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samedi 6 novembre 2010
Patois : Le Grand Simounet’
s'en est allé...
Communiqué de Maryse Guédeau, directrice du journal Xaintonge :
Après Jean Glénisson qui nous a quittés fin octobre à Jonzac, la Saintonge est à nouveau en deuil : Le Grand Simounet’ de l’Eguille-sur-Seudre est mort le 4 novembre dernier.
Jean Hermand était une grande figure du Patois charentais. Depuis les années 1980, il s’était imposé comme le maillon de transmission du patois d’hier et celui d’aujourd’hui. Il était aimé et respecté par tout le milieu saintongeais.
Le Grand Simounet’ (et dites bien Simounette, châfre qu’il tient de son arrière grand-mère, “une Simounet qui portait la thiulotte” comme il se plaisait à raconter et qui avait semé son patronyme au féminin sur plusieurs générations) était un vrai artiste. Et il faut l’avoir vu pris par les affres du trac avant de se mettre en scène et vivre avec lui son explosion de bonheur après ses représentations, pour en être convaincu.
Simounet’ aimait profondément son public tout comme il aimait passionnément sa langue saintongeaise. Il s’était très concrètement positionné contre certains intellectuels du côté de Poitiers qui dénaturaient son patois, ce parler saintongeais qu’il était si attaché à transmettre aux petits drôles avec son vocabulaire si particulier des thius salés et des Galope-Chenaux qu’il a su remettre à l’ordre du jour, pour en faire des symboles de la culture saintongeaise.
Impayable avec sa Juva 4, il a montré que le patois saintongeais n’est pas uniquement langue à rire, mais aussi à émouvoir. Tout le monde se souvient de ce magnifique texte qu’est “On a copé la treille” et qui lui restera à jamais attaché. “Si mes textes ne sont pas tous à rire, disait-il, c’est parce que tout n’est pas à rire dans la vie”, Et tout ne fut pas à rire pour lui quand il perdit son épouse - sa muse comme l’appelle son ami Jeff d’Argy – au point de finir à 84 ans par lâcher prise.
Alors Jean Glénisson, le grand érudit dont on regrette qu’il ne nous ait pas laissé le tome 2 de sa Grande Histoire de l’Aunis et de la Saintonge et le Grand Simounet’, l’homme de coeur et de terrain qui nous prive de ses grandes histoires à lui, ça fait brutalement coup sur coup, deux grands Saintongeais qui nous quittent. Et pour la petite communauté saintongeaise, ça fait beaucoup. On raconte qu’existe au ciel, le paradis des Charentais, alors, que Lassu, comme l’appelait Burgaud des Marets, ils se retrouvent et se reposent en paix. A charge pour nous tous, de ne pas perdre leur mémoire.
• L'un des plus beaux textes de Jacques Hermand, dit le Grand Simounet’
On a copé la treille !...
A ghîn-nait... o l'é sûr !
Et pis... a l'étit veille,
Rollée le long d' son mur...
On a copé la treille
Peur mett' ine véranda.
Sûr qu'o l’é pas pareil...
Mais o s'ra bin pus biâ !...
O l'étit qu'ine Folle bianche,
Dounant thieuques raisinâs,
Mais, dans l' mitan d' ses branches
Se saquiant mil oziâs !...
A l'étit teurjhou en peine,
D'oïdium oub de mildiou...
Mais, peur n'en prenr' ine graine,
T'avis qu'à tende le cou !...
On a copé la treille !...
A ghîn-nait... O l'é dit !
O l’é coum' thiellées veilles
Qu'en f' nissant pas d' mourit' !
On a chassé la veille
De sa prop' mainson...
Y avit pus d' pyiace peur elle...
Faut bin s' fare ine rason !...
On a loghé la veille...
Anvec d'aut' vieux coum' lé !
O l’é pas d'main la veille
Qu'a s'en r'teurn'rat' chez lé !
Tu verras !... Tu s'ras beun !...
Jh'érons t' voère tôtes les s'maines !
Jhe prenrons soin d' ton cheun'...
T'as pus à t' fare de peine !...
Peurtant !... A savait faire
Le milliat coum' peursoune...
Et a z'ou r'f'rait encoère
Peur in peu qu'o l'adoune !...
Sortie de sa thieusine...
O l’é coum' si on z’y avait
Arraché les racines...
Peur les fout' au bourrier !...
On a copé la treille !...
A ghîn-nait... O l'é sûr !
Et pis... a l'étit veille,
Rollée le long d' son mur...
On a enl'vé la veille !...
A ghîn-nait... peur de sûr !
Et... que v'lez-vous qu'o sèye...
Ine veille... de cont' in mur ?...
Le Grand Simounet’ - 1991
Pas patoisante, je ne suis pas d'ici, mais à force d'y vivre, on comprend et le texte du grand Simounet' est bien émouvant !
RépondreSupprimerEn quittant ce monde il est parti dépouillé . Dépouillé de son identité culturelle dont un journaliste abusé par les faussaires du Poitevin- Saintongeais l'a spolié . Parti aussi dépouillé de son identité d'état civil dont il est privé dans cet article . Si tu n'avais pas été aussi grand , JACQUES HERMAND, la Saintonge aurait bien du mal à ce souvenir de toi !!!
RépondreSupprimerAu temps béni des bardes les charentais ont imaginé un paradis pour les Bitons . Le temps est venu d'envisager un enfer, n'étout pas ?
Il restera dans nos coeurs...
RépondreSupprimerRégulièrement je me repasse L'AREUGNE, LA JUVA 4, ou CYRIL GOULE DE BOT...
L'effet est toujours garanti !
Il doit ripper ses bots sur la moquette des nuages che foutu charentais !
Je réécoute régulièrement LA JUVA 4, L'AREUGNE ou CYRIL GOULE DE BOT, l'effet est toujours garanti !
RépondreSupprimerLà haut il doit "ripper ses bots sur la moquette des nuages..."