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samedi 14 novembre 2009

Nemanja Radulovic en concert à Jonzac :
Un pur moment de bonheur


Un archer suspendu aux étoiles d’un violon qui joue à l’unisson des cœurs : Quand la musique s’envole en un tourbillon de fête, l’émotion rejoint l’intime conviction d’un rendez-vous unique !


C‘était il y a un certain nombre d’années à Fontaines d’Ozillac. Invitée par Ghislaine Pineau qui organisait chaque été des rencontres musicales de grande qualité, la charmante harpiste Marielle Nordmann crée la surprise en présentant à ses côtés un jeune violoniste serbe. Nemanja Radulovic fait ses premiers pas dans le monde, intimidé de se trouver dans cette église du bout du monde. Son regard brun dégage une volonté et une vivacité qui retiennent l’attention. Sa prestation, que salue l’assistance nombreuse, laisse présager un long chemin…
2009 : l’eau a coulé sous les ponts et sur les partitions. Nemanja Radulovic a trouvé sa voie : « L'important, pour moi, c’est la musique ! » aime-t-il à rappeler.
Chevelure brune, silhouette longiligne, il fait corps avec son instrument, un violon de J.B. Vuillaume qui semble avoir été fait pour lui.

Sensible et intuitif, Il possède cette virtuosité propre aux artistes d'Europe centrale. Une oreille aussi qui lui permet d’identifier une note musicale en l'absence de référence.
Il a commencé à étudier la gamme à l'âge de sept ans. Le creuset était propice : dans sa famille, la musique occupe une large place et ses deux sœurs sont violoncellistes. À l'Ecole de Musique de Belgrade où il a fait ses premiers pas, ses professeurs ont considéré qu’il était doué de l'oreille absolue.

Partage

Ce don, le public, venu l’écouter samedi dernier en l’église de Jonzac, l’a tout de suite perçu. Accompagné par Dominique Plancade au piano, Nemanja Radulovic, dont la rigueur est perceptible dans l’interprétation, a offert la finesse de son talent. Il innove, invente son propre style… sans jamais trahir ses maîtres. Unique tout en étant multiple, il est l’héritier de ceux qui l’ont précédé et façonné.

Virtuose, il habille le silence de notes d’une telle limpidité qu’on en oublie le rythme pour ne retenir que l’émotion. Les œuvres de Mozart et de Beethoven se sont ainsi inscrites dans l’espace, telles des perles de rosée auréolées d’une délicatesse exquise ou d‘une solennité qui n’est jamais pesante.
Musicien accompli dont la valeur n’a pas attendu le nombre des années, il a littéralement transporté les spectateurs, séduits par son charme naturel. Sa complicité avec le pianiste (qu’il connaît bien) a renforcé cette approche intime.


Nemanja Radulovic ne joue pas, il partage. Le bonheur qu’il diffuse autour de lui rayonne et forge sa destinée. A n’en pas douter, les Saintongeais avaient devant eux un grand artiste qui leur a donné, avec tendresse et raffinement, ce que la musique a de plus beau. "Sans elle, la vie serait une erreur" estimait Nietzsche !
Félicitations à Nemanja Radulocic et à Dominique Plancade pour ce concert organisé dans le cadre des Feuillets d’Automne.



Photo 1 : Habitant Paris, Nemanja Radulovic possède la double nationalité serbe et française. « Quand je joue à l'étranger, au Japon par exemple, je suis fier et heureux de représenter ces deux pays » dit-il.

Photo 2 : Clouée au lit, Suzanne Manoff (à qui nous souhaitons un prompt rétablissement) a été remplacée par le pianiste Dominique Plancade. A noter la participation de Roman Orlov.

Photo 3 : Nemanja poursuit une carrière internationale, en Asie et aux États-Unis en particulier. Il a enregistré plusieurs albums dont l’un avec « Les Trilles du diable », formation qui s’est déjà produite à Jonzac. Ce quatuor comprend Patrice Fontanarosa, fils de Marielle Nordmann.

Photo 4 : Au programme de la soirée : Sonate pour piano et violon de Mozart ; Sonate en la majeur de Beethoven ; Sonate en la majeur de César Franck ; danses populaires roumaines de Bela Bartok et danse espagnole d’après Manuel de Falla.

Photo 5 : l'ovation !

Photos Nicole Bertin

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