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dimanche 10 juillet 2011

Free Music de Montendre :
Près de 19 000 festivaliers


• A guichets fermés !


Durant deux jours, Montendre a multiplié par six sa population. En attirant entre 18 000 et 19 000 festivaliers, le Free Music 2011 a percé les plafonds. La programmation de Samuel Vincent et de ses amis est à l’origine de cet énorme succès.

Vendredi 1er juillet, premier jour des départs en vacances. À Montendre, on s’apprête à faire face à une invasion, mais ce n’est pas celle des vacanciers. Encore que parmi les arrivants, il doit bien y avoir des estivants ! Durant deux jours, le Free Music va battre son plein avec des groupes qui affolent, dont les musiciens américains du Wu Tang Clan qui ont fini par traverser l’Atlantique. Dans le Grand Sud Ouest de la France, ils ont choisi la cité des pins qui n’en revient pas de cette heureuse conjoncture.
Les organisateurs s‘attendaient donc à cartonner. Pari tenu tant en nombre de décibels que de participants puisque la billetterie était « saturée » bien avant l’ouverture officielle du festival. Complet, vous avez dit complet ?

Avant le festival, les plaisirs de la baignade !


Dans ce groupe de copains, un maître nageur sauveteur émérite !

UN WEEK-END PAR COMME LES AUTRES

Vendredi, dès la fin de l’après-midi, il devient difficile de circuler dans Montendre. Un phénomène inhabituel pour cette bourgade de 3 200 habitants ! Il y a des bouchons et de nombreux automobilistes se retrouvent coincés sur l’avenue de la République. Pas forcément recommandés pour le stationnement, les trottoirs sont pris d’assaut. En effet, pour se rendre au Lac, il est conseillé de prendre les navettes à Intermarché et Carrefour, dont les parkings sont suffisamment grands pour assurer le ramassage dans de bonnes conditions.
Sur place, Il fait chaud dans les pinèdes et les plus avertis ont déjà planté leurs tentes. Plus besoin de se casser la tête pour les monter, les abris modernes se déploient d’un tour de main. Elle n’est pas belle, la vie !

Camping dans les pinèdes


Les campeurs ont pris leurs quartiers près de la plage, dans les bois, à proximité de l’enceinte du Free, des emplacements qui leur permettent d’avoir une position stratégique.
L’ambiance prend des airs de "peace and love" vue par la jeune génération qui rêve, qui sait, d’un remake de 1968 ? Faire tomber les barrières, être bien avec ses potes, empailler les bourgeois, préserver la planète… C’est le moment que choisit un incendie pour se déclarer, pas très loin, à la lisière de Corignac. Une fumée s’élève à l’horizon. Le passage de deux canadairs anime le ciel, tout en soulevant des craintes : que le feu ne prenne pas dans les résineux au moment où s’y trouvent des milliers de personnes…
Les services de sécurité sont sur les dents, gendarmerie, sapeurs-pompiers, vigiles, secouristes, sans compter le service privé du Free. Les canadairs passent deux ou trois fois et puis s’en vont. Ouf…


Contrôles aux entrées



En famille !

Vers 21 heures, la foule se presse aux entrées où est opérée une fouille en bonne et due forme. Les festivaliers s’y plient en rigolant. On se croirait à l’aéroport ! Toutefois, il vaut mieux prévenir que guérir, conseille le vieil adage. Pattes blanches montrées, place est laissée à la musique selon le vœu du directeur et programmateur artistique du Free, Samuel Vincent : « à l’heure où chacun est tenté de se focaliser sur lui-même, il est possible de rassembler des individus autour d’un événement festif, culturel, d’échange et de rencontre ». Rassembler est d‘ailleurs le maître verbe des responsables du festival. Pour le concrétiser, ils ont réuni des partenaires publics et privés, autrement dit des sponsors, des artistes qui tiennent le haut du pavé et aussi des bénévoles qui apportent leur pierre à l’édifice.

Yael Naïm, un bonheur sur scène (photos N. Bertin)


UN SAVANT COCKTAIL



Cette année, les deux scènes ont drainé un public si important que l’enceinte était quasiment trop petite, samedi en particulier. Un coup de chapeau au local du programme, Hello Bye Bye, le quatuor conduit par DJ Moule. Comment ne pas citer l’adorable et talentueuse Yael Naïm ; la Jamaïque avec The Congos, Lee Jerry et Max Roméo ; Gotan Project qui pratique la cambrure du tango électro avec une énergie débordante (qué tal hombres !!!) ; les Wat qui envoient du lourd en combinant électro, rock et hip pop et vous font éclater la tronche de plaisir ; Goran Bregovic, Hilight Tribe, Alborosie, The Do et le Wu Tang Clan, groupe américain de rap fondé dans les années 90. Il a refait surface en 2007 après la disparition de l’un de ses membres. Grâce à une tournée en Europe, sortis du casier US, ils ont porté la graine hip hop à Montendre le 2 juillet. Un rendez-vous exceptionnel qu’il ne fallait ne pas manquer ! Tous les groupes sont à saluer (selon les goûts des uns et des autres) dont La Phaze qui a su rester… en phase avec son public malgré l’heure avancée.


Goran Bregovic

Wu Tang Clan

Hello Bye Bye

Hilight Tribe

Max Roméo, Lee Jerry et les Congos

Alborosie

La fréquentation a donc été record sur les deux jours, ce qui place le Free Music en deuxième position des festivals régionaux, juste derrière les Francofolies de La Rochelle. Le secret de cette réussite ? Prenez une association pionnière A’Donf qui sait où elle va et s’organise en fonction de l’événement ; des bénévoles motivés qui répondent présents ; une programmation éclectique avec des artistes majeurs en têtes d’affiche et des exclusivités nationales ; des sponsors qui font confiance et s’engagent et enfin des festivaliers qui ont bien compris que le Free Music est l’endroit où il faut être. Plongez le tout dans une ambiance à la Woodstock version 2011 et mélangez énergiquement : Vous obtiendrez le Free Music !

Samule Vincent, directeur et programmateur du Free Music

• Jean-Luc Thébault : « 12000 litres de bière, ça laisse rêveur »


Aux deux buvettes, les bénévoles ont été littéralement débordés, samedi en particulier. Approvisionnés par Kronenbourg La Rochelle, les organisateurs avaient bien fait de voir large. Jugez-en : 12000 litres de bière ont été vendus, 7000 litres de rosé, 5000 litres de rouge sans oublier les jus de fruits, Pepsi, Orangina et 2000 bouteilles d’eau. Les 150 bénévoles qui étaient sur le site n’ont donc pas chômé et « la distribution s’est opérée sans heurts » remarque Jean-Luc Thébault. En effet, il fallait se munir d’un ticket et attendre parfois plus d‘une demi-heure pour être servi !

La venue du Wu Tang Clan a constitué un réel événement. Des festivaliers sont venus de très loin pour les écouter et l’enceinte s’est d’ailleurs vidée d’un bon tiers après leur passage. À noter également : samedi, les festivaliers sont entrés dans l’enceinte du Free plus tôt que la veille, une heure avant environ.
Bref, ce fut presque du délire, mais tout le monde a géré. C’est le principal !

La foule des grands festivals !




• Le Free, côté bénévoles

Ce festival est une énorme « machine » qui demande beaucoup de travail de la part des organisateurs. Il faut y ajouter les bénévoles qui travaillent dans l’ombre en aidant à l’installation du festival, en allant chercher les artistes, à l’accueil des V.I.P, etc. Il y a aussi tous ceux qui œuvrent au grand jour aux divers points de ventes des tickets boissons ou du côté des buvettes où ils doivent affronter des festivaliers assoiffés, mais néanmoins patients pour la très grande majorité. Cela demande de l’endurance, de la patience, de la réactivité et un sens de l’humour à toute épreuve !
Bravo à ces personnes pour le travail accompli lors des deux jours. Leur présence sur le site est l’un des soutiens majeurs à l’association A’Donf qui ne ménage pas ses efforts pour offrir un festival de qualité. Échange de bons procédés !



Reportage/Photos Nicole Bertin, Armelle Sageot Chomel, Cléa Richard

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