lundi 26 avril 2010

Le monde enchanté de François Quesnel : Figures inanimées, avez-vous donc une âme ?

Les personnages que crée cet artiste semblent sortir d’un livre de contes. D’autres y voient un clin d’œil à un monde fantastique. Qu’importe l’interprétation puisque l’émotion est au rendez-vous…

Exposées au cloître des Carmes, les œuvres de François Quesnel attirent l’attention. Elles semblent dire au visiteur : « viens, je t’invite dans le lieu où nous prenons vie. Regarde notre berceau ». La maison où elles naissent ne peut être que lumineuse avec un toit en pain d’épice. Dans le jardin, on imagine des pampilles de cristal suspendues aux arbres. Arc-en-ciel offert à la créativité !


François Quesnel est originaire de Normandie. Un beau jour, après avoir été bûcheron et apiculteur, il a mis « le doigt dans la terre ». Cette passion ne l’a plus quitté. Depuis, il invente des personnages qui s’inscrivent dans la fantaisie du mouvement. Créatures aux yeux immenses dont la tête est couronnée d’un bouquet végétal, elles portent des vêtements magiques. Ces manteaux d’apparat sont ornés d’objets variés, perles, graines, poils, plumes, coquilles.

« J’utilise des éléments bruts, comme les racines ou les branches, en effectuant des gestes légers qui sont en harmonie avec l’eau et l’air » explique François Quesnel. Il ne fait aucun croquis. La créature naît de la matière, de la forme et de l’idée que son concepteur a en tête. Son travail est avant tout un plaisir qu’il offre aux visiteurs : est-ce un elfe ou une sorcière des bois ? Les étonnantes marionnettes ressemblent à des décors de théâtre, voire aux héros de sphères imaginaires : « Je me laisse guider par les repères que la nature nous donne. Il s’agit de combiner les éléments ».

La démarche est la même pour la sculpture. Avec patience, il cherche l’accomplissement que ses doigts façonneront : Femme fleur sortant d’une corolle de coquelicot, femme arbre dansant une clairière dorée, femme fée surgissant d’une aube printanière. La souplesse de la terre permet toutes les audaces.


François Quesnel laisse toujours une porte ouverte : « La vie, c’est d’avoir des surprises » avoue-t-il. S’il apprécie les voyages qui lui permettent de s’évader et de rapporter la matière première indispensable à ses compositions, il aime les évasions intérieures qui stimulent son esprit inventif. Le fantastique n’est pas forcément dans les films ou les jeux vidéo, il est tout simplement là, derrière la fenêtre. Il suffit de raviver la flamme de la mémoire pour que s’animent farfadets, nymphes ou lutins. Les enfants connaissent ces strates que les adultes ont malheureusement oubliées !

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