Montlieu la Garde : « La mort dans l’âme », Francette Joanne démissionne

Francette Joanne vient de donner sa démission de l’association Horizon Bois Forêt...


Elle était l‘une des pionnières de la Maison de la Forêt de Montlieu la Garde. Durant de nombreuses années, elle a contribué au fonctionnement de cette structure du Sud Saintonge. De toutes ses forces, elle s’est investie dans l’animation…
Malheureusement, la situation n’a pas évolué dans le sens d’un véritable consensus avec la CDCHS. Ces temps derniers, la Communauté de Communes a repris le contrôle de l’installation en nommant un salarié référent et un élu qui n’est d‘ailleurs pas le conseiller général du canton, Gilbert Festal. Il s’agit de Lise Mattiazzo, maire de Bussac (les responsables n’ont pas été jusqu’à désigner le maire socialiste de Montlieu, T. Jullien !).

Se sentant remise en cause, voire désavouée, Francette Joanne a donné sa démission lors de l’assemblée générale (démission qui a failli passer inaperçue puisqu’elle n’est pas mentionnée dans le compte-rendu officiel). Elle explique les raisons de son départ.

« Voilà 20 ans maintenant que l’association Horizon Bois Forêt est née par la volonté de quelques-uns, à la suite d’une exposition organisée à Chevanceaux à l’automne 1989. Quelques mois plus tard, notre association est créée. En 1994, la Maison de la Forêt est construite là où il n’y avait que friches et ronces. Ce projet, initié par notre association, a été porté par le SIVOM, le Conseil général, la Région, des crédits européens et la Communauté de Communes de Haute Saintonge, maître d’ouvrage. 10 ans plus tard, devant le succès de la Maison, la Communauté de communes et le Département en acceptaient l’agrandissement.

Fidèle à son but premier qui est de faire connaître la forêt et le Sud du département, notre association a travaillé sans relâche pour animer cette Maison.
Conseils d’administrations mensuels, élections annuelles, organisations de Journées du Patrimoine, de l’Environnement et autres patrimoines de pays, inventaire pour connaître et faire connaître notre patrimoine local, mais surtout expositions temporaires pour renouveler la curiosité des visiteurs, visites dans d’autres régions de France pour voir des réalisations ou trouver des objets pour les expositions. Beaucoup d’enthousiasme, beaucoup de travail, beaucoup de soirées pour trouver le bon projet, le plus intéressant pour notre public, essayant de sortir des sentiers battus, tout en restant dans la limite de nos finances. J’entends encore ceux et celles qui rêvent, puis ceux et celles plus pragmatiques qui œuvrent plus prudemment, ramenés à la sagesse par des voix comme celle de Lionel ; les uns et les autres s’écoutant, prenant des avis – entre autres ceux des trésoriers et de la trésorière, n’est-ce pas Lise ? - et faisant aboutir un projet réfléchi ensemble et pour lequel tout le conseil était décidé à travailler avec enthousiasme et en toute liberté. Je vois arriver à la Maison de la Forêt, chacun selon ses compétences, qui avec des dossiers, qui un compte-rendu de réunion, qui des perceuses et des pinceaux, qui avec des cannelés encore chauds dans une boîte en fer, qui avec une bouteille pour fêter entre copains l’anniversaire du mois.

C’est dans cet esprit que, depuis vingt ans nous travaillons, aidés sans relâche par Jean-Marc Paillé, en concertation avec les autres associations de la Maison, randonneurs, producteurs et Office du Tourisme, avec les élus et je voudrais remercier tout spécialement Gilbert Festal, fidèle à nos manifestations et à nos assemblées générales.
Après 20 ans de travail, c’est le moment qu’a choisi le président de la CDC pour déclarer devant un large public de délégués « qu’il avait un problème avec la Maison de la Forêt ».

Pour résoudre ce problème, il a nommé un « référent », en l’occurrence une personne par laquelle devront passer toutes nos actions pour en référer à la CDC. Et comme si la référente ne suffisait pas, il a nommé une élue pour servir d’intermédiaire entre la MDF et la CDC (pardon Lise), oubliant après tout que le canton de Montlieu La Garde avait un conseiller général. Pour ma part, je considère que ces dispositions sont des gestes de défiance vis-à-vis de notre association et de son président, et que notre conseil d’administration qui porte la responsabilité de ses actions est désavoué. Dans ces conditions, après 20 ans de bons et loyaux services, la mort dans l’âme, je donne ma démission du conseil d’administration de l’association Horizon Bois Forêt ».

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Le point de vue de Lise Mattiazzo, maire de Bussac

« Je regrette la décision de Francette Joanne » souligne Lise Mattiazzo, maire de Bussac, chargée par le président de la CDCHS d’être l’interlocutrice de l’association Horizon Bois Forêt. Et d’expliquer : « si Gilbert Festal n’est pas à ma place, c’est simplement parce qu’il a démissionné de la Communauté de Communes. La CDCHS finance le fonctionnement de la Maison de la Forêt, ainsi les emplois de Dominique Sylvestre, agent correspondant, et Céline Barbin. Vu les sommes qui sont consacrées, il est normal que la CDCHS ait un droit de regard sur cette structure ».
La situation actuelle découlerait d’un manque de communication. A la question « n’avez-vous pas l’impression d’être un peu l’œil de Moscou dans cette affaire ? », Lise Mattiazzo dément toute implication en ce sens, estimant que l’association Horizon Bois Forêt, chargée d’animer le site par des expositions et des conférences, effectue correctement son travail.