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lundi 25 avril 2011

Conseil Général :
Le premier qui dit la vérité
sera exécuté ?


Le Parti socialiste de Charente-Maritime traverse une crise depuis qu‘une voix de gauche s’est reportée sur le candidat de la majorité départementale, Dominique Bussereau, lors du récent vote à la présidence. Mais qui est-ce ?

La session du Conseil Général, organisée samedi dernier à La Rochelle, a mis en évidence le malaise des élus de gauche qui se regardent avec suspicion depuis le 31 mars, à la recherche de celui qu’ils appellent le « traître ».
« Si nous connaissions l’identité de ce Judas, il faudrait tout de suite l’exclure, il a trahi ses électeurs » lancent des Socialistes qui ne décolèrent pas depuis les élections cantonales. Et pour cause, après été avoir porteuse d’espoir, la période est plutôt dure pour le PS.
D’une part, il n’a pas réussi à conquérir le département et ce, pour la troisième fois (contre les UMP Claude Belot et Dominique Bussereau) ; d’autre part, lors du vote, leur leader, Bernard Lalande, a perdu une voix dans la nature qui s’est reportée sur son adversaire politique, Dominique Bussereau. Une "offense" que le groupe a du mal à digérer. « Celui ou celle qui a jeté la zizanie a réussi son coup. La confiance est ébranlée, chacun pouvant être potentiellement responsable d’avoir fait un doigt d’honneur à son camp » remarquent des observateurs. Aujourd’hui, vu de la tournure prise par les événements, personne ne se dénoncera, c’est une évidence ! D’où des suspicions, forcément désagréables quand l’intéressé ou l’intéressée n’a rien à se reprocher. Mais il est toujours facile d’avancer des noms…

Jeudi 31 mars : Dominique Bussereau, dont la présidence au Conseil Général n’est pas menacée, hérite d’une voix supplémentaire… venant de la Gauche. S’agit-il d’une mauvaise plaisanterie, d’un règlement de compte envers Bernard Lalande ? En tout cas, l'affaire fait du bruit...

La situation étant tendue, Bernard Lalande vient de laisser sa place de chef de file du PS à David Baudon, conseiller général de la Jarrie. Il l’a emporté, lors de primaires, face à Christophe Dourthe, conseiller général de Saintes. « Bernard Lalande a déclaré à la presse qu’il envisageait de passer le relais. Après les derniers résultats, c’était nécessaire car nous sortons fragilisés par ces tensions. Nous aurions dû gagner les dernières Cantonales. Avec le recul, je ne comprends pas ce qui s‘est passé » lance un militant qui se souvient du couronnement royal de Ségolène aux Régionales. « Qu’en reste-t-il aux Cantonales ? Rien. On dirait que les électeurs ont changé de camp, comme s’ils voulaient d’un département à droite et d’un Poitou Charentes à gauche, pour préserver les équilibres politiques. Il ne reste plus qu’à attendre les Présidentielles ».

31 mars. Élection du président du Conseil Général : Mickaël Vallet, le nouveau maire socialiste de Marennes, assure les opérations de dépouillement avec Jean-Louis Frot, le doyen Rochefortais

Bussereau pris pour cible

Samedi, le Conseil Général a donc subi de plein fouet les vagues qui agitent la gauche. Celle-ci a d’ailleurs attaqué Dominique Bussereau qui avait déclaré - en aparté, mais « c’était une plaisanterie » - connaître l’élu qui avait changé de camp. Accusé d’avoir « corrompu » un élu de gauche, il a fini par prendre la mouche. Et de rétorquer : « Il faut prouver vos accusations, sinon on va au tribunal pour diffamation. J’ignore le nom de la personne qui m’a apporté sa voix. Quand vous l’aurez fusillée en place publique, envoyez-moi l’avis d’obsèques, je saurai enfin de qui il s‘agit ».

Comme on s’en doute, le ton a monté et le climat n’était pas franchement cordial. Le maire de Saujon, Pascal Ferchaud, a tenté d’apporter une explication « apaisée » (perte de mémoire passagère, oubli des faits). En effet, selon le célèbre professeur Dubois (dont la famille habite Saujon précisément), il arrive que certains individus, victimes d’Alzheimer, ne gardent aucun souvenir de leurs gestes. De là à écrire Bussereau à la place de Lalande sur un bulletin… Dans ce cas, ce ne serait pas un acte malveillant, il résulterait de la maladie.
Si le mystérieux "corbeau" avait voté blanc, les choses auraient été plus simples. Il aurait exprimé son mécontentement. Bien qu’improbable, cette éventualité était envisageable puisque certains élus de gauche ne souhaitaient pas la présidence de B. Lalande (durant la campagne, le journaliste Patrick Guilloton en a publiquement fait écho lors d’une émission politique sur France 3).

31 mars. Coup dur pour la gauche. Bernard Lalande discute avec ses collègues de « l’événement ». Depuis, la recherche du « Judas » a quasiment tourné au drame psychologique puisque D. Bussereau a été accusé « d’avoir corrompu un élu de gauche » en séance publique. Propos qui l’ont fortement irrité…

Bref, chacun attend donc que la Gauche retrouve sa sérénité et règle « ses petites affaires » hors de l’hémicycle. Un point important est à noter. Désormais, avec l’élection de Marie-Pierre Brunet à Surgères, les Radicaux de Gauche rivalisent en nombre avec les Socialistes.

Quant à Bernard Lalande, on ignore ses intentions. Les Montendrais doivent être déçus, eux qui l’attendaient à la tête du département, comme il leur avait promis. Certains disent qu’il pourrait se présenter aux prochaines Législatives contre Dominique Bussereau sur la circonscription Jonzac/Royan ; d’autres au Sénat. Localement, il pourrait tenter la présidence de la CDCHS si Claude Belot venait à passer le relais. Daniel Laurent est un autre successeur possible à l’actuel patron de la Haute-Saintonge, tout comme Jean-Michel Rapiteau. Il est encore trop tôt pour en parler…

De son côté, le Conseil Général poursuit sur sa lancée. Les commissions ont été constituées, avec l’arrivée de Loïc Girard, conseiller général de Gémozac, aux finances où il succède à Jean-Louis Frot. « En début de semaine, les décisions prises en commission permanente l’ont été à l’unanimité, à l’exception du soutien attribué aux collèges privés. Gauche et Droite ont travaillé dans une bonne ambiance » reconnaît Dominique Bussereau, heureux d’être sorti des salves d’artillerie lancées le samedi précédent. Pourvu que ça dure !

• Infos


Digues : elles resteront à leur hauteur !


L’assemblée départementale demande les modifications suivantes : fournir une analyse des conséquences économiques des modifications d’usage des sols sur les zones de surinondation pressenties, préalable à la définition de ces zones ; garantir la pérennité des associations syndicales de marais et des syndicats intercommunaux d’aménagement hydraulique ; accorder le principe d’une compensation financière entre les secteurs qui bénéficieront d’une réduction des effets des crues en cas d’événement exceptionnel vers ceux qui supporteront les inondations ; assurer que les contraintes sont réparties entre les deux rives de l’estuaire de la Gironde en incluant les secteurs pressentis comme efficaces par le référentiel.

INONDATION GIRONDE DANS LA ZONE DE SURINONDATION

Prendre en compte comme zones humides les landes humides, lagunes, zones tourbeuses et tourbières en milieu forestier ; garantir l’équilibre et la richesse biologiques des zones humides ; retirer les mesures entraînant la suppression ou le recul de digues ; autoriser les aménagements d’intérêt public par l’État ou les collectivités concernées par le SAGE ; établir prioritairement la nécessité de la protection de la centrale nucléaire du Blayais afin de garantir la sécurité des installations et des populations. Le Département entend, par cette décision, rappeler son engagement de longue date en faveur de la qualité biologique des milieux afin d’éviter que la fréquence ou la durée d’inondation par de l’eau salée soit trop importante et du maintien des activités de culture et d’élevage dans les marais.

Cet avis négatif n’opère pas la volonté du Département de la Charente-Maritime de contribuer à une gestion équilibrée de la ressource en eau et des zones humides de l’Estuaire.

• AIDE TSUNAMI JAPON

Le 11 mars 2011, le Japon était durement touché par un tremblement de terre suivi d’un tsunami. En témoignage de la solidarité des Charentais-Maritimes à l’égard les sinistrés du Japon, Dominique Bussereau, Président du Conseil général de la Charente-Maritime, député, ancien ministre, a proposé d’accorder une aide d’un montant de 50 000 euros au bénéfice de la Croix Rouge, dès la première réunion suivant le renouvellement de l’Assemblée départementale.
Cette aide a été effectivement votée par l’assemblée départementale lors de la commission permanente qui s’est déroulée le lundi 18 avril à la Maison de la Charente-Maritime.

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