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vendredi 13 juin 2008

Y'a de la brocante dans l'air !

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"O y a d’au monde" dit Gaston en arrivant dans le pré. Il est surpris par l’affluence et le nombre de stands alignant des objets divers et variés, issus de la société de consommation : un Centre Leclerc à l’air libre, les hôtesses de caisse en moins ! “Précautionneux“, il a pris son chapeau, le soleil dardant ses rayons. Il se perd rapidement dans la foule, heureux de tailler un brin de causette avec ses voisins. Ils sont impressionnés par le dernier orage et cette fichue grêle qui casse les bourgeons des vignes. C’est ça, l’esprit de la brocante, l’amitié, l’échange et le commerce de préférence, malgré la baisse visible du pouvoir d’achat.
En avons-nous entassé des bricoles sur le coin de la cheminée ou sur le buffet de la salle à manger ! Changer de décor fait du bien au moral, d’autant que la mode s’empresse de démoder ce qui était à la mode ! D’où ces grands coups de balai qui permettent de trouver sur le marché la déco d’avant. Il y a de tout : des meubles, des tableaux, des bibelots, des outils agricoles, de jardinage, des fringues, et même des fossiles (des vrais) ! Les jouets sont les plus prisés car ils sont vendus bon marché. Plutôt que de les entasser dans un grenier, sous les toiles d’araignée, il est préférable de les transmettre à d’autres maisonnées.
En fait, les brocantes sont une source d’émotion : on y retrouve forcément un objet évocateur du passé, le service à dessert façon mamie, la carafe spéciale frairie, le cadre émaillé, cadeau de première communion.

Des histoire de brocante


Dimanche, dès 5 heures du matin, Jonzac est donc animée. Les gens se baladent au milieu des allées, l’air plus ou moins inspiré : tout voir relève de l’imbres, vers le stand de Bernard Lévêque, l’une des chevilles ouvrières de cette manifestation, trône un solex rouge sur souche, incarnation de l’art moderne en milieu jonzacais. Avec la mobylette de Beurniquet, un fidèle du Vieux Logis, nous tenons là les premiers éléments d’une exposition ! Pas loin, Barbara Lachamp, élue de fraîche date, sourit en observant sa fille Sarah Jeanne qui veut faire un tour de manège.

À l’ombre, précieuse en cet après-midi, quelques visiteurs s’amusent de l’âne de Jean-Luc Garraud acheté pour sa petite fille, Marilou. Si plusieurs personnalités - dont Claude Belot - ont accepté de poser à côté de l’animal, Pierre Jacques Rambeaud s’y refuse... Plus compréhensive, Isabelle Duhamel Costes, sous-préfet, se plie volontiers à ce jeu sans avoir à craindre une désagréable légende photographique ! Brushing parfait, Pierre-Jacques préfère les vierges dont il fait la collection. Il vient d’en acquérir une nouvelle sous l’œil approbateur de sa femme, Élisabeth. Celle-ci est en plastique (la vierge) avec possibilité d’introduire de l’eau bénite à l’intérieur. À défaut, avec l’accord du père Delage, on peut y mettre de l’eau thermale. Pierre Jacques est satisfait. N’ayant pas l’âme d’un martyr, il ne rêve pas des 70 vierges promises au paradis musulman : il a tout simplement une faiblesse pour notre mère universelle.
Il n’est pas le seul à apprécier Marie. Sur ce chapitre, il a un sérieux concurrent en la personne de Jacques Tourneur, le commandeur des Epeaux de Meursac, qui aligne pas moins de 300 statues religieuses glanées dans les brocantes. « Sacré Pierre Jacques ! Il a vraiment abandonné la faucille et le marteau » murmure l’un de ses amis.
À quelques encablures, Catherine Queille, responsable de Créa Cœur, propose des réalisations en tissu cousues par les dames de son association. Tandis que son voisin fait dans la pierre reconstituée, Michel Bureau vend carrément des fossiles dont les fameuses ammonites qui habitaient la mer de Saintonge, il y a un bon bout de temps. Éternellement sympa, il ne se plaint pas du manque de motivation de certains clients.
D’autres exposants plient bagage, au contraire, dès dix-sept heures : « Personne n’achète plus. Pourquoi rester ?» . Ils vendent des meubles, jolis d’ailleurs. Toutefois, les gens sont fauchés et ils optent pour des choses abordables. Le canapé ou la bonnetière sont carrément boudés, à moins de tomber sur l’affaire du siècle !
Bref, chacun conjugue à sa façon le bonheur dans le pré. L’ambiance et la convivialité n’ont pas de prix : comme il est bon de prendre son temps dans les méandres... du temps !
Bravo aux organisateurs de ce rendez-vous qui reste l’un des plus prisés de la région.


Infos en plus : Détail technique, les toilettes furent vite saturées et les gens ont dû se rendre à celles du camping, malheureusement gardées farouchement par un curiste. La municipalité ne pourrait-elle pas résoudre ce problème car, sur le vu de cette manifestation, son image est colportée aux quatre coins de la France. Ce problème est vite réglé pour d’autres rencontres recevant parfois dix fois moins de visiteurs à Jonzac…

Photo 1 : Toute la journée, ce fut un long défilé.

Photo 2 : Du côté de chez Yves Nedelec.

Photo 3 : Pierre-Jacques Rambeaud préfère Marie !

Photo 4 :Barbara, Élisa, Jean-Baptiste et Sarah Jeanne.

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