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dimanche 31 octobre 2010
Hommage à Jean Glénisson
Dernièrement, une foule immense et recueillie a dit adieu à Jean Glénisson, homme de lettres et historien. Né à Jonzac, en Charente-Maritime, ce grand érudit laissera le souvenir d’un homme simple et généreux. Dans leurs éloges funèbres, Marc Seguin, l’abbé Blomme et Claude Belot, sénateur-maire de Jonzac, ont rappelé combien les actions brillantes qu’il a conduites ont contribué au rayonnement de la connaissance.
Témoignages
• Marie-Ange Rapiteau, service communication à l’Opéra de Bordeaux :
Nous avons perdu un ami cher, un être exceptionnel. Toutes les personnes présentes samedi dernier l’aimaient profondément et avaient du respect pour lui.
J’ai rencontré Jean Glénisson en 1997 lors du colloque consacré à Fortin de La Hoguette. En stage à la CDCHS, je terminais alors mon DEA d¹Histoire à Bordeaux. Par la suite, agent du patrimoine pour la ville de Jonzac, j’ai souvent fait appel à ses connaissances et j’ai beaucoup appris, tant sur la recherche historique que sur la manière de rédiger. J’ai aussi beaucoup ri car Jean Glénisson avait beaucoup d¹humour et nous partagions le goût de la lecture de romans policiers… Je pense souvent à ce qu’il m’a apporté tant sur le plan humain que dans mon travail. Je suis aujourd’hui chargée des publications à l’Opéra de Bordeaux où je conçois programmes et brochures. Certes, les sujets que je traite sont plus axés sur la musicologie ou la danse, mais l’histoire et la recherche sont bien présentes. Je ne serais certainement pas à ce poste si je n’avais pas travaillé avec lui, presque au quotidien, durant les cinq années passées à Jonzac…
• Bernard Cellou de Saint-Simon de Bordes :
J’ai retrouvé un dessin, à l’encre de Chine, de Jean Glénisson réalisé pour les dix ans de la Barbouille en 1993, dont il était président d’honneur. Il avait également participé au lancement d’Humour et Vigne en 1994, grâce à l’université d’été Saintonge Québec dont il était le président. Pour ces deux associations, il restera la personnalité essentielle, avec Paul Rabanit, de ces deux plus anciennes manifestations saint simonaises et jonzacaises. Nous ne l’oublierons pas.
• Nelly Gillet, professeur d’anglais à l’IUT d’Angoulême, étudiante à l’université d’été de Jonzac :
Acrostiche pour Jean
Gare à toi pourfendeur de grammaire française !
L’éminent Chartiste veille aux tournures et diérèses.
Écoute sa parole bienveillante et généreuse,
N’oublie jamais sa bonhomie facétieuse.
Inscris son nom parmi les plus grands de ce monde,
Sans heurter son humilité d’âme féconde.
Sourire d’Orient, esprit du monde et de Saintonge,
Observez-nous de là-haut et peuplez nos songes.
Nos souvenirs de vous sont de vives archives.
• Michel Lis, journaliste et écrivain :
Il y a quelques années, Jean Glénisson m’avait convié à présenter une conférence sur la langue française dans le cadre de l’Université d’été de Jonzac. C’est ainsi que j’ai pu faire la connaissance d’un homme savant mais qui, ayant des connaissances de tout, ne se piquait de rien. Jean Glénisson, pour moi, fut le portrait de l’honnête homme égaré dans notre siècle. Sa haute culture, qu’il savait partager très simplement, m’enchanta et plusieurs années après, je garde encore de cette rencontre un souvenir émerveillé.
• Marie-Christine Mandeau, Réaux :
Si je me permets d’écrire ces quelques lignes, après tout ce qui a été déjà dit et écrit sur Jean Glénisson, c’est que le 9 octobre, j’ai eu le sentiment de perdre un autre de mes grands-parents. Aujourd’hui, après le bel hommage qui lui fut rendu lors de ses funérailles, c’est à Paulette, son épouse, que je pense avec compassion. Notre amitié avait commencé il y a bientôt trente ans, lorsqu’elle revint à Jonzac pour surveiller les travaux de restauration de leur maison, afin d’y passer leur retraite. Passionnée d’antiquités, décoratrice de talent, elle venait parfois le dimanche dans notre magasin pour y chiner une faïence ou un livre de prix que son mari ne possédait pas dans sa collection. Elle était pour lui la “petite main“ d’un grand couturier. Pour le laisser travailler en paix, elle le déchargeait de tous les problèmes domestiques et autres. Elle était toujours prête à recevoir les plus hautes personnalités et les éminents historiens avec toute la courtoisie et la modestie dont elle savait faire preuve. Cette amie pétillante de malice et d’intelligence, pleine de générosité et toujours prête à partager quelques confidences, doit se sentir bien seule après soixante-quatre années de dévouement total. C’est avec un profond respect que je penserai à celui que j’appelais Jean, et avec toute mon d’affection que je rendrai visite à Paulette pour partager, avec elle, les bons souvenirs qu’elle souhaitera évoquer à son sujet.
• Didier Catineau, journaliste :
Il y a quelques années, pour le guide des producteurs fermiers de la Saintonge Romane, j’ai réalisé des portraits dont celui du Domaine Tesseron à Migron. Je me souviens que le propriétaire avait fait référence à Jean Glénisson. Pour l’érudit jonzacais, en effet, le palmier et la treille sont significatifs de notre caractère saintongeais. Jean Glénisson l’avait bien noté, concerné comme il l’était par ses racines qui poussaient fort loin le raisonnement et le goût de l’ailleurs. Je me souviens de lui avoir adressé cette notice pour lui dire combien il était important d’avoir ce regard de l’intérieur tourné vers l’horizon, au-delà des treilles.
Extrait : « Pour confirmer cet ancrage charentais, Patrick Tesseron aime à citer un grand personnage de l’érudition saintongeaise : Jean Glénisson. On doit à cet historien, animateur culturel, de nombreux écrits, des présidences notamment celle de l’Académie de Saintonge, des créations comme celle de l’Université francophone d’été Jonzac-Québec. L’évocation seule de son nom nous conduirait à des développements nombreux. Contentons-nous de l’une de ses réflexions fondatrices, pleine de symboles : L’esprit saintongeais, c’est la treille et le palmier. Patrick Tesseron s’enthousiasme : La treille, c’est l’enracinement. Le palmier que l’on voit dans toute la Saintonge, c’est l’ouverture sur l’outre-mer et le voyage ». Un pied sur terre, le regard tourné vers la mer !
• Catherine Ménier, ancienne chargée de mission à la Communauté de Communes de Haute Saintonge :
Vous me demandez pourquoi j’appréciais Jean Glénisson ? J’ai du mal à répondre, comment commenter l’évidence ? Quand je travaillais à la CDCHS, je me suis appuyée sur lui pour élaborer des projets, raconter la Haute-Saintonge, rédiger des carnets. Sa présence était rassurante. Cet homme me touchait. Avec lui, nous nous sentions tirés par le haut. Il était brillant, simple, subtil, séduisant, l’abécédaire de l’élégance. Il nous soutenait et nous aidait. Il possédait une dimension rare. Avec lui, c’était toujours la tournée des grands espaces ! Ma dernière visite, c’était il y a un an, jusqu’à ce matin où la revue de presse parlait de sa mort… Sa présence continuera à bouleverser chaque génération.
James Poirier, inspecteur des écoles primaires :
Une pensée, faite grande estime et de respect, pour Jean Glénisson qui m'avait, en son temps, courtoisement invité à collaborer à l'Université d'été de Jonzac.
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