samedi 14 février 2009

Médiathèque de Jonzac : Yaël Hassan, la raconteuse d’histoires


Récemment, la Médiathèque de Jonzac recevait l’auteur Yaël Hassan en partenariat avec l’association Larochellelivre et le collège de Pons.


Sans un accident d’automobile qui l’immobilisa, Yaël Hassan aurait-elle pris la plume ? L’écriture courait bien dans sa tête, mais elle n’avait pas le temps de s’asseoir. «Il y avait longtemps que je voulais écrire des histoires» avoue-t-elle. C’est maintenant chose faite. Dernièrement, à la médiathèque de Jonzac, elle a raconté son aventure au public venu l’écouter.
Cette femme aux yeux noirs porte en elle un secret. Lourd comme les chaînes dont il faut un jour se débarrasser, sans pour autant les oublier. Des fois qu’elles reviennent entraver la marche du monde...
D’origine juive, elle a hérité d’un passé dramatique, celui de la Shoah. Enfant, elle entendait ses parents en parler en yiddish, la langue de la douleur. Ils pensaient qu’elle ne les comprenait pas. Erreur. « Je me disais : mais pourquoi ils n’oublient pas ? » se souvient-elle. Bientôt, elle réalisa que c’était peut-être à elle de chasser ces fantômes en brisant le silence familial.
« Mon frère et moi, nous nous sommes battus pour recueillir la mémoire. Je savais que cette tragédie les avait façonnés et que je me devais de la rapporter. Durant la guerre, mes parents ont été cachés par les bonnes personnes au bon moment. C’est pourquoi je suis là aujourd’hui ».


Investie d’une sorte de “mission”, elle a rapidement destiné ses livres à la jeunesse. Elle sait l’approcher, elle trouve le ton juste. Depuis des années, les publications s’enchaînent, graines qu’elle sème au vent.
Connue, elle garde une certaine candeur : « J’ai appris que des professeurs de lettres étudiaient mes livres en classe. Je n’écris pas pour qu’on m’étudie. J’ai des émotions que je libère sur le papier. Tout est spontané. J’évoque souvent le paranormal de l’écriture. C’est un mystère »...
Les idées jaillissent et s’alignent comme une armée prête à séduire. Elle a même relevé le défi lancé par Bernard Pivot en utilisant, dans l’un de ses livres, cent mots oubliés de notre vocabulaire.


Elle répond aux questions avec une attention particulière et beaucoup de sincérité. Les rencontres avec les élèves sont, pour elle, des moments d’échanges et d’inspiration.
Yaël Hassan a le désir d’être vraie dans un monde dont elle pourrait, à volonté, changer les rubans du chapeau. « Je ne suis pas écrivain. Je suis un auteur, une raconteuse d’histoires » explique-t-elle avec un sourire. Et elle a la plume facile...


Photo 1 : Après avoir vécu en Israël et en Belgique, Yaël Hassan est venue en France dans les années 80. Après vingt ans de travail dans le tourisme, elle a rédigé son premier roman « Un grand-père tombé du ciel » qui a obtenu plusieurs prix. La plupart de ses ouvrages sont édités par Casterman. A Jonzac, ils sont en vente à la Civette, en face de la Médiathèque (où l’on peut les consulter également).

Photos 2 et 3 : La médiathèque de Jonzac était partenaire de cette rencontre.

Photo 4 : Débat avec Yaël Hassan

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