dimanche 22 juin 2008

Peur sur la ville ?


La ville de Jonzac pourrait-elle inspirer l’écrivain américain Stephan King ? Après tout, pourquoi pas, tant le climat de cette sous-préfecture de Charente-Maritime prend des airs inattendus. Et pourtant, elle a tout d’une grande avec son complexe aquatique, son casino, ses thermes, sa médiathèque et son cinéma doté des dernières technologies ! Ces aménagements, elle les doit à un maire entreprenant. Il a imaginé, bâti et façonné l’avenir. C’est un enfant du pays qui a grandi entre les murs du garage familial. Les moteurs de voitures, il connaît, c’est pourquoi il sait comment tourne la mécanique.
C’était vrai jusqu’à une période récente. Son fichu caractère, on l’oubliait puisqu’il avait de l’ambition pour sa région ! Il l’a toujours, mais la roue tourne et une nouvelle génération, que lui-même n’a pas préparée, pointe son nez au portillon. A 72 ans, il ne peut ignorer ce phénomène somme toute naturel ! Depuis plusieurs années, il y a des ratés.
Ce caillou dans l’engrenage a pour départ la loi sur le cumul des mandats. Président du Conseil général, sénateur, maire, président de la communauté de communes, il a été confronté au douloureux problème du choix. Abandonner un poste, est-ce mourir un peu ? Il est indéniable que le principe même de l’autorité, sur lequel est assis le pouvoir, s’en ressent. Finalement, en 2001, il a laissé son poste de maire à un conseiller auquel personne ne s’attendait. Il en résulta un mécontentement de la population. Se sentant « manipulée », elle s’en souvenait encore au printemps 2008. Les électeurs allaient-ils revivre le même scénario ? Un embryon de liste se forma autour de la majorité du conseil et d’un vétérinaire qui avait été premier adjoint lors d’un précédent mandat. Ce dernier eut la franchise et sans doute l’imprudence de déclarer que « s’il devenait maire, il le resterait » ! L’affaire tourna rapidement au cauchemar. Trois adjoints sortants, qualifiés de « piranhas » furent purement et simplement chassés du « paradis terrestre ». Les coquins, ils auraient préparé un coup d’état visant à précipiter leur seigneur et maître dans les eaux sombres de la Seugne ! Ce fut l’électrochoc : le premier est président national de la Fédération Handisport qui sera présente aux JO de Pékin, la seconde est une fidèle qui s’est investie dans la vie associative, le troisième a participé à la création de la station thermale. Ils sont aujourd’hui exclus du jeu politique jonzacais (ainsi que le vétérinaire évidemment). Il faut avoir du courage pour supporter une telle épreuve quand, du jour au lendemain, certains évitent de vous serrer la main…
Notre élu reprit donc les rênes.
Le voilà à nouveau maire avec une équipe renouvelée qui lui devrait allégeance. Il y a néanmoins des limites…
Un incident révélateur s’est produit vendredi dernier sur la terrasse d’un café sympa, le Coq d’or. Un candidat aux prochaines Sénatoriales, maire d‘une commune proche de Saintes, boit un verre avec une journaliste. Il se trouve que le maire de Jonzac est sénateur sortant et qu’il compte bien retrouver le Palais du Luxembourg. Il y a donc rivalité sur le terrain entre les deux hommes! Le voisin viendrait-il faire de la provocation à domicile ? Des conseillers, sortant précisément d’une réunion municipale où des oreilles avaient sifflé, sont assis à une table voisine. Ils disent bonjour car ils sont éduqués. Arrivent bientôt une adjointe et son époux. Ils disent bonjour car ils connaissent la politesse et discutent quelques minutes. Tout cela est d‘une grande banalité et aurait dû le rester. Hélas non ! Le maire et son épouse, qui passent en voiture, les voient parler avec « l’ennemi ». Fomenteraient-ils un complot dans leur dos ? Le lendemain, le couple reçoit un coup de fil (très) matinal de l’épouse. Emue, l’adjointe tombe des nues. Elle est encore libre de saluer qui elle veut et n’a pas dîné avec le vilain concurrent aux Sénatoriales ! S’ensuivent des détails que nous garderons en « magasin »…
Bref, cette histoire est révélatrice de l’ambiance qui règne intra muros. D’un côté, se trouveraient des personnes que le staff municipal pourrait fréquenter, de l’autre, de malheureux bannis. Ces derniers pourraient d’ailleurs porter un signe distinctif afin qu’on puisse immédiatement les identifier, à moins qu’ils ne partent à l’étranger, eux aussi ! L’Inde par exemple.
Que de gâchis et de temps perdu dans une ville où il faisait bon vivre autrefois. Puisse l’avenir nous permettre d’y revoir la paix…

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Ce ne sera pas l'Inde mais plutôt partir en campagne ! ......