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vendredi 7 mars 2008

Duel Belot/Clavel : Dimanche, Claude Belot testera sa cote d'amour...


Quelle sera l’influence des “absents“ de la liste Belot sur le vote du 9 mars prochain ? Telle est la question que se posent de nombreux Jonzacais, dans l’attente du dépouillement.
Pour la première fois depuis des lustres, ces dernières semaines ont été agitées. Non pas du côté de la gauche avec une liste conduite “calmement“ par Gilles Clavel, mais dans les rangs de la majorité sortante où les turbulences ont laissé supposer, l’espace d’un moment, la présence d’une troisième liste.
De ce passé récent, une seule phrase est à retenir, celle prononcée par Jean-Paul Tornier dans un entretien : « Si Claude Belot venait à perdre la présidence du Conseil général, je ne démissionnerais pas de mes fonctions de maire ».
Cette déclaration, avec tout ce qu’elle comporte, aurait mis le feu aux poudres. Un ticket pour l’échafaud ? Subitement, Claude Belot, subissant la loi sur le cumul des mandats, aurait-il réalisé qu’il risquait de perdre la main ? Il n’est pas interdit de le penser, d’autant que les premiers comptages, quant au nombre de sièges gauche/droite au prochain Conseil général, laissaient (et laissent encore) supposer un score très serré, voire une victoire du parti socialiste.
Un Conseil général basculant à gauche ? Claude Belot, actuel président UMP du Départe-ment, ne peut pas ne pas y avoir pensé. Il était donc plus judicieux de concentrer ses efforts sur la mairie de Jonzac en conduisant la liste. D’autant que ce mandat va de pair avec la direction de la Communauté de communes de Haute Saintonge et la préparation des Sénato-riales, en septembre prochain.
La crise qui a suivi est entourée d’une brume d’incompréhension. En effet, elle a abouti à quatre départs “étonnants“ : celui de Jean-Paul Tornier, pressenti pour conduire la formation, auquel s’ajouta un différend opposant Claude Belot à quatre de ses adjoints, Gérard Masson (affaires sociales), Christiane Proux (éducation), Louis Chalié (culture) et Pierre Jean Ravet (environnement). Trois hommes et une femme qui l’ont accompagné durant des années... Christiane Proux, en particulier, s’est investie dans de nombreuses campagnes électorales. Elle fut l’un des plus solides remparts de Claude Belot dont elle a admiré l’action. Idem pour Louis Chalié qui a suivi l’éclosion des Thermes de Jonzac.
Que se passait-il donc ? Était-ce une fronde de leur part (dans ce cas, leur émancipation a échoué) ou de leur élimination pure et simple de la scène publique ? La question reste posée et seuls les historiens écriront peut-être un jour la vérité. Encore que... Pour l’instant, les journalistes “contemporains“ sont incapables d’apporter une réponse rationnelle. Il reste la désinformation et le qu’en dira-t-on qui marche assez bien, il faut l’avouer. À moins qu’il ne s’agisse d’une nouvelle version de la fable du scorpion et de la grenouille (1) ?...
On parla alors d’une troisième liste conduite par Pierre Jean Ravet. Toutefois, un phénomène de lassitude s’installant, ce dernier revint dans le sérail aux côtés de Jean-Charles Chapu-zet, un “novice“ en politique de terrain. Ce sympathique écrivain a découvert un aspect mouvementé de la vie municipale. Pourrait-elle lui inspirer un roman ?
En récompense de leur attitude compréhensive, deux postes d’adjoints leur furent proposés, sous le regard indécis de certains colistiers qui virent d’un mauvais œil le retour du grand blond à la chaussure verte et l’arrivée d’un brillant jeune premier, classés selon eux parmi les dissidents. Le calme revint enfin (du moins en apparence) et la liste Belot fut présentée officiellement.
De l’ancienne garde, il ne reste que Christian Balout, toujours fidèle, et Jean-Claude Texier, maire sortant dont le travail a été apprécié durant ce dernier mandat.
Deux arrivées ont toutefois intrigué les observateurs, celle de l’ancienne secrétaire générale de mairie, Madeleine Perrin (collaboratrice de Claude Belot comme le fut Christiane Proux) et surtout celle du communiste Pierre Jacques Rambeaud. Dans un entretien publié dans cette même édition, ce gaillard au grand cœur explique les raisons de sa présence aux côtés de Claude Belot dont il n’a pas toujours partagé les opinions. En y regardant de plus près, il suit le même chemin que Pierre-Jean Ravet issu, quant à lui, des phalanges socialistes.

Duel classique

Le duel est donc classique entre les listes Belot et Clavel, comme au bon vieux temps (sauf que le contexte a changé) ! Dans un journal bien fait, Claude Belot expose ses réalisations et présente le Jonzac de demain : « je suis plein de projets » dit-il. Il a été le bâtisseur de Jonzac durant ces quarante dernières années et compte bien finir en beauté. On lui doit des structures importantes et sur ce chapitre, nombreux reconnaissent son esprit d’entreprise et sa volonté d’avancer. Il a su faire la différence avec les villes des alentours !
Dans un proche avenir, s’il retrouve son poste de premier magistrat, il aura la charge de former un successeur (homme ou femme ?). À une époque, Louis Chalié, jeune médecin, apparaissait comme un “fils“ potentiel. Depuis, les choses ont évolué. En l’attente, Jean-Claude Texier - qui ne peut incarner la relève puisqu’il est septuagénaire - accepterait un nouveau poste de maire si Claude Belot avait, subitement, d’autres perspectives en vue.
À gauche, Gilles Clavel pourrait tirer parti des tensions qui ont agité l’équipe Belot. On ignore, en effet, comment voteront les amis des adjoints “remerciés“ ? Pourrait-il y avoir un vote sanction ou, comme le disent certains, « une liste de gauche serait nécessaire pendant six ans pour calmer le jeu ». Gilles Clavel, en tout cas, admet que l’opportunité de remporter la victoire n’a jamais été aussi prometteuse.
Dimanche soir, on saura donc si Claude Belot a conservé sa cote d’amour intacte, celle qui lui a valu de belles élections à chaque scrutin. Objectivement, Il a de très grandes chances de remporter l’élection cantonale. Par contre, les municipales devraient être plus serrées. Le panachage, qui rend le bulletin nul dans les villes soumises à la proportionnelle, est malheureusement à craindre.
Bref, qui l’emportera entre Claude Belot, responsable d’une liste de rassemblement renouvelée, et Gilles Clavel, médecin humaniste qui conduit depuis longtemps l’opposition.
Réponse dimanche soir. Si ça buffe, Monique Doucet pourrait en perdre son fameux chapeau !

La fable du scorpion et de la grenouille


C’est la période des crues aux Antilles et la route est envahie par les eaux. Le scorpion demande à la grenouille de le prendre sur son dos afin qu’il traverse. Le batracien refuse et dit : « tu vas me piquer et je mourrai ». « Non, si je te pique, tu couleras et je me noierai » argumente-t-il.
Finalement, la grenouille accepte. Or, au milieu du transport, le scorpion la pique. Pourquoi as-tu fait cela ? gémit-elle. Parce que je suis un scorpion, lui répond-il...

Photo 1 : Claude Belot et Gilles Clavel, lors des dernières élections.

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