Conseil Général Jeunes : La vieille querelle des collèges publics et privés...

Récemment, un Conseil Général "Jeunes" a vu le jour en Charente-Maritime. Lors de son installation, les élus de gauche ont réagi à la présence, à la tribune, du directeur diocésain de l'enseignement catholique. D'où le communiqué qui suit. Alain Galteau leur répond.

• Communiqué du Groupe socialiste de Charente-Maritime :

Le groupe des élus socialistes, verts et apparentés du Conseil Général tient à exprimer sa plus vive réprobation, suite à la prise de parole à la tribune de notre enceinte républicaine et laïque du directeur diocésain de l’enseignement catholique, au cours de l’installation du Conseil Général des Jeunes.
Très attachés à l’instruction publique et à l’enseignement des valeurs républicaines par l’exemple, les élus de gauche du Conseil Général avaient apporté leur soutien à cette initiative de création d’un Conseil Général des jeunes. Ils étaient loin de se douter que Dominique Bussereau et sa majorité trahiraient ainsi les fondements de la laïcité. Créer un conseil Général des jeunes en Charente-Maritime qui s’inspire des options religieuses de son président est un déni de démocratie que nous contestons vivement.
L’éducation laïque et républicaine veut que les jeunes soient éduqués au fonctionnement et aux règles de notre pays en dehors de tout communautarisme. Il est du devoir de chaque adulte, de chaque élu de contribuer à leur éducation civique dans le plus profond respect de la liberté absolu de conscience. Nos institutions républicaines sont composées de citoyens choisis par les électeurs dans le cadre de débats d’idées, jamais pour leur appartenance à une confession religieuse. En agissant ainsi en Charente Maritime, Dominique Bussereau ouvre la voie à la représentation communautariste religieuse, ethnique et trahit le vote des élus républicains de l’assemblée départementale qui lui ont fait confiance lorsqu’ils ont approuvé la création du Conseil Général des Jeunes.
Les élus laïcs et républicains que sont les membres du groupe socialiste, Verts et apparentés du Conseil Général ne s’associent pas à cette mascarade républicaine.
Ils désapprouvent cette manipulation de la jeunesse sous couvert d’éducation aux règles de la citoyenneté et dénoncent cette action de communication en direction d’une communauté religieuse payée par l’ensemble des Charentais Maritimes.

• Réaction d'Alain Galteau, conseiller général de Saint Hilaire de Villefranche en charge de l’éducation au Département

« Je suis consterné de la réaction du Groupe socialiste du Département de la Charente-Maritime suite à l’installation du Conseil général des Jeunes. Oser dire haut et fort que seule une partie de nos collégiens est éligible à cette nouvelle instance, est une absurdité totale qui exalte la discrimination.
Cette proposition avait été portée devant l’assemblée départementale et a été largement adoptée, comme l’a été depuis plusieurs années l’attribution des dictionnaires à chaque collégien de Charente-Maritime. L’Assemblée Départementale doit avoir à cœur de respecter les fondements de la République et de notre démocratie. L’action civique est avant tout matière de liberté, d’égalité et de fraternité.
Par ailleurs, ce n’est pas la structure dont dépendent nos enfants qui importe. Nous avons fait le choix de réunir l’ensemble des adolescents qui suivent leur scolarité en 5e et 4e, parce que leur créativité et leur maturité en devenir apportent un souffle nouveau à notre institution.
Le Conseil général des Jeunes, c’est une instance qui va apporter une approche inédite en matière de développement durable, d’écologie, de solidarité, de projets humanitaires et de mieux vivre au collège… et construire le paysage politique, social et économique de Charente-Maritime avec un œil neuf, en relation avec les attentes de toute une génération.
Nous avons besoin de toutes nos forces vives, tous horizons confondus.
Ne créons pas de communautarisme et offrons à ces jeunes la possibilité de s’exprimer dans une profonde liberté de conscience. J’ai pu constater combien ces collégiens, qui ont déjà pu se réunir en commission, ont eu à cœur de travailler ensemble dans un esprit constructif, sans savoir si le camarade assis à leur côté suivait sa scolarité dans un établissement public ou privé.
Nos enfants sont bien loin de ces polémiques d’adultes stériles. Alors élus de gauche du Conseil général : de la tolérance et revenez à la raison !
Soulignons tout de même, là encore, la désunion de la gauche dans les actes, puisque Jean-Pierre Denieul, vice-président du Conseil général de la Charente en charge de l’éducation, a lui même installé le Conseil général des Jeunes de Charente (collèges publics et privés réunis) le mercredi 24 novembre, citant le jarnacais François Mitterrand « Si la jeunesse n’a pas toujours raison, la société qui l’ignore a toujours tort ».
Revenons à l’essentiel : Hommage à nos jeunes et à leur engagement civique ! »