mardi 16 février 2010

Jonzac : Les impôts n'augmenteront pas en 2010


La grande nouvelle du dernier conseil municipal concerne la fiscalité locale. En effet, contrairement à d'autres collectivités - Saintes augmentera ses impôts fonciers de 17 % - Claude Belot a annoncé que les taux jonzacais ne devraient pas bouger en 2010. « Nous pouvons le faire » a-t-il précisé (yes, we can). Un geste qu'apprécieront les contribuables...



Vendredi soir, Claude Belot a renoué avec les bonnes vieilles habitudes en présidant le conseil municipal, aux côtés de Jean-Charles Chapuzet, secrétaire de séance. Il a retrouvé ce siège avec plaisir, "les vacances" qu'il a prises l'ayant écarté malgré lui de la vie locale et départementale. Certes, portable et internet favorisent la connection, mais occuper le terrain permet une meilleure approche. Le voici à nouveau aux commandes avec cette boulimie de projets qui le caractérise, signe d'une véritable ambition pour le territoire !

Tour d'horizon

• Immeuble rue des Mégisseries


Dans un état vétuste, la maison Giraud a failli disparaître pour laisser place à un parking. Consciente de l'intérêt que présente cette énorme bâtisse, la mairie a changé d'avis et l'a cédée à un investisseur. Il s'est engagé à y créer des appartements de standing, neuf au total. Les deux derniers lots seront vendus à la SCI des Mégisseries et à la SCI des Carmes pour les sommes de 12701 euros et 12984 euros. Les travaux en cours seront achevés fin 2011. Jack Ros et Gilles Clavel demandent des précisions. Claude Belot leur fournit, tout en rappelant « qu'avoir des acheteurs différents ne change pas grand-chose ». M. Roger, le principal acquéreur, a réalisé une opération de défiscalisation. En effet, restaurer des bâtiments anciens offre des avantages fiscaux importants. En dehors des grandes villes, la loi Malraux s'applique aux bourgades ayant un caractère patrimonial particulier. L'aménagement de la maison Giraud se fait d'ailleurs dans le cadre d'une charte, en partenariat avec l'architecte des Bâtiments de France.

• Rue de Champagnac



Cette rue médiévale n'est quasiment pas mise en valeur, malgré d'importants travaux (voirie) réalisés pour y attirer les touristes. Dans un premier temps (et ce n'était pas le but recherché), elle a séduit les taggeurs qui ont laissé moult signes sur ses murs. Sortir sa bombe (de peinture) quand la nuit étend son gris manteau peut se comprendre, mais qu'ils choisissent des supports neutres pour s'exprimer, le béton par exemple. Il est des lieux à respecter parce qu'ils s'inscrivent dans la mémoire de la ville !


Le conseil souhaite donc privilégier cette rue de Champagnac en y installant des échoppes. Ainsi, les visiteurs auront plaisir à découvrir créateurs et artisans d'art (dans l'esprit de Talmont). Plusieurs bâtiments seraient susceptibles d'être transformés en locaux. La mairie a décidé d'exercer son droit de préemption sur une parcelle (cadastrée section AI 206) moyennant la somme de 2500 euros.


• Stockage d'eau en centre-ville

Les carrières de la rue d'Alvy ainsi que l'ancienne piscine (le plongeoir) vont permettre de stocker les eaux pluviales de récupération (2500 m3 environ). Cette eau servira à arroser les espaces verts, la pelouse du stade, etc. Une participation du Feder peut être obtenue (112525 €) sur une dépense de 300.066 €.


• Travaux :

« C'est le moment de présenter des projets » lance Claude Belot avant de céder la parole à Pierre Jean Ravet. Plusieurs dossiers sont exposés : base de loisirs (entretien des berges, création d'une passerelle pour chevaux, d'un parcours petite enfance, aménagement du restaurant, extension du local pétanque, etc) ; cimetière (un columbarium où seront déposées les cendres des défunts) ; bords de la Seugne (troisième phase avec mise en valeur de la zone humide).

• Église et sarcophages :


En ce qui concerne la place de l'église où des tombes mérovingiennes ont été découvertes, le parvis sera refait prochainement en conjuguant les aspects fonctionnels (mur de soutènement, pavage de qualité) et historiques. Le projet, qui a été présenté récemment aux élus, fait l'unanimité.
Actuellement, l'objectif est de faciliter la vie paroissiale, tout en tenant compte du mobilier et des objets qui ont été trouvés dans les sépultures. Isabelle Quidet, la scénographe du Moulin de chez Bret, a été chargée d'étudier la question (dont fera partie l'éclairage de la façade de l'église) en partenariat avec la DRAC et l'ABF. Quand les travaux seront terminés, le stationnement sera interdit devant l'édifice religieux (contrairement au passé où l'on pouvait mettre son auto sous les tilleuls). Cet été, il n'y aura pas de fouilles puisqu'elles sont terminées. Nous attendons avec impatience la présentation des résultats par Léopold Maurel, archéologue. Au printemps, qui sait ?
Aux alentours, les restaurations de rues se poursuivront dans le même esprit, avec des matériaux identiques à la rue Saint Gervais. Seule contrainte, leur séchage est de trois semaines. Les habitants du quartier devront souffrir pour être beaux ! Les travaux seront suspendus pendant les vacances (juillet et août).
Claude Belot se félicite des restaurations entreprises dans Jonzac. Depuis six ans, la ville a changé de physionomie. Aux places du château, de la République, du Marché, de l'Église (sans compter la sacristie), du Temple, s'ajoutera bientôt l'espace des Carmes (Marthe Robert). Autrefois, Jonzac était une ville de tanneurs : en bordure de rivières, certaines maisons ont conservé des marques de cette activité. Ce patrimoine, situé dans les environs de la rue des Mégisseries, fera l'objet d'une attention particulière.

• Cinéma le Familia :

Deux mots sur ce cinéma qui bénéficie d'un confort et de technologies nouvelles qui le placent au niveau des grandes villes. Il est aussi agréable d'y regarder un film qu'à l'Atlantic Ciné de Saintes ! Un plus à souligner...

• Place des Carmes : Arrêtez le massacre !

Si les plans réalisés pour les quartiers du Marché et de l'église ont reçu un bon accueil, ceux proposés par Mme Blanchet pour la place Marthe Robert (Carmes) font grincer des dents. Réuni, l'ensemble du conseil municipal a émis de nombreuses critiques : « il faut arrêter le massacre, ce projet n'est pas mûr ». Bref, la copie de l'architecte est à revoir. Faire simple et élégant est une piste à creuser : une très belle fontaine (en faisant travailler des artistes dans le cadre d'un concours, pourquoi pas ?), une végétation agréable, quelques bancs, des éclairages judicieux...


• Cheminement piétonnier en centre-ville :

Tous les touristes vous le diront, c'est à pied qu'une ville se dévoile. Jonzac est une cité médiévale, son plan de circulation (compliqué) en atteste ! Parmi "les jeunes pousses" du conseil, Barbara Lachamp a été chargée d'étudier un cheminement qui sera proposé aux touristes et bien sûr, à ceux que la ville de Jonzac intéresse. Trois grands thèmes se dégagent naturellement : l'architecture, la Seugne et les énergies renouvelables.
L'un des parcours est le suivant : départ sur la place du 8 mai, emprunter les jardins de la Sagesse (près de la CDCHS), rejoindre la rue Sadi Carnot (pour communiquer, un garage reste à acheter), prendre la rue de Champagnac (non loin de la Maison de la Presse), arriver sur la place du château et descendre vers le chemin de ronde.



Les galeries noires, qui en sont la prolongation, seraient intéressantes à visiter, mais elles présentent un inconvénient. Des habitants les ayant annexées s'en servent souvent de débarras. Jouxtant les jardins, le "boyau", dont une partie reste municipale, semble appartenir aux privés ! La mairie est bien consciente que seul un consensus avec l'ensemble des propriétaires permettra d'ouvrir une promenade (guidée et contrôlée) en ces lieux du vieux Jonzac. Il en était déjà question lors d'une réunion en octobre 1997 ! L'itinéraire présenté par Barbara Lachamp est la première pierre de l'édifice. L'Office de Tourisme sera un plaisir de vous indiquer ce cheminement dans le détail.



Les maisons, le chemin de ronde, le sentier et les jardins sont tellement imbriqués qu'il est difficile de savoir ce qui est municipal et privé. Le sentier qui prolonge le chemin de ronde s'arrête brusquement, un habitant ayant installé une grille en fer forgé. Les galeries noires se situent plus loin.


Récemment, l'historien Marc Seguin a trouvé trace, dans des documents du XVIe, d'un vieux castel à Jonzac (en contrebas de l'actuel château). Ce mur pourrait être l'un des derniers vestiges de cette construction.
Porte taggée. Ne tombons pas dans le cliché des grincheux qui accablent les jeunes trop exubérants ! Toutefois, leur apprendre à respecter le patrimoine est une action à mener...


• Culture :

Prochainement, auront lieu "Prélude au Printemps" ainsi que le Big Fuzz. Le 20 mars, veille du printemps, Pierre Jacques Rambeaud accueillera treize groupes dont Parabellum, DJ Moule, Mass Histéria, Huncky Swingers, To Face, Cantharide. L'après-midi, les jeunes talents de la région se retrouveront à "El Trempolino". Le vainqueur des cinq groupes jouera le soir en première partie. Prix d'entrée 6 euros. La précédente édition a remporté un beau succès (527 entrées payantes). L'ensemble des bénévoles est à remercier.
Quels sont les budgets des deux manifestations ? 24000 € pour Prélude et 16500 pour le Big Fuzz (Le Conseil général a été sollicité à hauteur de 3120 €).

• Jonzac est une crème !

Depuis le temps qu'on en parle, la ligne de produits de beauté "Jonzac", faite à partir de l'eau thermale, sera commercialisée dans l'hexagone à partir de septembre (2000 points de vente). « Elle sera à côté d'Avène, Vittel, etc » souligne Claude Belot avec une évidente satisfaction. « Si ça marche, on passera à l'export ».
Un bâtiment, construit en face de la Maison de l'Énergie, sera réservé à cette activité supervisée par le Laboratoire Léa : « la ville n'allait pas se mettre marchande de crèmes. Ce n'est pas notre rôle, mais celui d'un professionnel » ajoute l'élu. La ville, en tout cas, y gagnera en notoriété et ma foi, le nom de "Jonzac" sonne plutôt bien. L'eau sera fournie gratuitement pendant deux ans, « ensuite, on verra ».
« Des emplois seront-ils créés ? » s'interroge Gilles Clavel. Dans un premier temps non, puisque la mise en tubes sera sous-traitée. Ce n'est donc pas là que les Saintongeais trouveront un job. Par contre, si la crème vient à monter, on peut imaginer de nouvelles perspectives...


• Thermes :

Avec ses 15000 curistes, elle est la douzième station française. « Et dire que nous avons commencé avec 186 patients en 1986. Depuis, nous avons gagné des parts de marché » glisse le maire. D'importants travaux ont été réalisés à la station thermale. Si le nombre de curistes augmente, il serait peut-être judicieux d'investir dans des studios thermaux...
• Halte-garderie :

La clientèle locale étant minoritaire, Claude Belot est perplexe : est-ce au contribuable jonzacais de payer le déficit ? Idem pour le centre de loisirs qui affiche des chiffres négatifs (100000 €). Les tarifs y sont attractifs, d'où la fréquentation extérieure. Gilles Clavel est favorable à la solidarité intercommunale. Puisque Jonzac a les moyens, elle peut faire preuve de compréhension.
• Classe découverte CM2 :

La classe de Mme Barrier va se promener en roulotte avec la chevalerie du Thouet du 31 mai au 4 juin. Coût 6017 euros pour 25 élèves. Participation de la ville à hauteur de 50 %. Les familles en difficulté seront aidées.

• Coup de chapeau à Jean-Claude Texier :

La Cour des Comptes a validé les comptes 2007 de la ville, sans observation. À cette époque, Jean Claude Texier, d'ailleurs expert comptable, était maire de Jonzac. « Il est très fort » s'exclament ses collègues. Les comptes du Sivom et de la CDCHS ont également été validés.
• Lotissement Plein Sud (Baie Saint Paul) :

Sa particularité réside en ses façades, toutes orientées au Sud. Sont ciblés les jeunes couples en primo accession. Au total, 51 lots seront proposés à la vente.

• Travaux rue Gambetta :

La première tranche, qui commencera le 15 mars, comprendra les murs de soutènement et les parapets du pont. Suivront les trottoirs.

• Résidences :

À la Résidence Daniel, deux bâtiments dangereux seront réhabilités. Pour Gilles Clavel, les rénovations concernant les résidences devraient tenir compte des énergies nouvelles. En effet, on s'aperçoit que les ménages les plus modestes dépensent des sommes astronomiques dans le chauffage électrique. Or, il existe de possibilités moins onéreuses. Suit un long échange entre majorité et opposition, chacun s'accordant sur la nécessité de réfléchir ensemble à l'avenir des bâtiments qui nécessitent une restauration. Récemment, la Résidence Philippe a connu des problèmes. En effet, certains locataires se sont retrouvés sans eau chaude, ni chauffage géothermique en pleine période de froid. Habitat 17 ne peut rester insensible au bien-être de ses occupants et à leur environnement, estime Monique Doucet.

• Le cadeau de Claude Belot


La ville n'ayant pas de dettes significatives (elle a transféré de nombreuses compétences à la CDCHS), Claude Belot veut marquer son retour par une action généreuse en période de crise : les taux de fiscalité n'augmenteront pas en 2010. Contrairement au Conseil général qui majorera ses impôts de 5,5 %, Jonzac ferait preuve de stabilité (tout comme la Région). Évidemment, la suppression de la taxe professionnelle fait planer des incertitudes, mais Jonzac a des réserves dont les "royalties" que lui verse le Casino.
Claude Belot estime qu'en se serrant la vis, on devrait y arriver : « Faire une pause en milieu de mandat est le moment idéal ». Son objectif est de laisser la ville dans une situation de faible endettement afin de ne pas "handicaper" les équipes futures. On peut effectivement faire appel à l'emprunt, pour l'investissement uniquement.
Le premier magistrat est prêt à ouvrir le débat d'orientation budgétaire quand il doit se rendre à une évidence : si l'opposition émet quelques remarques, la majorité ne rebondit pas sur son annonce. Serait-ce l'émotion (payer moins d'impôts est une bonne nouvelle) ou un soutien total au maire, d'où ce silence ?
En tout cas, et on l'a bien senti, Claude Belot aurait aimé développer le sujet. Sans doute nos conseillers sortiront-ils de leur réserve dans les semaines à venir. Entre-temps, ils auront la possibilité de s'exprimer lors des réunions qui jalonnent la campagne des Régionales...

• L'info en plus

Et Nicolas Belot ?

La candidature de Nicolas, le plus jeune fils de Claude Belot, aux élections régionales fait parler. Pour de nombreux observateurs, ce serait une façon de lui mettre le pied à l'étrier, en attendant les futures municipales. Comme l'écrivait Bernard Lévêque la semaine dernière, il est évident que le nom de Belot est suffisamment connu dans la région pour retenir l'attention. S'y ajoute un capital indéniable de "sympathie" puisque Nicolas a grandi à Jonzac. En poussant son fils dans les arcanes de la politique, Claude Belot cherche-t-il à assurer une succession directe plutôt que d'encourager un autre candidat, étranger à la " famille" ?
On sait que Jean-Charles Chapuzet, actuel maire adjoint, est intéressé par le mandat de maire qui lui ouvrirait les voies du Conseil général. Cette ambition a le mérite de clarté car il ne s'en est jamais caché. Il y a aussi d'autres candidats non déclarés, à droite comme à gauche, des attitudes tout à fait légitimes. Il faudra donc attendre et voir, tout en sachant qu'une élection n'est jamais gagnée d'avance.

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