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samedi 12 janvier 2008
Sarkozy : Bruni soit qui mal y pense
Sarkozy arrive devant le pupitre. Dans la salle, un journaliste se met à fredonner «t’aurais voulu être un artiste pour aller faire ton numéro», chanson qu’interprétait remarquablement Nicole Croisille.
Ce matin-là, s’agit-il d’un numéro devant la presse, réunie au grand complet, ou d’un exercice de style ? Le Président répond avec spontanéité et rétorque sèchement à ceux qui lui cherchent des poux sur la tête.
En dehors du décorum et du jeu toujours habile des questions et des réponses qui constituent l'horizon de ce spectacle largement médiatisé, les sujets de fond sont partiellement abordés. Ils font des ronds dans l’eau pour se noyer dans les généralités. La France est fauchée en raison des 35 heures qui ont entraîné une baisse de la productivité : nous allons essayer d’y remédier ; les patrons ne paient pas suffisamment leurs salariés : c’est à eux qu’il faut s’en prendre ; la baisse du pouvoir d'achat est réelle et le prix de l'essence est insensé : ce n'est pas la faute du Gouvernement ; les temps difficiles sont inévitables : soyez patients et travailler plus, mes frères. En voilà bien une idée : si, justement, nous n’avions plus envie de trimer pour nous adonner à une adorable volupté ? Pourquoi toujours associer la notion de bonheur au profit ? N’est-il pas plus agréable de buller sur la plage ou d’admirer un coucher de soleil sur l’estuaire de la Gironde ?
En 2007, Sarkozy portait l'espoir. Aujourd'hui, une certaine méfiance s’est installée. Les résultats de ses ministres seront évalués. Et les siens, qui le jugera sinon l’électorat ?
Nicolas Sarkozy a du courage, on ne peut pas lui enlever cette vertu. Toutefois, sa manière de s'afficher dans les lieux chocs avec des dessous chics devient source d’irritation. Les attaques dont il fait l’objet découlent de son attitude : dans sa dernière édition, le Canard Enchaîné a publié qu'il percevait encore son salaire de Ministre de l'Intérieur jusqu’en janvier 2008. En fait, soulignent les observateurs, « il perçoit bien moins que les grands patrons de l'industrie ».
Quant à ses histoires d'amour, elles alimentent les magazines people qui se frottent les mains et voyagent d’Egypte en Jordanie. Les Etats-Unis ne devraient pas tarder. Toutefois, épouser une femme rencontrée il y a quelques semaines chez Jacques Séguela, le roi de la communication - celui qui lave plus blanc - sent le coup de pub à plein nez à défaut du coup de foudre. Si le Président s’emballe toujours avec la même rapidité, l’actualité de son quinquennat sera riche et variée !
Les Français sont-ils prêts pour un "remake" du sacre de Napoléon et de Joséphine ? On peut en douter. Pendant ce temps-là, Cécilia s’affole devant un livre qui dévoile ses intimités. Les formes sans la forme. La vie privée de l'ex couple élyséen est ainsi mise à nu et ce n’est pas dans Playboy !
Mais que sont devenues les pietàs qui, de leur piédestal, pâlissaient de leurs prudes ardeurs ?...
Photo fiction : Le sacre de Nicolas Sarkozy et Carla Bruni par l'artiste Jean Lou Dinand, musée de Jonzac.
Excellent article qui réflete l'opinion générale concernant la peopolisation orchestrée par lui même de notre président.
RépondreSupprimerUne fois de plus, Nicole Bertin exprime, avec le brio qu'on lui connait, notre pensée...et nous pouvons que lui en être reconnaissants.
La politique est chose trop sérieuse pour n'être confiée qu'aux seuls politiciens. La liberté de ton des journaliste est plus que jamais précieuse...souhaitons que notre président ne tente pas de la museler.
Continuez donc sur cette voie, madame et régalez nous de ces articles qui sont le sel de la Haute Saintonge