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mardi 22 avril 2025

Blaye : La galerie du sculpteur Jacques Soulard ouverte au public chaque dimanche

Sculpteur dont certaines œuvres dépassent les frontières (une série de "têtes" chez Tilsitt Gallery à Porto), installé en Gironde depuis les années 1980, Jacques Soulard ouvre au public ses espaces d’atelier, 400m² pour la sculpture et 250m² pour les autres arts, chaque dimanche de 11 h à 19 h au 32 rue de l’Hôpital à Blaye. L’artiste expose une cinquantaine d’œuvres : bronzes, plâtres et bois. Depuis le mois de mars, Jacques Soulard a décidé d’inviter certains artistes de la région et ses connaissances afin d'ouvrir aux visiteurs l’art contemporain entre sculpture, photographie, peinture et dessin… 

Découvrez actuellement la photographe Corinne Couette, le peintre photographe Cyrille Auber, ainsi que les dessins de l’illustratrice Delphine Nagatsuka. Au total, huit artistes avec Jacques Soulard seront présentés progressivement pour le festival Blaye en État d'Art 2025. Reste à venir Bernard Giraud, scénographe avec une installation murale, Fréderic Lucas (peintures contemporaines), Marie-Ange Daudé (plumassière et plasticienne), et Pierre Mouzat avec ses sculptures en bronze.

Jacques Soulard répond à nos questions

• Pourquoi la sculpture comme expression artistique ? 

Je suis né dans une famille d’artisans et j’ai donc toujours eu avec les matériaux une relation d’échange. Il a toujours été évident que l’outil couplé à la main est vecteur d’expression autre que le mot.

• Depuis combien de temps êtes-vous installé comme sculpteur en Haute Gironde ? 

Je suis arrivé à Blaye dans les années 80 dans le quartier Sainte-Luce, face à la chapelle. À l’époque, l’atelier de sculpteur était dans un petit local au fond de la cour. Les premières années, je travaillais surtout la pierre et ponctuellement le bronze.

 • Quelles sont vos références ? 

Mes références artistiques sont des œuvres multiples et diverses qui m’ont positivement choqué en confirmant et alimentant cette énergie toute orientée vers l’action de sculpter. Les Bourgeois de Calais par Rodin, la sculpture des Cyclades, Judith de Markus Lupertz, Les Amandiers en fleurs de Van Gogh. La Dame de Brassempouy. Et d’autres…

• Pourquoi passer d’un atelier à une galerie ?

J’ai acquis l’immeuble du 32 rue de l’Hôpital à Blaye parce qu’il était sur quatre niveaux avec un ancien atelier de menuisier au niveau de la rue, une cour arrière et un grand jardin côté piste cyclable. C’est pendant le confinement que je l'ai vraiment conçu en atelier de sculpteur, créant toutes les ouvertures donnant juste la luminosité nécessaire. C’est un lieu semi-ouvert qui n’isole pas de l’extérieur, tout en autorisant la concentration. Du lundi au samedi, c’est un atelier ; le dimanche une galerie ouverte sur la rue. Inviter d’autres artistes à exposer avec moi s’est fait de manière naturelle. Je pense que c’est ce que je voulais depuis le début, sans que ce soit le fruit d’une stratégie. Du coup, tout se passe simplement avec les règles du bon sens. Chez moi, le bon sens veut dire ma subjectivité à 200 %. Comprenne qui peut ! En tant qu’artiste, je suis subjectif. Je fais des choix tout le temps qui ne dépendent que de détails, que de mes ressentis. Aucune théorie, aucune stratégie, la règle est l’improvisation nécessaire pour qu’un équilibre permanent et évolutif soit maintenu. Je suis comme un être unicellulaire, jamais immobile ! Je considère qu’une œuvre est finie quand elle est visible au public. Sans cela, elle a un goût d’inachevé, c’est comme si elle n’était encore qu’un projet incomplet. Semaine/atelier et dimanche/galerie sont les deux balanciers du même équilibre créatif. Les artistes que j’invite ont pour point commun qu’ils nourrissent cet équilibre tant par leurs œuvres que par ce qu’ils sont.

 Jacques Soulard dans son atelier ouvert en galerie depuis mars 2025 (© Cyrille Auber) 

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