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dimanche 12 juin 2011

Boresse et Martron :
Sylvia Devers n'est plus


Amie des arbres, des fleurs et de la nature chaleureuse qui l’entourait, Sylvia Devers ressemblait aux elfes qui apparaissent dans les contes de fées. Elle en avait le regard clair et cette part de mystère qui faisait d’elle un être à part.

D’origine suisse, elle s’était installée dans le Sud Saintonge par amour pour Michel, son époux. Artiste douée d’une grande sensibilité, elle était devenue une photographe renommée qui faisait notre admiration. Ses sujets de prédilection se situaient dans son environnement - dont les fameux lacs bleus - mais aussi dans l’actualité, avec une série importante sur les forêts déchiquetées après la tempête de 1999. Originale était cette étude sur les phares de voitures présentée à Boresse et Martron pour les Journées du Patrimoine.

Sylvia Devers a lutté durant de nombreuses années contre la maladie et son courage a été remarquable. Nous garderons le souvenir d’une femme libre et engagée dans une voie artistique où elle a révélé les multiples facettes de son talent.

Nous adressons nos condoléances à Michel Devers, son mari, André, Philippe et Sophie, ses enfants et leurs conjoints ; Guillaume, Matthieu, Anaïs, Roxane, Xavier, Juliette, Aymeric et Romain, ses petits-enfants ainsi qu’à toute la parenté.


• Hommage de Bernard Bordelais lors des obsèques de Sylvia Devers qui se sont déroulées dans le jardin de la maison familiale, à Bassinet, en présence de la famille de la défunte et ses nombreux amis, dont les maires de Neuvicq et Boresse et Martron.

« Sylvia a posé son appareil photo et a fermé ses yeux pour l’éternité Elle nous laisse seuls. Salut l’artiste, le spectacle merveilleux de la nature continue, cette nature pleine de vie du Sud-Saintonge, de la double saintongeaise que tu as tant chérie, tant aimée. Toi l’étrangère, venue de Suisse, née à Saint-Imier au début de la Seconde Guerre Mondiale, toi, la poétesse, la photographe amateur, l’autodidacte perdue parmi l’incompréhension locale, non reconnue à ta juste valeur, déracinée, meurtrie comme les arbres de la forêt après le passage dévastateur de la tempête, tu n’iras plus parcourir la campagne pour nous livrer ta vision très particulière du monde, tu n’iras plus respirer le parfum de la bruyère, ta fleur préférée, celle qui tous les ans, en souvenir, fleurira à cette même époque, fin mai. Notre environnement, le plus souvent insignifiant à nos yeux, souvent négligé, parfois agressé par le commun des mortels, prenait grâce à toi une toute autre dimension artistique. Les portraits des êtres chers ou anonymes, toujours sublimés, la photo d’une perle de rosée, d’une fleur, l’impact d’une pierre dans la boue, un phare de voiture, un arbre déchiqueté et bien d’autres clichés encore, traduisent à jamais ta grande sensibilité, ton sens inné de l’esthétique, ton immense talent. Ton regard sur les merveilles de l’univers environnant, animé par le feu de la passion, hors du commun, épris de beauté, à la gloire de la création dans laquelle nous évoluons dans un laps de temps bien trop court, va nous manquer. Tes nombreuses expositions et récompenses, le plus souvent loin d’ici, sont la preuve de ta dextérité intellectuelle, du bien fondé de ton action. Ta voix douce et mélodieuse ne sera plus audible pour Michel, ton époux, pour Sophie, André et Philippe, tes enfants et pour tes huit petits enfants et tes amis. Et pourtant, et pourtant, ton souvenir restera ancré dans notre mémoire, dans notre cœur. Artiste créateur, tu laisses en partant le témoignage de ton œuvre merveilleuse, de nombreux poèmes et des milliers de photos, ceci te permet de prétendre, à juste titre, malgré ta grande humilité, ici bas, à une parcelle d’éternité. Une vie vient de prendre fin après des années de souffrance, de lutte contre la maladie face à laquelle tu as combattu avec le plus grand des courages. Toujours, tu as gardé espoir, te projetant vers l’avenir, ignorant le mal qui te rongeait. Tu as fait montre d’exemplarité, emplie de combativité et d’espérance. Gardons souvenir des bons moments passés, de ton sourire espiègle, de la pertinence et de la justesse de ta pensée. Je garde le souvenir vivace de toi, au château de Montguyon, où, tous les ans, fleur parmi les fleurs, tu décorais, tu fleurissais le site médiéval. Ta délicatesse et ton sens artistique faisaient merveille, l’écrin de pierre dédié à la rose resplendissait. Comme le chantait le poète François de Malherbe, « tu as vécu ce que vivent les roses, l’espace d’un matin ». À n’en pas douter, ce jour fatidique du 25 mai 2011, jour de Sainte Sophie, la Sophia antique, la philosophie grecque, quelques gouttes de rosée, des larmes d’amour ont scintillé sur les pétales de roses au soleil levant. Cette rose, telle la rose mystique, restera fleurie dans nos cœurs. Nous continuerons à cheminer, à tes côtés, par la pensée, tu nous prendras la main et nous montreras l’indicible, le beau, le merveilleux. Grâce à toi, notre regard ne sera plus le même. Tes enfants et petits-enfants ont perdu une maman, une grand-mère, mais ils gardent précieusement en eux, un guide, une référence. Tu as éclairé le chemin, à eux, ici et maintenant, résolument tournés vers l’avenir, de poursuivre la route, à leur rythme, dans la joie et l’espérance, en mémoire de toi. Sylvia, repose en paix. Au nom de tous, merci ».
• Attention touchante

Sylvia Devers avait prévu un petit souvenir qui fut remis à chacune des personnes présentes : un message émouvant, illustré par l’une de ses photos représentant de la bruyère au pied d’un pin où s’enroule de la vigne sauvage.

« Chère famille, chers amis, J’espère que vous ne m’en voudrez pas pour ces obsèques hors de nos traditions. Je ne désire pas être enterrée dans un cimetière. Je préfère que mes cendres soient dispersées dans nos forêts pleines de bruyères, mes fleurs préférées. J’aime la nature magnifique à chaque saison. J’y retrouve mes forces et mon courage devant tant de merveilles. Merci à toutes les personnes qui m’ont offert leur amitié. Aujourd’hui, j’ai de la peine à vous abandonner. J’espère qu’il restera une petite place dans vos mémoires pour nos joies et nos peines partagées. Je vous demande de respecter la nature. Elle vous le rendra. Adieu Saintonge bien aimée ».

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