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vendredi 21 mars 2008

Dominique Bussereau : "Succéder à Claude Belot est un challenge"...

Depuis quelques mois, on parlait de plus en plus de Dominique Bussereau - qui fait partie des hommes de la côte avec le nouveau maire de Royan, Didier Quentin - à la présidence du Conseil Général. Encore fallait-il une victoire de l’UMP qui était loin d’être acquise ! D’ailleurs, pour la presse parisienne, il était évident que la Charente-Maritime allait basculer à gauche. Dimanche, les résultats ont démontré le contraire et, jeudi matin, Dominique Bussereau a pris les rênes du département, succédant à Claude Belot. Il répond à nos questions :


Dominique Bussereau, vos commentaires sur les résultats en Charente-Maritime ?

À Saintes, je regrette bien sûr la défaite de Bernadette Schmitt parce que son équipe a bien travaillé et qu’elle avait des projets. Le nombre important de listes a rendu le premier tour incompréhensible. Au second tour, la triangulaire n’a pas favorisé l’équipe sortante, d’autant que l’union n’avait pas eu lieu avec le Modem de Jean Philippe Ardouin. En politique, toute désunion entraîne la défaite. On ne gagne que si les électeurs identifient clairement leurs candidats! À Rochefort, où la victoire était à portée de la main, c’est encore la désunion qui est à l’origine de la défaite. Avec élégance, Dominique Rabelle a appelé à voter pour Gérard Pons au second tour. Toutefois, ce geste n’a pas suffi à gommer certaines rivalités. À Saint Jean d’Angély, par contre, un tout nouveau candidat, Paul Henri Denieull, a été capable d’unifier la droite et le centre. En effet, des disputes historiques opposaient ces deux courants. Le score de 58 % obtenu par sa liste est porteur d’espoir. Saint-Jean d’Angély, qui était à la traîne économiquement, va pouvoir devenir une ville leader.
En ce qui concerne les Cantonales, les résultats sont bons pour la majorité départementale. C’est une belle victoire de nos candidats, en particulier des nouveaux qui ont marqué leurs empreintes sur le terrain. Je pense, entre autres, à Corinne Imbert à Matha et à Francis Savin à Montguyon. Nous avons amélioré notre nombre de sièges. Devant cette réalité, je pense que l’opposition souffre d’avoir beaucoup fanfaronné. En effet, depuis la dernière élection de 2004, à chaque séance, Bernard Lalande rappelle que Claude Belot occupe le siège de président par accident et qu’au prochain renouvellement, les choses seront différentes.
Aujourd’hui, les résultats démontrent qu’il avait tort de tenir ces propos. En politique, il y a une règle basique, celle de ne jamais vendre la peau de l’ours avant de l’avoir tué. Dimanche dernier, les électeurs ont validé le bilan de Claude Belot et de la majorité départementale...


Comment se sont déroulées les opérations de “succession“ au Conseil général ?

Lundi à la Rochelle, Claude Belot a proposé ma candidature à la présidence lors d’une réunion qui regroupait les vingt-huit conseillers généraux de la majorité. C’est un immense honneur pour moi de succéder à un grand patron comme lui. C’est aussi un challenge. Dans un premier temps, une interrogation logique se posait : Claude Belot, en effet, pouvait garder le fauteuil qu’il occupe depuis 1994. Quand on est en poste depuis bientôt quatorze ans, faire un choix doit être un énorme dilemme personnel. Dimanche soir, il m’a dit qu’il allait réfléchir à sa position. Lundi matin, sa décision était prise.
Dans mes fonctions, je travaillerai étroitement avec lui. Il connaît bien les rouages administratifs et son expérience sera précieuse. Toute l’équipe, dont feront partie les nouveaux élus, sera associée. Ces élus, fraîchement arrivés, apporteront leurs nouveautés. Les quinze vice-présidents auront des responsabilités et de vraies délégations. Je les réunirai très régulièrement à la manière un peu du Gouvernement.

Pensiez-vous garder la majorité du Conseil général ?

Cela me semblait difficile. D’ailleurs, toute la presse régionale et nationale donnait la Charente Maritime basculant à gauche. J’ai senti que la situation s’inversait à la veille du premier tour des cantonales. Les réunions organisées à Matha, à Saint Savinien ont attiré un très nombreux public. Tous les élus se sont mobilisés. Élisabeth Delorme et Alexis Blanc nous ont apporté le soutien du Modem ainsi que Bernard Goursaud à Matha. Cette campagne s’est faite dans l’esprit qui animait François Blaizot, c’est-à-dire ensemble. J’ai senti un mouvement d’union qui me plaisait bien !

Votre réaction quant aux résultats obtenus en Haute Saintonge ?

C’est évidemment un grand bonheur. Dans le canton de Montguyon, après le long parcours réussi du PRG, Pierre-Jean Daviaud, Francis Savin a remporté la victoire. Les électeurs ont apprécié sa joie de vivre et son dynamisme. Il est à noter que sur ce secteur, j’avais obtenu la majorité aux dernières Législatives. À Mirambeau, la position politique ambiguë de Roland Caillé a sans doute joué en sa défaveur. Pour sa part, Bernard Louis Joseph a fait une campagne efficace, avec l’appui de Maurice Marzal et de Farouk Dermoch qui se sont retirés au second tour. Notre prochain objectif, dans trois ans, est de reprendre Archiac, canton que nous avons perdu bêtement, ainsi que de gagner Montendre. Les cinq élus issus du dernier scrutin vont constituer une opposition constructive.
Au Conseil général, j’observerai trois règles. En premier lieu, la Maison du Département est celle de tous les Charentais Maritimes, pas celle d’un clan, ni d’un parti politique. Les aides seront les mêmes pour tout le monde, dans un pluralisme complet, ouverture et transparence. D’autre part, le Département contribue à l’aménagement du territoire et il a pour mission de rétablir les équilibres entre les villes et les petites communes qui disposent de moyens financiers modestes. Après François Blaizot et Claude Belot, j’aimerais porter des grands projets d’infrastructures. Outre l’électrification de la ligne Poitiers La Rochelle et de l’étoile de Saintes, je ferai tout pour que le TGV desserve Saint-Jean, Saintes, Royan. Mes efforts porteront aussi sur la formation, le développement de l’université de la Rochelle et bien d’autres sujets. Ce département doit continuer à offrir une image dynamique. Après le désenclavement de l’Aunis, il est également temps d’agir pour les Saintongeais !


Comment allez-vous concilier vos différentes fonctions ?

Atteint par le cumul des mandats, j’abandonnerai mes fonctions de maire de Saint Georges de Didonne et je resterai conseiller municipal. En effet, on ne peut pas cumuler deux exécutifs. En ce qui concerne mes différentes fonctions, le secrétariat d’État aux transports en particulier, tout est une question d’organisation. Comment je disais plus haut, je travaille en équipe avec mon cabinet ministériel de Paris, celui de Saint Georges et maintenant de la Rochelle. S’appuyer sur des gens de qualité est essentiel. Comme à l’habitude, je serai en Charente Maritime du vendredi au lundi. Aujourd’hui, les distances ne veulent plus rien dire. Grâce au TGV, Paris est très proche de la région. En ce qui concerne la transmission des documents, les fax et surtout internet facilitent grandement la tâche.
Je souhaite une présence forte du Conseil général dans les manifestations départementales. La Charente-Maritime, c’est notre département et nous devons poursuivre son développement dans un esprit d’entreprise !

Infos en plus...

Dominique Bussereau a été élu député en 1986. Battu en 88 par Philippe Marchand, il a retrouvé son siège en 1993. Lors des deux derniers mandats, nommé dans le Gouvernement, son suppléant Jean-Claude Beaulieu lui a succédé. Il est devenu conseiller général de Royan en 85, à la même époque que Xavier de Roux, Alain Bougeret ou Bernard Rocher. Au Gouvernement, il a eu la charge de plusieurs domaines : les transports et la mer, le budget (avec N. Sarkozy, alors ministre), l’agriculture et la pêche. Il est actuellement secrétaire d’État aux Transports dans le Ministère du développement et de l’aménagement du territoire.

Photo 1 : Dominique Bussereau lors de l’inauguration de la halle de Chaunac.

Photo 2 : Manifestation à la MSA de Jonzac avec Huguette Begouin.

Photo 3 : Au début de sa carrière avec Claude Belot, François Blaizot, François Robin, Didier Quentin…

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