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dimanche 8 novembre 2009
Foire du 11 novembre de Montendre :
une agriculture à la recherche d’authenticité
Ostréiculture, races animales menacées, semences sous contrôle…
Le 11 novembre à Montendre, la Confédération Paysanne vous donne rendez-vous pour aborder des thèmes d’actualité, mais aussi pour acheter des produits du terroir, à déguster sur place si le cœur vous en dit !
Depuis plusieurs années, la Confédération paysanne participe à la traditionnelle foire de la Saint-Martin. Cette année, sur la place du Marché couvert, elle propose une action de sensibilisation aux problèmes agricoles actuels. Pour Pierre Machefert de Chermignac et Benoît Biteau de Sablonceaux, « l’agriculture doit concilier tradition et avenir ».
Certes, la Confédération ne représente qu’un paysan sur cinq, mais elle fait entendre sa voix et surtout, elle a une démarche qui plaît aux citoyens, étant soucieuse de l’environnement et d‘une production de bonne qualité.
Trois thèmes ont été retenus. Le premier concerne les races animales locales à faibles effectifs, comme le Baudet du Poitou ou le cheval de trait poitevin mulassier. La conservation des espèces pose un problème. En effet, il y a une vingtaine d’années, certaines races, fournissant à la fois viande et lait, ont été privilégiées et les autres, moins performantes sur le marché, ont été écartées. Aujourd’hui, elles sont carrément menacées de disparition et ne doivent leur survie qu’à l’acharnement de bonnes volontés, soucieuses de les protéger. Benoît Biteau viendra d’ailleurs avec quelques-uns de ses animaux qu’il montrera au public. « Le plus grave, explique-t-il, c’est que les viandes actuelles profitent du label AOC Charentes Poitou alors que les vaches dont elles proviennent sont Hollandaises ou Canadiennes. Pire, elles ont été nourries au maïs et au soja américains. Vous appelez ça des produits locaux ! ».
Autre sujet, l’épée de Damoclès qui pèse actuellement sur la tête des ostréiculteurs. Depuis deux ans, le naissain a subi 90 % de mortalité et les saisons 2012 et 2013 sont compromises. La cause ? « la culture du maïs pratiquée dans le bassin versant de la Seudre, qui prend sa source du côté de Bois, et celui de la Charente, vers Rochefort. Les ostréiculteurs ont besoin d’eau douce et ils subissent ce qui se fait en amont. Si les choses continuent, le plus prestigieux des bassins ostréicoles de France est condamné ». Une bien triste perspective…
Enfin, le dernier grand sujet ciblera les semences. On n’imagine pas à quel point les céréaliers sont phagocytés par la réglementation. Actuellement, 80 % de semences sont achetées aux coopératives, ce qui est un comble puisque les agriculteurs sont eux-mêmes producteurs : « si vous multipliez vos semences sans passer par les organismes de contrôle, vous pouvez être épinglé pour fraude » remarque Pierre Machefert.
Comme beaucoup d’autres dans la profession, il souhaiterait des marges de manœuvre plus souples dans ce domaine et, surtout, que soient commercialisées des graines de végétaux adaptées aux régions et aux terrains dans lesquelles elles seront plantées. On pourrait, par exemple, créer un maïs moins glouton en eau. « Nous sommes capables de mettre au point ces semences, c’est notre métier après tout. Qu’on nous laisse vivre ! La gestion de la ressource en eau, qui revient chaque été, est un sujet suffisamment important pour être pris en compte ». On ne pourra indéfiniment piller les rivières pour cultiver du maïs subventionné par Bruxelles, en effet. À moins que le système ne soit carrément virusé…
Durant la journée, trois intervenants échangeront avec le public : Bertrand Lasseigne (variétés végétales), Jacques Baron (ostréiculteur) et Benoît Biteau (races locales). N’hésitez pas à venir leur poser des questions et à découvrir les différentes expositions.
Par ailleurs, un marché de produits locaux sera proposé sur l’esplanade et des tables seront à la disposition des personnes souhaitant déjeuner sur place. Un rendez-vous sympa à ne pas manquer.
Photo 1 : le cheval de trait mulassier du Poitou
Photo 2 : l'oie blanche du Poitou
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