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mardi 26 janvier 2010
Les élus ont un rêve :
une gare à Montguyon
Vœux à la sous préfecture de Jonzac
Arrivant de la réunion consacrée à la Ligne à Grande Vitesse (LGV) qui traversera le Sud Saintonge, Claude Belot et Dominique Bussereau avaient répondu à l’invitation du nouveau sous préfet de Jonzac, Philippe Brugnot, qui présentait ses vœux jeudi dernier.
Tous les ans à la même époque, les salons de la sous-préfecture sont pris d’assaut par une nombreuse assistance, personnalités, fonctionnaires et élus, qui répondent à l’invitation du sous-préfet.
Généralement, ils doivent y jouer des coudes pour se frayer un chemin ! Malgré l’étroitesse des pièces, l’ancienne demeure des Comtes de Saint Maure reste le lieu emblématique de la ville. En conséquence, pas question de “délocaliser“ la cérémonie des vœux !
L’an dernier, Isabelle Duhamel Costes, alors en poste à Jonzac, avait fait part de ses inquiétudes. Dans le cadre de la réorganisation de l’État, la célèbre capitale de la Haute Saintonge allait-elle perdre son administration ? Des menaces pesaient sur elle en effet.
Aujourd’hui, son successeur, Philippe Brugnot, ancien fonctionnaire territorial, peut dormir sur ses deux oreilles : non seulement il n’a rien à craindre des troupes fantômes d’Agrippa d’Aubigné (qui attaquèrent Jonzac au XVI siècle), mais la position de la sous-préfecture dont il tient désormais les rênes vient d’être “confortée“.
Aux côtés du préfet Henri Masse, il dressa un tour d’horizon. « Dans le secteur, l’État est réactif. Il est l’employeur de 1690 agents » souligna-t-il. Face à la crise, il a réagi en insufflant des sommes importantes qui ont permis à l’économie de garder la tête hors de l’eau. En ce qui concerne la suppression de la taxe professionnelle, il rappela aux maires, nombreux devant lui, que les dotations seraient assurées. Quant à la réforme des collectivités territoriales, elle suit son chemin dans la perspective d’alléger le fameux mille feuille et réduire la fiscalité locale (déjà importante) qui frappe les citoyens. Le nouveau sous-préfet de Jonzac est décidé à entrer de plain-pied dans la vie de l’arrondissement « par la confiance et une bonne coordination avec les élus et la CDCHS en particulier ».
Un train de sénateur
Arrivant de la grand’messe célébrant la Ligne à Grande Vitesse Tours-Bordeaux qui traversera la Double, Claude Belot fit part de ses impressions sur le futur “Saintonge Express“. Irriguer le territoire par une bonne desserte ferroviaire est, de longue date, l’objectif des présidents du Conseil Général. Que le TGV s’arrête à La Rochelle fut ardu (et que dire de Surgères !) mais aujourd’hui, ceux qui profitent de ce service s’en réjouissent. « La Charente-Maritime a des atouts et nous avons une capacité de rassemblement » dit-il.
Dans les années à venir, l’enjeu est donc le passage de la LGV dans le canton de Montguyon. Loin de dérouler le tapis rouge devant Réseau Ferré de France, Claude Belot traite d’égal et égal avec lui et fait une proposition : créer une gare à Montguyon sur l’axe Oslo/Marrakech ! Pourquoi pas ? À ceux qui trouvent l’idée ambitieuse ou fantaisiste, il répond qu’il a quitté l’armée des naïfs depuis longtemps : « j’ai un peu de bouteille » admet-il avec un sourire qui en dit long.
Bref, s’il veut cette gare, tout porte à croire qu’il se battra pour l’obtenir !
Un peu de quiétude dans un monde de brutes ?
Dominique Bussereau cautionne ce projet : le sud du département ne peut qu’y gagner. Sinon, outre les vaches, fadets des laîches et tortues cistudes se contenteront de voir passer le TGV !
En employant 12 000 personnes, la plateforme LGV de Clérac sera l’une des plus importantes. La suite logique serait la création d’une gare qui simplifierait la vie des voyageurs. Angoulême à une demi-heure de Bordeaux laisse rêveur ! Par ailleurs, l’arrivée de super TER développerait efficacement les échanges et le tourisme entre l’Aquitaine et le Poitou-Charentes. Une chance pour les deux régions et surtout pour la Saintonge qui tend traditionnellement vers Bordeaux et non vers Poitiers, ville trop éloignée…
Le Président du Conseil général axa son discours sur la fragilité, avec une pensée émue pour Haïti qui subit une véritable tragédie. Face à la nature, les hommes sont souvent démunis. Beaucoup moins grave qu’un séisme, la tempête de 1999 a rappelé aux Charentais-Maritimes que, privés d’électricité, leurs activités s’arrêtent. D’ailleurs, quand Jean-Pierre Chevènement, alors ministre, est venu à Gémozac, il était injoignable par téléphone, les liaisons étant interrompues.
La semaine dernière, à Saint-Martial sur le Né, un incendie a gravement endommagé la distillerie Baron. Le sang-froid des soldats du feu, qui est à souligner, a évité une catastrophe en raison des stocks d’eau-de-vie.
Dominique Bussereau revint ensuite à un sujet plus politique avec, en filigrane, les Régionales qui l’opposent à Ségolène Royal. En la circonstance, il ne parla pas de son adversaire, mais des vacances involontaires de Claude Belot, d’une “Isabelle léopard“ et des “techniconos“ qui devraient faire preuve d’ouverture.
Dans l’arène d’une élection où les deux têtes de liste (PS et UMP) jouent leurs notoriétés respectives, il sait qu’il n’a pas droit à l’erreur. Une étape “aimable“chez Philippe Brugnot ne pouvait que lui apporter de l’apaisement…
Cette rencontre s’acheva par le traditionnel verre de l’amitié.
• L'info en plus
Saules "pleureurs" ?
Il y a trente ans, Claude Belot a joué les pionniers quant au réseau géothermique et même si le nouveau système fonctionne au bois, il ne dépend ni du pétrole, ni du gaz. Les saules à croissance rapide, plantés à titre expérimental, devraient servir à alimenter la chaudière. Seul problème, de grandes surfaces sont nécessaires. Or, pour l’instant, quand les pins que la tempête a couchés sont arrachés, interdiction a été faite de replanter des saules sur les parcelles. « On préfère la friche, c’est l’incohérence la plus complète. Nous attendons de l’État qu’il nous comprenne et nous aide au lieu de se heurter à des difficultés » lança-t-il. Présent, le préfet reçut le message…
Photo 1 : Claude Belot, Henri Masse, Philippe Brugnot et Dominique Bussereau
Photos 2 à 6 : Les salons de la sous-préfecture "envahis" à l'occasion des vœux
Photo 7 : Les allocutions
Photo 8 : Le sourire des conseillères !
Photo 9 : Georges Favre, directeur des Thermes de Jonzac, Carine Wilfart, directrice des services à la Communauté de Communes, et Éric Darago, directeur du casino de Jonzac.
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