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dimanche 13 février 2011
LGV Tours-Bordeaux :
Claude Belot a besoin
de Ségolène Royal !
Veni, vidi, Vinci
Lors de la cérémonie des vœux organisée par Philippe Brugnot, sous-préfet de Jonzac, Claude Belot n’a pas caché qu’il entendait profiter de la future LGV Bordeaux-Tours pour dynamiser le Sud du département. Outre la plateforme située à Clérac, il avait lancé l’idée d’une gare à implanter dans le secteur. Pour l’instant, Vinci n’envisage pas d’arrêt avant Bordeaux.
Tous les ans à pareille époque, le sous-préfet de Jonzac et son épouse convient maires, personnalités et responsables à la traditionnelle cérémonie des vœux. Philippe Brugnot, successeur d’Isabelle Duhamel Costes nommée vice-présidente du Tribunal de Grande Instance de La Rochelle, n’a pas échappé à cette coutume. Jeudi dernier, les salons de l’ancien château des Sainte-Maure étaient quasiment trop petits pour accueillir les nombreux invités présents. À commencer par le préfet Henri Masse, Dominique Bussereau, président du Conseil général et Claude Belot, sénateur maire de Jonzac. À deux mois des élections cantonales, le monde politique s’observe !
Dans son allocution, Philippe Brugnot rappela que 2010 avait coïncidé avec la modernisation des services de l’État. La philosophie de cette action ? « que les agents sont responsables des politiques publiques qui leur sont confiées de a à z ». Outre ses interventions traditionnelles (contrôle de légalité, sécurité des biens et des personnes, protection, lutte contre les incendies), la sous-préfecture accompagne les collectivités. Des collectivités qui vont d’ailleurs vivre une réforme importante puisque le Gouvernement souhaite alléger le nombre de strates qui pèsent sur la fiscalité. L’avènement des conseillers territoriaux, qui siégeront au département et à la région Poitou-Charentes, devrait entraîner des changements importants.
Si Philippe Brugnot est resté discret sur le sujet (on peut le comprendre), il se dit tout prêt à accompagner les projets de développement soutenus par la Communauté de Communes de Haute Saintonge. Parmi les grandes réalisations, figure la construction de la LGV Tours-Bordeaux, dont le tracé traverse le Sud Saintonge.
Claude Belot et Vinci : pas les mêmes valeurs ?
Claude Belot, qui rentrait d’une réunion relative à ce fameux chantier, fit part de son sentiment. Généralement, il ne mâche pas ses mots quand les choses ne vont pas comme il l’entend. Pour lui, il n’y a pas de secret, le développement des territoires ruraux est intimement lié au dynamisme des élus qui en ont la charge. En vingt ans, son engagement n’est plus à prouver. La physionomie du secteur a changé : « La Haute Saintonge est organisée pour se battre, elle évoluera en fonction de nos projets. Il faut inventer son destin, avoir une vision ». Et d‘enchaîner sur la LGV qui accueillera une plate-forme implantée à Clérac. Première en France, la ligne à grande vitesse sera réalisée dans le cadre d’un PPA (Partenariat Privé Public) au travers d’une concession. En mars 2010, le groupe de BTP Vinci a remporté l’appel d’offres pour sa construction et son exploitation durant 50 ans. Les travaux, qui débuteront en 2011, devraient créer 12 000 emplois par an (chiffre global).
« La LGV est une chance. Merci à Dominique Bussereau, alors secrétaire d’État aux transports, d’avoir encouragé le projet. Vinci va construire cette ligne à ses risques et périls. Du jamais vu dans le pays ! » remarqua Claude Belot. Il émit un vœu : que les TGV ne se contentent pas de traverser le Sud Saintonge à plus de 300 km/h, provoquant le torticolis des gens qui les regarderont passer ! « Cette situation ne serait pas possible. On va se mobiliser. D’ici un an et demi, il faut qu’un cahier des charges de Haute-Saintonge soit établi » dit-il avec fermeté aux maires attentifs.
Claude Belot, on le sait, verrait d’un bon œil la création d’une gare, ce qui éviterait aux voyageurs de se rendre à Angoulême ou à Poitiers.
On ignore la position du PDG de Vinci, Yves-Thibault de Silguy, sur cette ambition purement saintongeaise, mais si Ségolène Royal persiste dans sa volonté de ne pas participer au financement de la ligne, aucun aménagement ne devrait avoir lieu sur le territoire de Poitou-Charentes… Contrairement à la région Aquitaine où Alain Rousset se montre coopératif !
« Nous devons jouer la carte de l‘Excellence rurale » estime Claude Belot qui compte sur l’appui du Département pour soutenir sa démarche.
« Effectivement, nous nous sommes mobilisés pour cette LGV dont le coût est de plus de 7 milliards d’euros » reconnaît Dominique Bussereau.
À ce chantier, s’ajouteront des travaux nécessaires d’électrification et la modernisation de la desserte de Saintes. L’idée de faire remonter des TER girondins jusqu’à Jonzac et Montendre a été évoquée récemment. Le dossier est à suivre. Il est évident que les habitants du Sud Saintonge se sentent plus proches de Bordeaux que de Poitiers, la capitale de la région !
« Quand on entend ces perspectives d’avenir, on prend la mesure de ce qui se passe en Haute Saintonge » souligna Henri Masse. À Jonzac, le préfet se trouvait dans la principauté de la CDCHS.
Cette dernière détient un record, celui de regrouper le plus grand nombre de communes de France. Plus de 120 : un vrai comté à conter !
L'info en plus
• Lutte contre les cambriolages : les services de l’État se mobilisent avec la participation souhaitée de la population. Si une présence vous semble suspecte chez votre voisin, n’hésitez pas à prévenir police ou gendarmerie.
• La base LGV de Clérac devrait générer de nombreux emplois. Une après « base de maintenance » fonctionnera pendant 50 ans avec une cinquantaine de techniciens.
• Henri Masse, préfet, a souligné l’excellent travail réalisé par Philippe Brugnot dans le traitement des dossiers de Xynthia où « il a été médiateur avec les assurances ».
• Xynthia : En 2010, Xynthia a submergé les côtes de l’Aunis et de la Vendée. L’important est la remise en état de tout le réseau de digues. « Nous arrivons dans la phase trois » précisa Dominique Bussereau qui remercia professionnels, élus et personnes de bonne volonté ayant apporté leur aide aux sinistrés. Il en profita pour féliciter Jean-Claude Beaulieu qui assuma les fonctions de député quand lui-même était au Gouvernement.
FUTURE LGV
• Ses objectifs : Mettre Bordeaux à 2 h de Paris sur la base d’une vitesse commerciale de 300 km/h générant de 3,6 à 5 millions de voyageurs supplémentaires par an. S’ouvrir vers le sud de l’Europe et la péninsule ibérique par la façade atlantique. Libérer la ligne existante pour les trains de marchandises (augmentation du fret de 20 % soit + 2,4 millions de tonnes par an à la mise en service) et les TER (+ 400.000 à 550.000 voyageurs à la mise en service). Favoriser le transfert de la route et de l’aérien vers le rail.
• Appel d’offres de la LGV : Le consortium conduit par Vinci, associé à la Caisse des dépôts et Axa, était opposé à des groupements menés par ses deux grands rivaux du BTP, Bouygues et Eiffage. « Ce projet, l’un des plus gros partenariats public-privé d’Europe, sera aussi l’un des plus gros chantiers au monde en génie civil » souligne Pierre-Denis Coux, directeur du projet chez Réseau Ferré de France, gestionnaire des voies ferrées françaises. Ce responsable oublie la Chine où l’on voit grand (normal, dans un pays immense !) et où les travaux sont réalisés en un temps record…
• La LGV devrait permettre une augmentation de plus de 5 millions du nombre de voyageurs annuels (estimés à 20 millions lors de la mise en service de LGV).
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