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mardi 8 juin 2010

L’Europe au Châteaux de Meux


Vendredi soir, le club Inner Wheel de Haute-Saintonge était à l’heure européenne avec "la petite histoire de la réconciliation franco-allemande".

Monique Guilbot et Roger Garnier

Cette conférence était donnée par Roger Garnier, vice-président d’honneur de l’Union des Français de l’Étranger. Passionné par l’histoire de l’Europe, il rappela les fondements de sa construction. Elle débute avec la déclaration du 9 mai 1950 qui marque le point de départ du processus. À cette date, en effet, « le ministre français des Affaires étrangères Robert Schuman prononce, lors d’une conférence de presse au quai d’Orsay, une déclaration historique. Il appelle à la mise en commun des productions de charbon et d’acier de la France, de l’Allemagne et du Luxembourg, au sein d’une organisation ouverte aux autres pays d’Europe. Son but est d’assurer une paix durable en Europe, grâce au développement d’une solidarité de production entre la France et l’Allemagne, rendant impossible tout affrontement entre ces deux pays. Cette organisation devait constituer la première étape vers une fédération européenne ».

Le 18 avril 1951, la Communauté européenne du charbon et de l’acier (CECA) est créée pour une période de 50 ans. Signent le traité de Paris, la République fédérale d’Allemagne (RFA), la Belgique, la France, l’Italie, le Luxembourg et les Pays-Bas. En mars 1957, deux traités sont signés à Rome par les mêmes pays européens. Le premier traité institue la Communauté économique européenne (CEE) qui a pour but la mise en place d’un marché commun, et le second la Communauté européenne de l’énergie atomique (CEEA), dite Euratom.

Une Europe parfois contestée

L’histoire a fait de Robert Schuman l’un des pères fondateurs de l’Europe auquel il faut, bien sûr, associer le cognaçais Jean Monnet. Après des guerres sanglantes qui firent des milliers de morts, France et Allemagne devaient trouver un terrain d’entente. Cet homme d’État était persuadé que l’intégration économique entraînerait une cohésion politique. Le Traité de Rome de 1957 a cru pouvoir jeter les bases d’une Europe économique fondée sur les principes libéraux de la libre circulation des personnes et des biens, dans un espace où la libre concurrence serait assurée par des institutions. Elles étaient la Commission européenne, un conseil des ministres et un embryon de Parlement européen. L’architecture reposait donc un marché unique.

Parmi les invités, Mme Cangy (venant du Tenessee), amie de la famille Bertrand de Réaux


Par la suite, les responsables ont avancé, élargi le nombre de pays et créé l’euro en 1999. Aujourd’hui, on s’aperçoit que pour réunir 27 états dotés d’une monnaie et d’une gestion communes, une vision globale serait nécessaire. L’objectif de Jean Monnet était louable, mais ses successeurs ont sans doute vu trop grand, les gouvernements ayant bien du mal à respecter les règles budgétaires imposées. Les cas actuels de la Grèce, de l’Espagne et du Portugal se passent de commentaires.
Par ailleurs, loin de jouer l’union, certains pays affichent des nationalismes étonnants. Ainsi, la Hongrie vient de voter une loi disant que toute personne d’origine hongroise, vivant dans les territoires annexés après la Première Guerre Mondiale (dépeçage de l’empire austro-hongrois), peut se prévaloir d’être Hongroise. La situation n’est donc pas facile et la crise que nous traversons n’est pas faite pour la simplifier. Les Français eux-mêmes ne sont pas persuadés que l’Europe est une mère protectrice !

Félicitations à Roger Garnier pour cette belle leçon d’histoire et au Club Inner Wheel pour le choix de ce sujet. Les bénéfices de la soirée seront versés aux sinistrés de Xynthia.



• Message qui circule actuellement : L’Europe n’y est pas en état de grâce !

« De la Grèce à l’Allemagne, en passant par l’Espagne, l’Italie, le Portugal, la Grande Bretagne, la Suède, l’Irlande, la France, partout s’organise la lutte pour s’opposer aux exigences de l’Union Européenne et du F.M.I. (Fond monétaire international) qui détruisent les nations, les conquêtes démocratiques obtenues par la lutte de classe, l’emploi par la délocalisation et les privatisations des services publics et divisent les travailleurs entre eux. Libérer les nations du carcan de l’Union Européenne des traités de Maastricht, d’Amsterdam et des institutions qui en découlent. Avec des travailleurs, des militants et des organisations de tous les pays d’Europe, agir pour jeter les bases d’une authentique Union libre des peuples et des nations libres d’Europe ». Jean Monnet se retourne-t-il dans sa tombe ?

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