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samedi 13 mars 2010

La navigation sur la Gironde
et la Révolution Industrielle
L'aménagement
du port de Mortagne sous Louis Philippe et Napoléon III

Du 9 au 30 avril, au temple de Mortagne, le Conservatoire de l’Estuaire de la Gironde organise une exposition proposée par Noëlle Gérôme, ethnologue, chargée de recherches, retraitée du CNRS. avec le concours d'Ernie SMITH, architecte, professeur retraité de l'Ecole d'Architecture d'Aberdeen. Son thème intéressera tous ceux qui s‘intéressent à l’estuaire et à l’histoire de la région. Il y sera question de l’aménagement du port de Mortagne sous Louis-Philippe et Napoléon III avec une présentation détaillée le 9 avril à 18 h.

Parmi les ports de la rive droite de la Gironde, Mortagne à une place particulière. "Point de rupture de charge" dans la navigation sur la Gironde entre l'Océan et Bordeaux, selon Jacques Barthou, à la qualité de l'ampleur de la rade, s'ajoutent siècle après siècle, son rôle dans les relations entre la rive droite et la rive gauche de l'estuaire, entre le trafic maritime sur celui-ci et les relations par voie terrestre entre Bordeaux, Nantes et le nord de la France. Au début du XIIIe siècle, Jean Sans Terre confirme aux archevêques de Bordeaux l'exemption du droit de tolle (péages sur les marchandises)sur les navires depuis Mortagne sur Gironde jusqu'à Langon.

Après les troubles de la navigation sur la Gironde entraînés par les conflits de la Révolution et du Ier Empire en 1815, la nécessité de rétablir la vie économique à la restauration de l'Ancien Régime se fonde sur l'évocation des périodes de prospérité du port au XVIIIe siècle. En 1819, l'Ingénieur en Chef des Ponts et Chaussées, en 1821 le Maire de Mortagne, J.M. Gorry, exposent leurs motifs "d'amélioration du port de Mortagne" qui fera de celui-ci "un centre d'expansion de la prospérité de la Charente Inférieure". A la même époque, à Bordeaux, les premières constructions de bateaux à vapeur, incitaient à repenser les conditions de navigation sur la Gironde et l'adaptation de ses ports à celles-ci.
Le port de Mortagne consistait alors en un large et long chenal, dans une partie de l'estuaire où les apports vaseux de chaque marée sont importants, desservi par une voirie en mauvais état.

Le projet de son aménagement, contemporain de celui de tous les ports de la même rive, a été cependant le plus important. Il a compris, non seulement le dégrèvement, à plusieurs reprises, et la rectification du cours du chenal, la construction d'un premier embarcadère, mais aussi le plan d'un port et de l'agglomération qui l'entourait. La profondeur de l'espace navigable a été doublée, le en même temps qu'on creusait un bassin à flot, et que l'on construisait ses quais. Le bassin à flot, fermé par une écluse "portes d'èbe", alimenté par la source de l'étier de Fondevine, avait une fonction de retenue de chasse. Des pontons construits dans le bassin et l'avant port, facilitaient l'embarquement et le débarquement des bateaux. L'avant- port était également pourvu de quais.

Les installations maritimes se sont accompagnées d'une vaste opération d'urbanisme, empierrement de la route conduisant au port, jusqu'à l'extrémité de l'avant-port, mise en vente par l'Etat d'une zone importante de terrains domaniaux pour la construction "d'habitations et de magasins", plans d'alignement pour les constructions et magasins construits sur la rive droite du port, plantations d'arbres et équipements des quais.
La consultation des archives de la Préfecture et du Conseil National des Ponts et Chaussées a permis de retracer les étapes de la réalisation de cet élément du patrimoine portuaire de la Gironde encore presque intégralement conservé.
Un rendez-vous à ne pas manquer.

• Explications de Noëlle Gérôme le 9 avril à 18 h au Temple de Mortagne. Exposition ouverte de 15 h à 18 h (en dehors de ces horaires, s’adresser à la mairie).

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