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lundi 19 avril 2010
• Île de Ré :
Quand les riches inondent,
les pauvres se noient ?
• Xynthia, c'est la zone...
Il est curieux de constater qu'aucune maison ne soit classée en zone noire dans certains secteurs pourtant inondés de l'Île de Ré. La raison cachée serait-elle liée au prix de l'immobilier de cette île fréquentée par vedettes du show-business, hommes politiques et autres célébrités parisiennes ? En effet, le m2 y est tellement "salé" que des autochtones paient désormais l'impôt sur la grande fortune ! Certaines constructions atteignent de 3 à 6 millions d'euros (jusqu'à 12, dit-on). Une situation inimaginable il y a trente ans quand le pont n'existait pas ! À Charron ou aux Boucholeurs, la situation est bien différente... Bref, l'État a annoncé que les sinistrés seraient indemnisés 250000 euros par maison détruite (quelque 1390 en Charente Maritime et Vendée). Une enveloppe de 400 millions sera débloquée à cet effet.
• 27 maisons rayées de la carte dans l'Île de Ré ?
À la Flotte en Ré, dont le premier magistrat est Léon Gendre, 19 maisons classées en zone noire seront détruites (le maire s'attend déjà à des recours). 4 sont situées en zone orange (à risques). À Loix, 8 maisons éparpillées sont en zone noire. S'ajoute une très grande zone orange, en cours d'expertise. Saint Clément est en zone jaune. Le reste de l'île est épargné par la cartographie administrative. Il est évident que ces classements suscitent des réactions en ce sens où les secteurs habités par des gens influents semblent avoir échappé au couperet. « C'est comme le nuage de Tchernobyl qui s'était miraculeusement arrêté à Strasbourg et Annemasse. Les 1,50 mètres d'eau se sont évaporés » souligne Léon Gendre, auteur d'une motion présentée au Conseil Général.
Par contre, il estime certaines positions « compréhensibles ». Ainsi, le centre de thalassothérapie, à Sainte-Marie, qui emploie 12 personnes. Certes, il a été "bien" inondé et les clients ont dû évacuer leurs chambres du rez-de-chaussée à toute vitesse, le 28 février... Toutefois, détruire cet établissement signerait la fin des activités... et donc des contrats de travail. Dans ces conditions. Idem pour les établissements hôteliers rochelais...
• L'info en plus (session du Conseil général)
• Nicolas Sarkozy : Ému, mais ferme ?
« Les reportages télévisés, montrant des gens désespérés à l'annonce des zones noires, auraient vivement ému le Président de la République ». Cette déclaration, faite lundi matin au Conseil général de Charente Maritime, ne change rien à la position du Gouvernement quant aux périmètres dits dangereux. L'État ne reviendra pas sur sa copie, à l'exception de quelques aménagements. La priorité est d'éviter toute nouvelle «hécatombe». N'oublions pas que Xynthia a fait de plus 50 morts, de nombreuses personnes étant mortes noyées dans leurs maisons.
• Démolitions : Actions en justice ?
Nombreux pensent à faire une action en justice pour contester la décision de l'État. Mais ils savent déjà ce que les attend : une procédure longue, difficile et onéreuse auprès du Tribunal administratif (deux ans au moins). D'autres sont furieux quant à l'inconscience des lotisseurs qui ont construit en zone inondable et après les maires, dont certains sont accusés de complaisance quant à l'attribution des permis de construire. Les maires, quant à eux, ne comprennent rien aux périmètres de démolition établis. Xynthia n'a pas fini de faire des remous...
• Tourisme :
La Région Poitou Charentes ayant lancé une excellente campagne de publicité sur le Poitou Charentes, le département de Charente-Maritime a décidé de surseoir à la sienne (750000 euros). « Pas la peine de faire un doublon » explique Dominique Bussereau. Et en plus, le Département fera des économies !
• Trop de visites d'État ?
Il est vrai que le Président de la République est venu deux fois, sans compter plusieurs ministres. D'où la réflexion du socialiste rochelais Denis Leroy, comparant ces délégations nombreuses à « un caravansérail de communication ». Agacé, Dominique Bussereau réagit : « il n'y a pas eu dix visites, mais quatre, avec des retombées positives pour la Charente Maritime ». Depuis, il convient d'ajouter Jean Louis Borloo, Chantal Jouanno et Benoit Apparu.
• Des enveloppes directement :
L'action de la Région, qui donne directement des enveloppes d'argent liquide (500 euros) aux sinistrés, a été critiquée. La cause ? Certaines familles n'ayant subi aucun dégât les auraient perçues...
• Travaux sur les digues :
Jacky Quesson, conseiller général de Saint Genis, demande à ce que les travaux concernant les digues puissent être effectués en toute saison et non s'arrêter en avril. Par ailleurs, il préconise l'emploi de roches d'une certaine densité (comme à Talmont). M. Parent, conseiller de l'île d'Oléron, estime que la mise en place de portes écluses dans les marais ostréicoles protégerait les huîtres.
• Schéma routier départemental : être ou ne pas être ?
Critiqué par la Gauche pour son coût (500 millions d'euros), Marc Parnaudeau, conseiller général de La Rochelle s'inquiète : « est-ce bien raisonnable d'endetter le département sur une période de vingt ans ? Vos impactez les budgets futurs. Ne prenez pas exemple sur Paris qui fait valser les budgets avec une dette publique qui équivaut à 80% du PIB ».
Daniel Laurent, le monsieur « routes » de Charente-Maritime, pense au contraire que ce schéma est essentiel. « Le progrès n'existe pas qu'à gauche, il reste dans notre camp ! Ce schéma permet de se projeter dans l'avenir avec le développement de grands pôles ».
Et d'ajouter : « Vous, opposition, vous avez le beau rôle, vous critiquez tout le temps. Ce que j'entends depuis ce matin est maladroit et irresponsable ». Quant à Dominique Bussereau, il préfère ne pas répondre à Marc Parnaudeau, trouvant ses déclarations « excessives ».
• 700 000 € de dotation complémentaire
Le fonds d'aide d'urgence aux personnes sinistrées à la suite de la tempête Xynthia est porté à un million d'euros. « Créé lors de la session extraordinaire tenue le 5 mars, ce fonds d'aide, doté initialement de 300 000 €, est aujourd'hui presque entièrement consommé » explique Corinne Imbert, vice-Présidente chargée des Affaires sociales. « En moins d'un mois, ce Fonds a permis au Département d'apporter une aide financière, complémentaire des aides habituelles, à plus de 300 foyers en situation de grande détresse matérielle et morale ». Le fonds d'aide d'urgence aux personnes sinistrées, initié par le Conseil général, concerne principalement : le remplacement des équipements électroménagers et du mobilier de première nécessité dans les résidences principales ; les personnes seules en situation d'extrême détresse matérielle ; les fonds impayés de factures d'énergie et d'eau ; les frais de relogement (dépôt de garantie, premier mois de loyer) ; l'allocation mensuelle d'aide sociale à l'enfance.
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