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vendredi 25 mars 2011

Charente-Maritime :
Le Front National s’invite au deuxième tour sur deux cantons, Marennes et Saujon


Cantonales : Vers un duel Bussereau/Lalande

En effet, et pour la première fois de l’histoire de la Charente-Maritime, deux cantons voient des candidats du Front national se maintenir au second tour à Marennes et Saujon.

En Charente-Maritime, 55,16 % des électeurs n‘ont pas voté dimanche dernier. Plus de la moitié des inscrits. Si le département des mouettes n’a pas échappé à la tendance nationale, la palme revient à la Seine Saint-Denis où l’abstention atteint 67,30 % avec des taux inégalés à Saint-Denis (71 %) et Aubervilliers (72 %) !

Prévisible, elle n’a surpris aucun observateur. Moroses, les Français douteraient-ils des capacités de leurs représentants, de droite comme de gauche, à améliorer leur quotidien ? Car la politique, c’est avant tout l’organisation et l’évolution de la cité. Or, les frictions entre partis, auxquelles on assiste régulièrement, ont un effet déplorable sur l’esprit même de la démocratie.
Lors de la campagne des Présidentielles, Nicolas Sarkozy avait compris qu’il fallait faire rêver les Français. Son slogan « travailler plus pour gagner plus » avait donné de l’espoir aux classes moyennes. Rassurées, elles avaient imaginé une période faste où leur pouvoir d’achat aurait le moral. La crise, comme un tsunami, les a ramenés à des réalités bancaires et à des augmentations qui les dépassent.

Se sentant largués, certains boudent carrément les isoloirs. Et quand ce n’est pas le cas, la donne des Cantonales 2011 est révélatrice : en certains lieux, le FN, tel un Tornado, a aspiré les voix de l’UMP. Y compris en Charente-Maritime, la terre radicale d’Émile Combes qui doit se retourner dans sa tombe ! Sur la côte atlantique, à Marennes, Saujon, Royan, on semble avoir le pied Marine !

À ce contexte général de remise en cause, s’ajoutent des inquiétudes liées aux événements nucléaires japonais, aux frappes en Libye et une actualité qui, servie entre le hors-d’œuvre et le dessert, fait apparaître un monde en grande instabilité.
Et pendant ce temps-là, alors que les retombées du nuage nucléaire seraient anodines, dit-on, la Gauche et la Droite se chamaillent sur les reports de voix au second tour des Cantonales. Comme si les Français étaient incapables d’avoir leur propre opinion ! Persuadés qu’ils sont définitivement des "veaux", les ténors des partis les placent dans un état d’infantilisation qui frôle l’indécence.

Daniel Laurent, élu dès le premier tour

• En Charente-Maritime, le président du Conseil général sortant, Dominique Bussereau est en ballottage favorable sur Royan Est. Il réalise 43,91 % face à la candidate socialiste Fabienne Dugas-Raveneau (21,62 %), laquelle devance de peu J-M. de Lacoste Lareymondie (20,7 %). Une incertitude a d’ailleurs régné quant au candidat qui affronterait Dominique Bussereau. En toute logique, ce dernier retrouvera son siège dimanche prochain.

• Sur Royan ouest, Michel Servit est également en ballottage. Là encore, même cas de figure, il sera opposé au candidat socialiste Laurent Lambrot qui distance le Front National d’un petit point. Jean-Bernard Prudencio (3,69 %) et Gérard Potennec (4,76 %) ne réussissent pas à tirer leur épingle du jeu.

• Sur la Côte Atlantique, c’est à Marennes et à Saujon que se situent les plus grandes surprises. Le nouveau maire socialiste de Marennes, Mickaël Vallet, sera opposé dimanche prochain à Didier Fontaine, candidat du Front National qui recueille 16,42 %. Exit le conseiller général sortant, Marc Pellacœur, qui avait contre lui plusieurs candidats divers droite. En 2004, cet élu a contribué à la réélection de Claude Belot à la présidence du Conseil général. En effet, ce dernier, dont la majorité était insuffisante, avait “composé“ avec des candidats qui n’avaient pas souhaité voter pour la Gauche, théoriquement majoritaire. C’est surtout Jean-Paul Berthelot, conseiller général de Cozes (divers gauche) qui avait fait pencher la balance en faveur de Claude Belot.

• Situation semblable à Saujon où Pascal Ferchaud, PRG, sera opposé au candidat du Front National Patrice Audibert. En obtenant 20,16 % des suffrages, ce dernier devance le candidat de la majorité départementale Jacky Ragonneaud (17,01 %).

En Haute-Saintonge, la Majorité départementale obtient son plus beau score à Pons avec l’élection de Daniel Laurent dès le premier tour. Il s’impose avec 56,84 % des voix devant la socialiste Dominique Cotta (18,34 %) et le Front National Claude Rivat (13,07 %). Au fil des années, Daniel Laurent s’affirme comme le futur successeur de Claude Belot sur le territoire.

Le sénateur Daniel Laurent, conseiller général de Pons, élu dès le premier tour


• Tous les autres cantons sont en ballottage. La bataille sera serrée à Montlieu la Garde où Gilbert Festal ne se représente pas. Le duel aura donc lieu entre Jean-Michel Rapiteau, candidat de la Majorité départementale (42,90 %) et le socialiste Thierry Jullien (38,07 %). Le Front National y totalise 13,81 % contre 2,98 % à Lino Piva (extrême gauche) et 2,24 % à Marie-France Moquet (parti communiste).

• À Saint-Genis-de-Saintonge, Jacky Quesson, centriste de droite, est en ballottage favorable. Il obtient 44,47 % face au socialiste Jean-Marc Thomas 17,44 %. Guy Chevalier, FN, est à 13,03 %. Michel Amblard, qui représentait le Modem et comptait jouer les trouble-fêtes, dépasse à peine les 8 %.


• Idem à Montendre, mais dans le sens opposé, où le conseiller général sortant, Bernard Lalande, chef de file du Parti socialiste, obtient 49,42 % face à Marie Gruel, soutenue par la Majorité départementale (28,80 %). À noter que le Front national Patrick Debernard, un parfait inconnu (12,02 %) devance un entrepreneur du cru, Jean-Guy Thillet (6,14 %).

Dépouillement à Expiremont et Pommiers-Moulons

A Archiac, il y aura un second tour entre Chantal Guimberteau (47,61 %) et le conseiller général sortant, le socialiste Michel Lachaize (38,77 %). Bien qu’habitant la région, contrairement à de nombreux autres candidats FN, Bernard Roy plafonne à 14 %.

Dépouillement à Archiac où sont recensés les résultats





• À Burie, tout est jouable pour la Majorité départementale dimanche prochain puisque le socialiste Fabrice Barusseau obtient 29,18 % face au candidat de la Majorité départementale Alain Séris (19,30 %) et un centriste de droite, Michel Nadaud, ancien patron de la MSA (17,87 %). Le FN Michel Dubroca, à 13,52 %, se place devant les Verts (11,64 %).

• Sur Saintes ouest, le second tour opposera la candidate socialiste sortante, Isabelle Pichard-Chauché, à Christian Schmitt, le mari de l’ancien maire de Saintes (24,59 %). Les Verts et le FN sont pratiquement à égalité (un peu plus de 15 %). Score plus difficile pour la communiste Michelle Carmouse 6,11 % et le Modem Pierre Maudoux 4,09 %.

À noter, sur le canton de Rochefort nord, le bon score obtenu par Sylvie Marcilly, maire de Fouras (36,26 %) face au socialiste sortant André Bonnin (32,19 %).

Aux urnes, citoyens !

La partie sera donc serrée dimanche prochain entre forces de la Majorité départementale et de Gauche. Une réalité apparaît cependant : les femmes, au nombre de quatre actuellement sur 51 conseillers généraux, pourraient augmenter leur “quota“ !
Que faut-il retenir des résultats obtenus sur la Haute-Saintonge dimanche dernier ? Globalement, le Front National, qui parachute des candidats inconnus des électeurs, se situe ente 12 et 15 %. Ce score est loin d’être négligeable puisque le FN ne fait pas campagne sur le terrain.
Contrairement aux extravagances de son père dont les déclarations étaient souvent douteuses, Marine Le Pen apparaît comme un leader politique “ordinaire“ qui ne choque pas outre mesure dans le paysage. Sa manière d’exprimer des choses simples la rend accessible au plus grand nombre, d’où les scores obtenus qui vont au-delà de la simple contestation. Une évidence s'impose : La façon dont l’électorat perçoit les représentants des partis classiques semble en crise.

Autre point, alors que les Verts devraient percer “les plafonds“ en cette période de nuage nucléaire, ils obtiennent des résultats moyens, voire décevants. Quant au Parti communiste, il se fait grignoter - mais avec son consentement - par le Front de Gauche, plus offensif et percutant dans son message.

Qu’ajouter de plus sinon inciter les électeurs à se rendre aux urnes dimanche prochain. L’abstention est une offense à l’histoire. Nos aïeux se sont sacrifiés pour obtenir le droit de vote (les femmes ne l’ont que depuis 1944) et dans certains pays, les habitants se battent actuellement pour habiller les murs de leur prison du mot liberté…

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