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vendredi 7 novembre 2008
Gilles Clavel : « Je me battrai pour l’hôpital public de Jonzac »
La gauche retrouve une opportunité de faire entendre sa voix à l’occasion des élections cantonales. Gilles Clavel sera le candidat du parti socialiste et il entend bien dire un certain nombre de vérités au sujet de la politique conduite par Claude Belot, mais aussi Jean-Claude Beaulieu qui sera son adversaire principal. Une campagne intéressante en vue en ce sens où elle devrait favoriser l’émergence d’idées et susciter le débat...
Après 38 ans de mandat, Claude Belot vient d’abandonner le Conseil Général. Serez-vous candidat à l’élection qui sera prochainement organisée sur le canton de Jonzac ?
Cela va de soi ! Je suis très attaché à cette élection et au canton de Jonzac que je connais si bien pour l’avoir parcouru depuis trente ans pour aller au chevet de mes malades. Ma candidature est une candidature de rassemblement. Jean-Claude Beau-lieu, le candidat UMP qui se présentera contre moi dans ces élections cantonales, a fait quant à lui, d’autres choix dans sa carrière qui l’ont souvent éloigné de notre canton.
Cette élection partielle est particulièrement importante pour moi. En effet, je dois dire que j’ai éprouvé une grande satisfaction lors de ma précédente campagne, en mars dernier, lorsque je suis allé à la rencontre de mes concitoyens et des élus locaux. L’accueil qui m’a été réservé, notamment lors des réunions publiques que j’ai voulu tenir dans chaque commune de notre canton, a été très chaleureux. J’aime être à l’écoute des gens et mon métier de médecin de famille m’y amène tout naturellement. J’en ai tiré une expérience et une richesse incomparable.
Quels thèmes souhaitez-vous aborder durant la campagne ?
Beaucoup de choses me tiennent à cœur. Il faut impérativement améliorer les structures d’accueil pour la petite enfance car nous devons nous préoccuper du quotidien de nos jeunes actifs, qui éprouvent de nombreuses difficultés ! Je me battrai pour le maintien des services publics de proximité, mis à mal aujourd’hui par les choix de notre Gouvernement. Dans notre canton rural, comment imaginer la disparition des bureaux de poste dans les petites communes, garant du lien social surtout pour nos aînés ? Il en est de même pour l’hôpital public de Jonzac, là encore menacé par les récentes lois votées au Parlement. Nous devons aussi nous soucier très sérieusement de développer les structures d’accueil pour les personnes âgées, qui sont souvent isolées. Je m’attacherai également, lors de mon mandat, à lutter activement et concrètement contre la précarité dont souffrent beaucoup trop de nos concitoyens, notamment en réhabilitant et en construisant des logements sociaux.
Ces propositions sont d’autant plus d’actualité que la politique menée par le Gouvernement et relayée par le Conseil Général de la Charente-Maritime et par son président Dominique Bussereau, a aggravé la situation aux plans de l’emploi et du pouvoir d’achat. Dans le département, le “fiasco” des transports scolaires de la rentrée m’a conduit à réagir publiquement. La réponse défensive de l’ancien président C. Belot a été consternante. Comment ne pas avoir porté plus d’attention à la qualité des transports scolaires et au confort de nos enfants ? On ne doit pas uniquement se soucier du profit. Je suis ainsi très préoccupé par les mesures très idéologiques et ultralibérales prises par les députés UMP et en particulier par cet amendement voté pas plus tard que mardi dernier par la majorité parlementaire UMP dont fait partie J.C Beaulieu. Il repousse l’âge de la retraite à 70 ans au lieu de 65 ans. Ma crainte est que ce soit la porte ouverte à d’autres réformes antisociales. De même, je m’inquiète des taxes supplémentaires, votées par M. Beaulieu et les députés UMP, sur les vins et spiritueux. Elles touchent gravement le cognac et les petits producteurs de notre territoire. En résumé, ma campagne sera locale car je connais les problématiques de ce canton et les difficultés qu’y rencontrent ses habitants, mais je suis un acteur politique attentif aux désordres que connaît notre société aujourd’hui et je n’éluderai pas les questions nationales qui ont des répercussions dans la vie quotidienne de nos concitoyennes et de nos concitoyens.
Le choix de Claude Belot de quitter le Département plutôt que la mairie vous a-t-il surpris ?
Claude Belot ne pouvait faire un autre choix. Choisir le Conseil Général aurait été encore une trahison vis-à-vis des Jonzacaises et des Jonzacais, comme il les avait trahis en 2001. Cependant il a entretenu, cette fois encore, un suspense qui renvoie plus à une conception moyenâgeuse du pouvoir qu’à une conception démocratique de celui-ci. J’invite les électrices et les électeurs du canton à prendre exemple, pour une fois, sur les Américains qui viennent de nous donner une belle leçon de démocratie et d’espoir en osant tout simplement faire bouger leurs habitudes conservatrices. Osons remettre en question le système en place en Haute-Saintonge depuis plus de trente ans !
Au cas où Pierre Jacques Rambeaud se présenterait pour l’extrême gauche, pourriez vous faire alliance avec lui ?
Aux dernières élections municipales, le PCF a pris acte de la décision de P. J Rambeaud d’entrer dans le conseil municipal de droite. C’est la raison pour laquelle il a présenté un autre candidat à l’élection cantonale. Sa candidature n’a plus à mon sens, lieu d’être évoquée à l’extrême gauche. D’autant plus qu’il a, depuis mars 2008, toujours voté avec la majorité du conseil municipal, notamment pour l’élection des délégués pour l’élection sénatoriale. Il se dit qu’il aurait inventé un nouveau concept de parti politique en créant l’UMPC !
Plus sérieusement, ma candidature est largement ouverte aux composantes de la gauche authentique et de toutes les forces de progrès.
Vous conduisez l’opposition au sein du conseil municipal de Jonzac sorti des urnes en mars dernier. Durant la campagne, vous avez déclaré avoir du mal à y exprimer vos idées. Le climat a-t-il changé ?
L’opposition de “Vivre à Jonzac” au sein du conseil municipal représente 45 % des électeurs. L’écart entre les deux listes en lice lors de ces dernières élections n’est que de 179 voix, alors qu’il était de 366 voix en 2001.
L’opposition à la majorité actuelle du conseil municipal exprime et exprimera toujours ses idées, ses propositions et ses oppositions. Il appartenait à Claude Belot d’apaiser et de redonner un souffle à la démocratie locale. N’avait-il pas exprimé son intention, lors de l’installation de l’actuel conseil municipal, de vouloir « un travail en équipe et un rassemblement des énergies créatrices de Jonzac ». Or, dès le conseil municipal suivant, il a décidé de m’écarter, appuyé par son premier adjoint, du Conseil d’administration de l’Hôpital ! Et contre toute logique d’une juste représentation démocratique, il a privé les élus de “Vivre à Jonzac” de siéger dans les organismes extérieurs. C’est faire peu de cas des 45 % des Jonzacaise et Jonzacais qui ont porté leurs suffrages sur la liste que je conduisais. Non, le climat n’a pas changé!
Que représente aujourd’hui le Parti socialiste à Jonzac et quelles actions sur le terrain y menez-vous ?
Le Parti Socialiste est la seule force politique organisée sur le terrain en Haute-Saintonge. La section de Jonzac compte plus de 50 militants. Nos réunions sont mensuelles. Elles sont le lieu de débats à la fois sur les problématiques locales et nationales. J’ai des responsabilités au niveau du département et je concours ainsi de façon active à la vie politique départementale. C’est ainsi que je peux aujourd’hui compter sur l’appui de mes amis rassemblés dans les Forces de Progrès au sein du Conseil Général.
D’une façon générale, qu’attendez-vous du congrès de Reims qui désignera le Premier Secrétaire du PS ? Avez-vous une préférence pour l’un des candidats ?
Le Parti Socialiste et un parti démocratique. Cette première phase du congrès de Reims est le moment de débattre et d’affirmer ses convictions. Dans un deuxième temps, il conviendra de se rassembler autour de la motion majoritaire. Ce congrès doit clarifier la ligne politique du Parti Socialiste. Pour ma part, mon attachement au courant représenté par Hamon n’a pas bougé. Cependant, je militerai sans état d’âme pour la ligne politique majoritaire qui sortira du congrès de Reims. Le Parti socialiste doit aujourd’hui reconstruire notre pays durement touché par la crise qu’ont aggravé les politiques de ces dernières années.
Photo 1 : À Jonzac, il est un sujet qui réunit opposition et majorité : la culture. Sur cette photo, Gilles Clavel parle jazz avec Maïté Aubouin-Hannoyer qui organise chaque année un concert de qualité. À cette nouvelle élection cantonale, Gilles Clavel n’a pas encore choisi sa suppléante, qui était Sylvie Ruiz en mars dernier.
Photo 2 : Claude Belot aux cotés du président du Conseil Général, François Blaizot et François Robin, conseiller général d'Archiac dans les années 1990
Photo 3 : Gilles Clavel et Claude Belot
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