fréquentation des thermes est en constante progression. En 2011, chaque jour, 950 curistes viennent y recevoir des soins.
Cette réussite, on la doit aux vertus curatives de la source, mais pas seulement. S’y ajoutent le dynamisme de la Chaîne Thermale du Soleil et les « pionniers »
de cette formidable aventure de Jonzac, ville qui aurait pu rester une « petite » sous-préfecture de Charente-Maritime !


Les thermes de Jonzac sont troglodytiques. Sur cette photo, le rocher abritait un habitat préhistoire

Un lieu en pleine nature, propice au repos

Mais qui sont-ils donc, ces marcheurs au pas décidé, dont le signe distinctif est un sac à cordelière ? Pas de doute, ils se rendent aux Thermes de Jonzac. Tous les ans, à partir du mois de mars, Jonzac accroît sa population. La cité retrouve ses fameux curistes dont certains reviennent avec une étonnante régularité. Des liens d’amitié se sont tissés avec les commerçants et les autochtones qui les revoient avec plaisir. Avec le temps, des habitudes se sont créées !
Ils arrivent d’un peu partout, à la recherche de bien-être et d’une solution à leurs problèmes de santé. Chaque jour, sauf le dimanche, les patients convergent vers le lieudit Heurtebise, où est située la station. Sans interruption, de 6 h à 17 h, ils se succèdent aux différents soins, selon les prescriptions médicales.


Le rituel est toujours le même. La première halte se trouve aux vestiaires où ils endossent leur tenue de combat, un peignoir gris. Munis d’une serviette du même coloris et de leur laissez-passer, sorte de carte d’embarquement, ils effectuent leur traitement au sein des équipements répartis en unités. Dans la piscine, les mouvements, orchestrés par un kiné durant les 21 jours de la cure, donnent une meilleure souplesse et le jet est bien agréable pour « décontracter » les membres endoloris. Il y a aussi les cataplasmes, les bains de kaolin, les douches multiples et variées, le vaporarium.

En phlébologie, dont les structures ont été inaugurées en 2010, l’eau, plus froide, favorise la circulation veineuse via un couloir de marche et un autre bassin.
Toute la journée, telle une ruche, la station vit, s’anime et bourdonne ! « Ici, c’est beaucoup moins strict que dans des stations plus importantes où le curiste a un numéro qui s’affiche sur un tableau. Le timing doit être impérativement respecté. Jonzac a gardé un esprit familial qui la rend attrayante » souligne un quinquagénaire venant de la région parisienne. De plus, chaque nouvel arrivant bénéficie d‘un « guide » qui le familiarise avec les lieux. Ainsi, il se sent moins perdu dans les couloirs…


Un bel outil

Avec ses trois indications, rhumatologie, voies respiratoires et phlébologie, la station thermale de Jonzac a trouvé son rythme de croisière. On est bien loin du premier module thermal et de la thèse du docteur Chalié qui inspira à Claude Belot la naissance de cet établissement. Des volontaires, souffrant de rhumatismes, avaient accepté de tester les bienfaits de l’eau issue d’un forage initialement destiné au chauffage géothermique.

Le chemin fut long, l’agrément de l’Académie de Médecine étant nécessaire. Le jour J, à Paris, de nombreux Jonzacais, dont les journalistes du cru, avaient fait partie du voyage : l’expédition dans la capitale était devenue collective. Remercions Claude Belot – déjà maire - pour ce déplacement qui eut l’avantage de plonger la presse au cœur de l’événement !
La suite, on la connaît. Adrien Barthélemy, PDG de la Chaîne Thermale du Soleil, se laissa séduire par cette nouvelle station en terre saintongeaise. Les directeurs se succédèrent dont la pionnière, Mme Couybes, suivie de Serge Espin et Georges Favre nommé en 2005. La philosophie de la direction est restée identique : « Le curiste est là pour se soigner et se ressourcer ».


En 2010, Jonzac a accueilli 10 277 curistes et devrait atteindre les 11 000 cette année. Même si Rochefort en reçoit 14 000, il n’existe pas de rivalité entre la ville de l’Hermione et la capitale de la Haute Saintonge. Quant à Saujon, elle s’est spécialisée dans le traitement des maladies nerveuses.

La plupart des curistes venant à Jonzac sont traités en rhumatologie (76 %). Plus modestes sont les voies respiratoires (17 %) et la phlébologie qui en est à ses débuts (7 %). « C’est une station qui tourne » souligne Georges Favre qui dirige une équipe d’une soixantaine de salariés. « Avec un plateau technique équilibré, l’établissement est cohérent. Les parties anciennes et nouvelles, dont l’aménagement de la phlébologie qui a coûté 5 millions d’euros, se combinent » ajoute-t-il. Selon le vœu de l’architecte, une harmonie a été réalisée autour de la pierre.

La carrière possède encore de nombreux hectares à aménager...

Georges Favre, directeur des Thermes

L’un des objectifs que s’est fixé Georges Favre est d’arriver à 15 000 curistes par an. Jonzac devra alors veiller à ne pas perdre cette ambiance personnelle qui fait son charme !
Ainsi va la vie de cette station portée sur les fonts baptismaux en 1986. Dans les années 1960, personne n’aurait imaginé qu’elle puisse voir le jour ! Ce défi a été relevé avec succès. Il s’accompagne d’une ligne de produits de beauté « Jonzac » proposée par le laboratoire Léa. La Chaîne Thermale envisage, quant à elle, de faire construire devant l’entrée (là où se trouve un espace vert) un bâtiment réservé à l’accueil et l’esthétique. Projet à suivre, de même que la commercialisation de l’eau de source en bouteille évoquée par la municipalité…

• En forme avec les Thermes de Jonzac !

En dehors des soins prescrits par les médecins, les thermes de Jonzac proposent des forfaits « remise en forme » ouverts aux personnes qui désirent retrouver du dynamisme. Le forfait vitalité propose diverses possibilités à choisir parmi un éventail comprenant douches, exercices en piscine et vaporarium. Vous pouvez opter pour une simple après-midi découverte ou plusieurs jours d’affilée.
Les bienfaits de l’eau (issue de la source Omega), chargée en oxyde de fer et en oligo-éléments, ne sont plus à prouver.
Pratiqué depuis l’antiquité, le thermalisme permet de limiter, voire de supprimer les médicaments. Ainsi, les confidences d’une curiste, devenue une adepte des bains de kaolin : « Je souffre d’arthrose. Depuis que je viens en cure, je suis parvenue à réduire de manière importante les médicaments anti-douleur ». Que la médecine naturelle remplace les carcans chimiques, la perspective est plutôt tentante ! De plus, les travaux du docteur Dubois, praticien à Saujon, démontrent que la cure parvient à estomper les effets de la dépression.
Outre l’aspect purement médical, l’accueil aux thermes de Jonzac est agréable. Six médecins y travaillent. Encadré par Yannick, responsable des soins, dont la compétence et le dévouement sont appréciés, le personnel est compétent et disponible. Note européenne, les deux kinésithérapeutes sont espagnols. Encore un effet du numerus clausus : les kinés tricolores ne sont plus assez nombreux sur le marché ! Dans d’autres stations, ils viennent de Roumanie, Belgique, voire de Hongrie.


Si vous êtes intéressés, les thermes proposent aux particuliers différents soins en phlébologie dont une table thermo-massante, des jets raffermissants et diverses prestations de bien-être. Les massages permettent au corps, et donc à l’esprit, d’évacuer le stress qui l’encombre. Tous renseignements au 05 46 48 59 59.


Les curistes viennent en majorité du Poitou Charentes, Bretagne, Nord, Pays de Loire et de Région parisienne.

• L’eau est extraite d’une nappe profonde (1 800 mètres). Sa température est de 62 degrés.
800.000 litres est le débit journalier de cette eau riche en oligo-éléments.

• La population supplémentaire que constituent les curistes contribue au dynamisme de la ville de Jonzac et de la région. Activités et manifestations sont présentées au stand que l’Office de Tourisme a installé à l’entrée des Thermes. Les marchés nocturnes rencontrent un certain succès, sans compter les Eurochestries et les concerts donnés durant l’été. Les visites commentées de la ville sont appréciées.

• Bien plus qu’une station thermale !


Les carrières d‘Heurtebise, où se trouvent les Thermes de Jonzac, ont été laissées à l’abandon après la Seconde Guerre Mondiale. Elles étaient alors propriété de l’Armée.
Cette falaise calcaire a une longue histoire. Surplombant la Seugne (rivière dont le tracé s’est modifié au cours du temps), elle était déjà habitée à la préhistoire, comme l’indique la présence de silex et autres pierres taillées retrouvées en ce lieu. Suivirent l’extraction de pierre pour les constructions (dont la cathédrale de Cologne, dit-on) et des champignonnières.
C’est au XXe  siècle, durant le Second Conflit mondial, que le site est entré dans la légende.

La Kreigsmarine, en effet, avait fait de cet endroit un vaste entrepôt de munitions. Un résistant, Pierre Ruibet, aidé par un jeune Jonzacais, parvint à le détruire le 30 juin 1944. Cette opération stratégique plongea la ville de Jonzac dans une situation dramatique, les Allemands demandant quarante otages en représailles.
Le maire de l’époque, René Gautret ainsi que le curé, se désignèrent spontanément. La menace ne fut pas mise à exécution. Seul Claude Gatineau fut jugé et fusillé, le corps de Pierre Ruibet ayant été enseveli sous les décombres durant l’explosion.

Un monument, Boulevard Denfert Rochereau, a été érigé en mémoire des deux hommes. Aux Thermes, une plaque rappelle leur geste héroïque. Un historique plus complet, comme il en existe devant les monuments, serait bienvenu sur le site. De nombreux curistes, curieux du passé, le demandent.


Le 4 août 1986, la station thermale de Jonzac, agréée par le Ministère de la Santé et des Affaires Sociales, a ouvert ses portes avec l’orientation rhumatologique et séquelles des traumatismes ostéo-articulaires. En août 1992, elle a obtenu l’agrément «voies respiratoires», puis en 2006 celui de la phlébologie. Les nouveaux aménagements ont été inaugurés début 2010. Jonzac est la 14e station au niveau national, et la 5e au sein de la Chaîne Thermale du Soleil.

• La station thermale est intimement liée à Jonzac, qui l’entoure. Outre la navette bien commode mise en place par les Thermes, certains curistes souhaiteraient un transport urbain qui leur permette de se déplacer facilement en ville. Sans voiture et selon le lieu de location, faire ses courses peut relever du parcours du combattant !

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