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mardi 1 mars 2011
Gilbert Festal : « Il y a une vie après la politique » !
Elu maire de Chevanceaux en 1991, conseiller général du canton de Montlieu depuis 1998, Gilbert Festal incarne cette tradition d’élus humanistes à laquelle appartenait son prédécesseur, le docteur Louis Joanne.
Pharmacien, Gilbert Festal a rapidement été tenté par la politique. Par politique, entendez la vie et le développement de son territoire, et non la promotion marchepied vers quelque sphère proche du pouvoir parisien.
Il a œuvré pour le canton, développé sa commune et voulu exprimer son opinion au sein de la Communauté de Communes de Haute Saintonge. Il s’est aperçu qu’il n’était pas évident de donner son avis sur certains sujets quand Claude Belot avait parlé. Dans ces conditions, le nombre d’amis prêts à vous soutenir, c’est-à-dire à abonder dans votre sens contre le président en exercice, est si limité qu’il se compte à peine sur les doigts d’une main !
Il a préféré donner sa démission, d’autant qu’était survenu dans sa vie personnelle l’un de ces profonds chagrins - la disparition brutale de son frère, lui-même élu de Charente - qui conduit à s’interroger sur la signification du chemin tracé. Après réflexion, Gilbert Festal a su qu’il ne se représenterait ni au Conseil général (bien qu’on l’ait sollicité), ni aux prochaines municipales.
Parce qu’il ne faut pas rater les rendez-vous importants de l’existence, ni les formidables moments que sont les voyages ou les découvertes au prétexte que l’immense agenda politique vous attend. Gilbert Festal a donc redéfini ses priorités, ce qui ne l’empêchera pas « de soutenir celui qui porte les couleurs de la Majorité départementale, Jean-Michel Rapiteau et sa suppléante, Lise Mattiazzo, maire de Bussac Forêt » aux Cantonales de mars prochain.
Avec lui, nous dressons le bilan des actions qu’il a menées au Conseil Général et dans le canton de Montlieu La Garde :
• Gilbert Festal, quelles sont les actions départementales dont vous êtes le plus satisfait ?
En premier lieu, je me réjouis des aménagements qui ont été faits sur le canton de Montlieu. Ils contribuent à la qualité de vie de la population. J’ai accompagné les maires dans leurs projets et les habitants dans leurs démarches.
Durant ces deux mandats, j’ai eu la chance d’appartenir à la 5e commission qui a en charge les infrastructures départementales, collèges et voirie. La restructuration des collègues m’a particulièrement intéressé. J’avais la responsabilité de tous les collèges du Sud, de Cozes, Gémozac jusqu’à Saint-Aigulin, sans oublier Montlieu, Montendre, etc…
À une époque, les collèges de Montlieu et de Saint-Aigulin étaient menacés de fermeture. L’enjeu de la campagne de 1998 était leur maintien. Nous avons obtenu gain de cause. Le collège de Montlieu, qui compte actuellement 297 élèves, a été restructuré en 2000. Il y a deux ans, il a été site pilote en expérimentation informatique. Dans la région, cet établissement a été le premier à être raccordé, grâce à des terminaux, à la fibre optique haut débit (20 mégas). Si ce fut un succès, cette initiative n’a pu être transposée aux autres collèges dans des délais rapides car il faut deux ou trois ans pour raccorder les collèges à la fibre optique.
J’ai également participé à la construction de la Maison du Département, à La Rochelle, et au suivi de ses travaux.
En ce qui concerne la démographie, le canton de Montlieu connaît une augmentation de sa population en raison de sa situation, proche de Bordeaux (la partie sud du canton se développe) et la proximité de la RN 10. Notons que les déviations sont achevées ainsi que les améliorations qui étaient nécessaires sur la Nationale 10, dont le trafic est toujours très chargé.
• Qui dit Sud Saintonge, dit massif forestier. Après la tempête de décembre 1999, le travail n’a pas manqué…
Effectivement, la forêt a été l’une mes préoccupations constantes, au niveau départemental, après la tempête dévastatrice de 1999. En 2009, une nouvelle politique forestière est entrée en vigueur avec des systèmes alternatifs aux aménagements agricoles et forestiers. Des remembrements ont été conduits sur les communes de Montlieu, Clérac et Orignolles. Les procédures consistent à regrouper, sur plusieurs communes, les massifs diffus, à mettre en place des échanges par des aides et des acquisitions, à organiser des bourses foncières en rapprochant les propriétaires et les vendeurs. Nous souhaitons une forêt plus productive, orientée vers le développement durable, avec des filières bois énergie. Elles se mettent en place.
• Montlieu, Montendre, c’est aussi le pôle médico-social des Deux Monts. Pouvez-vous nous en parler plus en détail ?
Pendant ces treize années, nous avons conduit à bien de nombreuses actions. Au CAT de Montlieu (établissement spécialisé d’aide par le travail), nous avons refait les ateliers. Nous avons agrandi et restructuré le foyer d’hébergement. À Montendre, nous avons créé une maison de retraite spécialisée de 22 places destinée aux handicapés vieillissants. Elle est située en face de la Maison de retraite dont l’extension, abritant une unité Alzheimer de 20 lits, sera opérationnelle durant le deuxième semestre 2011. Montendre et Montlieu constituent la même entité. Elle dispose au total de 300 lits, emploie 175 salariés. Le siège est à Montlieu. J’en suis président, M. Poujade directeur. C’est un pôle parmi les importants du département.
Par ailleurs, je me suis occupé du transport à la demande, le “taxi des mouettes“ piloté par Koélis. Ce système s’adresse aux gens âgés, modestes et qui ne sont pas motorisés. La prise en charge est faite par le Conseil général. Il existe trois circuits, Montlieu, Jonzac, Montendre. Le ticket est bon marché, de l’ordre de 3,40 euros aller et retour. Les choses s’organisent sur le terrain. Une réunion aura lieu le 2 mars prochain avec les maires du canton.
• Pourquoi ne souhaitez-vous pas vous représenter au Conseil Général ? Les mauvaises langues prétendent que c’est en raison de votre score, très juste, aux dernières Cantonales ?
Laissez les mauvaises langues dire leurs mauvaises choses ! En 2008, j’ai eu la grande tristesse de perdre mon frère qui était conseiller général de Confolens. À sa disparition, j’ai vu la vie d’une autre façon et je me suis donné de nouvelles priorités. Il y a une vie après la politique !
À la Communauté de Communes de Haute Saintonge, mon problème avec Claude Belot a aggravé la situation. J’ai réalisé que je n’étais pas soutenu. Il y a deux ans que j’ai claqué la porte de la CDCHS.
Quand on se fait insulter, nul ne vous oblige à rester. Je ne partage pas la vision de Claude Belot sur l’aménagement du territoire.
Et pourtant, nous avons appartenu à la même majorité départementale. Il aménage de façon très orientée et recentrée sur Jonzac. Aller expliquer aux contribuables que la Communauté de Communes de Haute Saintonge est riche, qu’elle n’est pas endettée, mais qu’elle continue à augmenter sa fiscalité, non pas la part de la CDCHS, mais via les ordures ménagères…
Mon choix est fait. Il en sera de même avec la mairie : je ne représenterai pas aux prochaines municipales.
• Quel souvenir garderez-vous de votre vice-présidence à la Communauté de Communes ?
Quand nous nous sommes engagés dans l’intercommunalité, la CDCHS avançait le principe de solidarité. Les communes se retrouvaient dans un espace privilégié pour définir ensemble un projet de développement et d’aménagement du territoire rural. J’ai alors été nommé président de la Commission du Schéma directeur. La première chose qu’on m’a dite, c’est « on ne le fait pas ». Dans ces cas-là, on comprend rapidement ses propres marges de manœuvre ! Avec le SCOT, les choses seront obligées d’évoluer…
• Que pensez-vous des candidatures de Jean Michel Rapiteau et du maire socialiste de Montlieu, Thierry Julien, aux Cantonales ?
Lors des élections cantonales, on regarde l’homme et les capacités du candidat, plus que son appartenance politique. Je soutiens Jean-Michel Rapiteau et Lise Mattiazzo car ils sont compétents.
• Le camp de Bussac Forêt accueillera-t-il un jour une centrale photovoltaïque ?
Je ne le pense pas. Personnellement, j’éprouve un sentiment d’inachevé en qui concerne la zone d’activités de Bédenac, qui devait se situer vers l’échangeur du Jarculet. Après une étude faite par la SEMDAS, on m’a répondu que ce n’était pas possible. De l’autre côté de la route, il y avait une autre possibilité avec de nombreux d’hectares ; la situation était idéale. Les exemples ne manquent pas de zones bien situées qui attirent des entreprises ! Le projet est tombé à l’eau. Aujourd’hui, il repart en raison de la future Ligne à Grande Vitesse. L’idée de compensation, avec Réseau Ferré de France, est d’impliquer Vinci autour d‘un site qui se trouverait en bordure de la RN 10. On pourrait y créer des emplois (manutentionnaires, chauffeurs, etc).
• Deux mots sur la voie verte ?
Je me suis beaucoup investi sur cette voie verte qui permet de relier, sur 34 km, Clérac à Barbezieux, en passant par Chevanceaux. Destinée aux marcheurs, cyclistes et cavaliers, elle pourrait être mieux connue si la Communauté de Communes l’avait valorisée. Seul un petit document lui a été consacré.
Je me suis rendu sur la voie verte située entre Givry et Cluny, à côté de Chalon-sur-Saône, et je suis admiratif des efforts déployés par ses concepteurs. Ils la développent, proposent des week-ends en s’appuyant sur l’hébergement. Sur notre parcours, nous avons conçu des boucles qui ne sont signalisées au public que depuis l’an dernier. Pour promouvoir cette voie verte, il faudrait une publicité plus importante à l’échelon communautaire.
• Quelles actions avez-vous conduites au Sivom dont vous êtes président ?
De nombreuses actions concernant l’enfance et la petite enfance sont conduites dans le canton. Il est à noter que le centre de loisirs est ouvert à l’année.
Nous avons un projet éducatif local sur le canton. Peu de territoires en disposent. Le centre fonctionne bien avec des locaux modernes. Au niveau social, nous soutenons la Banque alimentaire, organisons des bourses aux vêtements, etc.
Merci, Gilbert Festal, pour cet entretien sans langue de bois et bonne chance dans votre nouvelle vie !
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