Il faut toujours se méfier des élections. Parce que les votants à bulletins secrets peuvent précisément cacher un secret…
Jeudi dernier à La Rochelle, lors de l’élection du président du Conseil Général, Dominique Bussereau s’est retrouvé avec une bougie supplémentaire sur le gâteau. Alors qu’il espérait 27 voix en sa faveur, il en a obtenu 28. Voilà le genre de situation qui met mal à l’aise le camp d’où vient la fronde.
Dans l’hémicycle, les élus de gauche commencèrent à se regarder en se disant : « qui est celui qui n’a pas voté pour Bernard Lalande, chef de file PS PRG ? ». Dans un premier temps, nombreux pensèrent que c’était lui qui, par un trait d’humour, avait orné son adversaire d’une voix supplémentaire. Pourquoi pas ? Quand la partie est perdue, autant prendre les choses avec détachement ! Or, ce n’était pas lui. On s’en aperçut à travers son discours. Il s’attarda, en effet, sur les « 23 conseillers d’entre eux » qui allaient mener une politique contre l’exclusion. Alors, de qui s’agissait-il ? Selon certaines indiscrétions, il faudrait peut-être regarder vers l’Est ou le centre du département.
Qu’importe, nous n’allons pas nous livrer à ce complément d’enquête, laissant à ce mystérieux conseiller le droit de soutenir le candidat de son choix. Toutefois, il a jeté un pavé dans la mare. L’affaire reste à suivre, d'autant qu'elle a été très mal vécue par la gauche qui parle carrément de "traîtrise" et voulait, aux dires de certains, analyser l'écriture des bulletins !
La Haute-Saintonge avec Chantal Guimberteau (Archiac), Jean Claude Beaulieu (Jonzac) et Bernard Louis Joseph (Mirambeau)
Un parti commun
Ayant retrouvé son siège de président, Dominique Bussereau rappelle à ses collègues l’importance de travailler ensemble : « le parti commun, c’est la Charente Maritime ».
Il définit les priorités du Conseil général : l’emploi, l’aide aux communes quelles que soient leur taille, la solidarité (soit 340 millions d‘euros sur un budget total de 1 milliard d’euros), la préservation de l’environnement, le développement des activités touristiques, industrielles, artisanales, agricoles et viticoles, l’aide à l’ostréiculture (il faudra sans doute se pencher sur les gisements d’huîtres sauvages de la Gironde puisque celles du Japon sont en bien mauvaise posture), l’amélioration de l’accueil des seniors en Charente-Maritime grâce à des établissements spécialisés, le financement de jeunes étudiants en médecine afin qu’ils s’installent en zones rurales. Après les énormes dégâts provoqués par Xynthia, la lutte contre les submersions est plus que jamais d’actualité avec la réfection des digues et la protection des 400 km de côtes du littoral. Tout le territoire est concerné d’autant qu’en décembre 1999, l’estuaire de la Gironde a été victime d’un raz-de-marée dans les secteurs de Chenac, Saint-Seurin d‘Uzet et la région de Vitrezay.
Les représentants de la commune de Sainte-Lheurine, venus avec Chantal Guimberteau, une nouvelle élue du Conseil général
S’y ajoutent la valorisation du port de La Rochelle avec l’établissement probable d’une charte environnementale entre les différents partenaires, la LGV en Haute-Saintonge, les TER, l’aéroport de Rochefort, le schéma départemental de covoiturage, l’écotaxe de l’Ile de Ré, une nouvelle étape dans la politique de la petite enfance. « Je souhaite que 2011 soit l’année de la proximité » souligne Dominique Bussereau qui invite tous les élus à participer aux travaux.
Coups de ciseaux ?
La parole est laissée à Bernard Lalande qui félicite Dominique Bussereau, tout en regrettant les départs de Michel Lachaize, André Bonnin et Bernard Ferrier. « La droite s’est imposée, quelquefois bien aidée par des ciseaux aiguisés » lance-t-il à Dominique Bussereau qui rétorque rapidement : « les découpages, c’est vous, les socialistes. Nous, nous n’avons rien modifié ». Bernard Lalande revient sur sa volonté de lutter, avec ses collègues, contre l’exclusion « tout au moins les 23 d’entre nous ». Et de critiquer « la politique mal maîtrisée d’un libéralisme qui détruit ». Les délégués du personnel d'Unicoop apprécieront.
Bernard Lalande retouche son discours : les voix de gauche ne sont plus au nombre de 24, mais de 23...
Pour Pascal Ferchaud, radical de gauche, les partis républicains ont un combat à mener face au Front National « contre lequel ils ne sont pas préparés ». Et de craindre une véritable crise politique si le climat ne se stabilise pas. Cette observation, pessimiste mais réaliste, ne l’empêche pas de féliciter les Radicaux qui ont remporté la victoire sur cinq cantons ainsi que les élues féminines qui sont désormais au nombre de sept dans l’hémicycle.
Par la voix du sympathique maire de Saujon, Pascal Ferchaud, les PRG entendent compter auprès de leur grand frère qu'est le PS...
La proclamation des résultats. A gauche, on s'interroge et on s'envoie des SMS : Qui n'a pas voté Lalande ?
Suivirent la nomination des vice-présidents et la composition des commissions. Tous les conseillers généraux font partie de la commission permanente.
Les sudistes dont Francis Savin, conseiller général de Montguyon. Il compte désormais un voisin socialiste sur le canton de Montlieu en la personne de Thierry Jullien qui succède au centriste Gilbert Festal (ne s'est pas représenté).
Le prochain Conseil général se réunira samedi 16 avril à 9 h 30. En effet, la veille, vendredi 15, se tiendra à Pont l’Abbé d’Arnoult le congrès de maires que présidera Michel Doublet.• L'info en plus
C’est l’émotion !
Jean-Louis Frot, doyen d’âge de l’assemblée, a présidé la séance. À l’aise comme sur sa “petite reine“, il était un peu le roi de la tribune. Pour peu de temps cependant ! Au départ, il n’a pas entendu le nom que lui avait donné Michel Doublet pour représenter les couleurs de la majorité départementale, c’est-à-dire Dominique Bussereau. Ce qui suscita les rires de l’assistance. « C’est l’émotion » dit-il.
À ses côtés, le maire de Marennes, Mickaël Vallet, plus jeune élu de l’assemblée, se chargea du dépouillement.
• Jean-Claude Beaulieu, conseiller général de Jonzac
« Cette élection montre que les électeurs ont choisi le candidat qui leur semblait le mieux à même de les représenter. Le scrutin uninominal offre ce choix. Le Conseil général n’a pas connu de grand bouleversement » souligne Jean Claude Beaulieu. Ses domaines d’intervention au Département : le domaine social et les archives.
• Elles sont désormais sept !
« Ce n’est pas une invasion » souligne un élu, mais les femmes siégeant au Conseil général sont désormais au nombre de sept (+ trois par rapport à 2008) avec Corinne Imbert (Matha), Isabelle Pichard Chauché (Saintes Ouest), Marylise Fleuret Pagnoux (la Rochelle 3), Sylvie Marcilly (Rochefort), Chantal Guimberteau (Archiac), Marie-Pierre Brunet (Surgères) et Patricia Friou (La Rochelle 4).
Pour info:
RépondreSupprimerC'est dans les huîtres sauvages de la Gironde que la teneur en cadmium est la plus élevée de tout le littoral atlantique français (50 à 100 µg par gramme de chair sèche, données du Réseau national d'observation de la qualité du milieu marin, RNO). La récolte de ces huîtres est désormais interdite.
Extrait de:http://estuairegironde.net/est/ceg-404.html
La lutte contre les submersions est plus que jamais d’actualité.Certes.
RépondreSupprimerCependant,un outil informatique expérimental (le Référentiel Inondation Gironde ), prouverait qu’il est nécessaire en zone
maritime de baisser les digues, afin qu’en zone fluviale (Bordeaux) la Garonne n’inonde pas Bordeaux.
Extrait de:http://oubliedublayais.free.fr/asso/Popups/R_union_des_adh_rants_du_16mars2011.pdf