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jeudi 24 avril 2025

Zone bleue/Jonzac : en attendant le point du maire en juin prochain, un premier bilan défavorable en majorité à ce nouveau dispositif

Depuis le 14 novembre, application de la zone bleue, les automobilistes venant à Jonzac ou habitant la ville sont invités à mettre un disque devant leur pare-brise en indiquant leur heure d’arrivée. Ils disposent de deux heures. L’arrêt minute est de 10 minutes maximum avec disque obligatoire également. La ZB est opérationnelle tous les jours sauf dimanches et jours fériés de 10 h à 18 h pour les places limitées à 2 h ; de 8 h à 19 h pour les arrêts minute. En dehors de ces créneaux, le stationnement est libre. Le centre ville offre un stationnement public de 1045 places (dont 750 places sur parkings et poches) et de 265 places en zone bleue. « Dans le cadre du programme Petites Ville de Demain, il s’agit de rendre lisible la "centralité" par une amélioration des accès, une optimisation du stationnement et des parcours apaisés en cœur de ville » a expliqué fin 2024 Ludovic Chaleroux, chargé d'élaborer une feuille de route pour les années à venir.

Un collectif s'est rapidement constitué, réunissant les habitants du centre ville n'ayant pas de garage. Impossible de laisser leurs véhicules en zone bleue dans la journée, à moins de ne rester que deux heures. Il leur faut alors chercher un emplacement dans les zones blanches déjà saturées. De quoi vous décourager - c'est le mot - d'habiter le centre de Jonzac... d'autant que si vous avez des difficultés pour vous déplacer, faire des allers et retours vers les parkings périphériques peut être contraignant. Bref, ledit collectif a demandé des macarons au maire. Lequel a refusé, attendant juin pour dresser un état des lieux.

Dernièrement, le collectif Macaron Jonzac, interrogatif quant à la nécessité de cette fameuse zone bleue, a fait circuler un questionnaire afin de recueillir les avis des usagers, commerçants et riverains. Ce document a été remis, par ailleurs, dans les boîtes aux lettres des résidents de la zone bleue (ZB). 

En voici les résultats :

• Nombre de questionnaires distribués en zone bleue (résidents + commerçants) : 200

• Nombre de réponses : 73, soit 36,5 % des questionnaires remis

• Nombre d'avis « plutôt pour la zone bleue » : 8, soit 11%

• Nombre d'avis « plutôt contre la zone bleue » : 52 soit 71% des réponses (+ 13 réponses qui sont pour et contre à la fois)

« Nous avons dû nous concentrer exclusivement sur les rues (résidents et commerces) en zone bleue. Ces résultats montrent que la majorité des répondants sont insatisfaits de la ZB au moins dans ses modalités actuelles. Il nous semble nécessaire d'interroger également par la suite les résidents et commerçants de la zone blanche autour de la ZB, dans la mesure où les stationnements sont plus saturés qu'auparavant dans cette zone. Les véhicules de la zone bleue doivent migrer en zone blanche sous peine d'amendes. De ce fait, ceux de la zone blanche doivent à leur tour trouver une place au delà de leur stationnement habituel. Si l'on compte le nombre de macarons nécessaires, il faut probablement miser 35 macarons, soit 14% environ du parc de la zone bleue actuelle » souligne le collectif.

Par ailleurs, l'avis des curistes devrait être pris en compte. Un commerçant qui souhaite rester anonyme a indiqué que « plusieurs curistes qu'il a reçus ne reviendront pas dans le centre ville de Jonzac du fait du manque d'information quant aux nouvelles dispositions de stationnement qui se sont parfois soldées par une amende de 35 euros ». En clair, les personnes garées en zone bleue ont oublié de mettre leur disque et ont été verbalisées... 

Quelques commentaires concernant les réponses « plutôt contre la zone bleue » : 

Résidents : « cette réglementation en zone bleue est une hérésie totale dans un gros bourg de campagne de 3700 habitants. Résultat : le « cœur de ville » se désertifie et les parkings des grandes surfaces sont pleins » / « la mairie ferait mieux de se centrer sur la délinquance qui augmente dans cette petite ville de province » / « dégradation du mode de vie quotidien, accès au domicile difficile, surveillance permanente de la police, punition vexante (PV), impôts locaux élevés non justifiés » / usine à gaz à effet contre-productif : commerces déserts, parkings vides » / « parkings éloignés pour certains résidents âgés ou handicapés. Un macaron est souhaitable. » / « Fatiguant, contraignant, démoralisant, antisocial. Pas de voiture : perte d'autonomie » / Le problème est à la base. La solution est conseillée par un organisme payant qui ne connait rien à la ville et particulièrement à l'évolution du commerce depuis plus de trente ans. Il aurait été plus enclin, si cela était vraiment nécessaire, de réactiver l'ancienne zone bleue qui, dans sa conception, prenait en compte les riverains. Zone bleue en face des commerces et stationnement libre sur le reste des places. Cela aurait coûté moins cher et satisfait tout le monde, sachant qu'en plus des résidents, s'ajoutent les curistes qui disent ne plus vouloir revenir faute de stationnement (sujet complètement zappé par l'organisme conseilleur). Aujourd'hui, 11 heures, vu le nombre très important de clients chez les commerçants, ne stationnent que trois véhicules sur la place du marché et ses alentours. Bravo à l'organisme conseilleur pour cette mesure très efficace envers le commerce du centre-ville. !!! » / « Derrière le château, il n'y a plus de places dans la rue avant 17 h (heure de débauche). Les gens viennent désormais s'y garer (parce que ce n'est pas en zone bleue). Les riverains ne peuvent plus se garer près de chez eux au centre-ville. Et cela est inadmissible. Plus ceux qui ont des enfants en bas âges et ceux qui sont handicapés. Où trouver une place... à 10 mn de chez eux ? Je suis pour le macaron des riverains. / « Nous avons remarqué une baisse de fréquentation à cause de cette mesure. Elle nuit aux commerces de proximité » / Beaucoup de marche quand il y a nécessité d'utiliser la voiture 2 à 3 fois par jour (2 km en tout). / « Je m'occupe de ma petite fille de 2 ans et c'est difficile de déposer les courses chez moi avec elle et pouvoir partir toujours avec elle pour garer la voiture. » / « Une question quotidienne : où se garer sans devoir sortir à nouveau pour changer sa voiture de place. Un stress en plus au quotidien » / « Pour l'instant, cela m'a coûté 70 euros » / « Parfois parking plein en zone blanche... avec nécessité d'aller encore plus loin ! » / Négatif pour les gens de l'extérieur » / « Ça ne sert à rien et ça handicape les retraités » / « Depuis cette réglementation, le parking du chemin du lavoir est bondé avec des véhicules mal garés, ce qui gêne la sortie vers la place du château » etc. 

Du côté des commerçants : « Depuis le passage en zone bleue, nous voyons souvent la place Fillaudeau vide alors que nous, nous devons aller nous garer jusqu'à la place du 8 Mai 45 ; ce n'est pas normal et nous exprimons notre mécontentement haut et fort » / « On nous a imposé cette zone bleue sans nous nous consulter ; nous perdons des clients ».

Un touriste : « Je m'aperçois cette année que les arrêts minutes en centre ville sont limités. De ce fait, je préfère aller dans les grandes surfaces où je ne me pose pas la question du disque. Finalement, cette mesure est-elle profitable aux commerçants du centre-ville ? ».

Un propriétaire de locations pour curistes : « Problème pour les personnes semi-handicapées (pôle rhumatologie des Thermes) concernant les courses, les bagages etc. avec le devoir de faire des allers-retours tous les jours entre la location et les zones blanches ».

Un curiste : « Des difficultés de stationnement pour trouver une place non zone bleue pendant notre séjour ; ceci affecte notre séjour et notre qualité de vie »

Les propositions :

Le Collectif souhaite la délivrance de macarons pour les quelques résidents concernés qui en feraient la demande (ceux qui n'ont pas de garage). Il émet l'idée de s'inspirer de villes comme Barbezieux avec alternance des zones bleues (1/3) et blanches (2/3). Le marquage au sol serait à revoir : « les visiteurs comme les curistes et quelques résidents ont dû payer une ou plusieurs amendes du fait d'un marquage au sol déficient. Les places du Château et de la République, notamment, peuvent laisser croire que le stationnement est en zone blanche contrairement à d'autres emplacements marqués au sol ». Le prospectus avec la carte des zones bleues et des parkings « zones blanches », délivré aux visiteurs et curistes par l'Office du Tourisme, ne serait pas assez lisible. Dernier point « les commerçants n'auraient pas eu l'occasion de se prononcer officiellement sur la zone bleue : nombre de ces commerces sembleraient souffrir de la décision. Un questionnaire dédié pourrait être envisagé par l'intermédiaire de l'Union des Commerçants ».

Désormais, il faut attendre le bilan de juin sur lequel va s'appuyer le maire. S'il est négatif, Christophe Cabri a été clair : il y aura révision de la zone bleue. En l'attente, le collectif souhaite la constitution d'un groupe de travail réunissant des représentants de la mairie, l'Union des Commerçants (UCJ) et les riverains concernés afin de faire avancer le sujet.

3 commentaires:

  1. Dans la savane où le soleil ardait,
    Un lion, roi des lieux, un jour décréta :
    « À dater de ce jour, mes sujets, écoutez bien,
    Sous l’ombre des grands arbres, nul ne restera plus de rien !
    Deux heures par jour, pas une de plus,
    Car l’ombre est un luxe, et je l’ai voulu ! »

    Le décret fut lancé sans conseil ni avis,
    Sans qu’un seul animal n’ait pu donner son prix.
    Le zèbre s’indigna, l’antilope protesta,
    Le singe, furieux, dans les branches grimpa.
    « Pourquoi nous priver d’un si doux repos ?
    Le soleil nous accable, et nous brûle le dos ! »

    L’éléphant, sage et lourd, s’avança lentement,
    Et d’un ton mesuré parla posément :
    « Ô Roi, ton pouvoir est grand, nous le savons,
    Mais l’ombre est à tous, don de la création.
    Pourquoi nous l’ôter sans nous consulter d’abord ?
    Un bon roi écoute avant de donner un sort. »

    Le lion rugit, fier et autoritaire :
    « Je suis le roi, ma loi est entière !
    L’ombre est mienne, et je la rationne ainsi,
    Obéissez, sujets, ou je vous bannis d’ici ! »

    Mais les animaux, las de tant d’arrogance,
    Se réunirent en secret, pleins d’espérance.
    Le zèbre proposa, l’antilope approuva,
    Le singe, malin, un plan dessina.
    Ils allèrent tous ensemble sous le plus grand baobab,
    Et restèrent là, défiant le roi et son grabat.

    Le lion, voyant cela, entra en fureur,
    Mais face à l’union, il sentit la peur.
    Car la savane entière, en un même élan,
    Refusait son décret, du plus petit au plus grand.
    Voyant qu’il risquait de perdre son trône,
    Le roi céda, changeant de ton.

    « Mes amis, dit-il, j’ai manqué de sagesse,
    L’ombre est à tous, je rends ma promesse.
    Restez-y tant que vous voulez, mes frères,
    Et que la paix revienne sur nos terres. »

    Morale
    Un roi, même puissant, doit savoir écouter,
    Car un pouvoir injuste finit par s’écrouler.

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  2. Article précis faisant état de la réalité sur des résultats très majoritairement en défaveur de la zone bleue dans ses modalités actuelles, alors que d’autres jugent ces résultats « mitigés » (?)
    Comme la forme est le fond qui remonte à la surface, un style plus "comptoir de bistrot" semble aller de soi :
    Dans la cambrousse africaine, là où le soleil cognait comme un boucher sur une entrecôte, un lion, le caïd du coin, un vrai pacha, un jour, il s'est levé et a balancé son speech à la faune locale :
    « Bande de feignasses ! Écoutez bien, les clodos à poils ! Sous les baobabs à pinard, c'est terminé la sieste à rallonge ! Deux heures, pas une minute de plus, pigé ? L'ombre, c'est le luxe, et c'est bibi qui décide du prix ! »
    Le décret, il est tombé, sec comme un coup de trique, sans demander l'avis à personne, le despote narcissique. Le zèbre, un brave type pourtant, il a fait la gueule. L'antilope, plus nerveuse, elle a brouté de travers. Le singe, le frondeur de la jungle, il a grimpé aux arbres, en gueulant des "Merde alors !" à décorner les buffles.
    « Mais pourquoi nous priver de cette fraîcheur divine ? Le soleil nous cuit à point, on dirait des poulets à la broche ! »
    L'éléphant, le vieux sage, le pachyderme à la cool, il s'est avancé, pataud mais digne, le bougre. Et d'une voix posée, qui sentait la sagesse et la poussière : « Ô Monarque, ton pouvoir, on le connaît, il est costaud, Mais l'ombre, c'est à tout le monde, un cadeau du Créateur, non ? Pourquoi nous la confisquer sans même un petit "ça vous dirait ? Un bon chef, il tend l'oreille avant de sortir le couperet. »
    Le lion, gonflé d'orgueil comme une baudruche crevée, il a rugi, un son à faire trembler les termitières : « Je suis le patron, ma parole c'est la loi, un point c'est tout ! L'ombre, c'est ma propriété privée, et je la distribue à la louche. Obéissez, les minables, sinon c'est le désert, direct ! »
    Mais les animaux, gavés de cette arrogance à deux balles, se sont réunis en douce, le cœur plein de révolte. Le zèbre a lancé l'idée, l'antilope a dit "Banco !" Le singe, finaud comme un pickpocket à la Gare du Nord, a gribouillé un plan sur une feuille de bananier.
    Ni une ni deux, toute la clique s'est plantée sous le plus vieux baobab, plantant là le décor d'une rébellion à la bonne franquette.
    Le lion, en voyant ça, il a viré au rouge tomate, mais face à cette union sacrée, il a senti le vent tourner. Parce que toute la savane, d'un seul homme... pardon, d'un seul élan, disait "Non !" à ce caprice de monarque à la noix. Voyant qu'il risquait de perdre son trône en carton-pâte, le roi a ravalé sa fierté, changeant de disque... bleu.
    « Mes amis, a-t-il bredouillé, j'ai fait le con, j'avoue. L'ombre, c'est à vous, je retire mes conneries, parole de chef ! Restez-y peinards autant que vous voulez, les frangins, Et que la paix revienne dans notre bled à nous. »
    Moralité, mes petits amis : Même le plus grand des pontes, le caïd le plus redouté, s'il prend ses sujets pour des billes, un jour ou l'autre, il se retrouve le séant par terre. Parce qu'un pouvoir injuste, c'est comme un château de cartes : ça a beau être impressionnant au début, à la fin, ça s'écroule toujours. Et c'est tant mieux pour les honnêtes gens !

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