Jean-Louis Debré nous a quittés à l'âge de 80 ans. Fils de Michel Debré, ancien Premier Ministre, il a été ministre, Président de l’Assemblée Nationale, Président du Conseil Constitutionnel. Il était aussi auteur d’ouvrages d’histoire, de droit et de romans policiers à succès. Il portait un regard émouvant sur ceux et celles que l’histoire a laissés au bord du chemin.
Retour sur une rencontre organisée à Saint-Jean d'Angely en 2009 :
« Dans son dernier livre, Jean-Louis Debré rend hommage à 21 personnalités oubliées de la République. Cet ouvrage, choisi par le Lion’s club de Saint-Jean d’Angély, a été élu prix littéraire Agrippa d’Aubigné 2009.
L’un d’eux est important pour les femmes. Il s’agit de Léopold Goirand, auteur de la loi tendant à assurer à la femme mariée la libre disposition de son salaire. En effet, il fut un temps où les femmes ne pouvaient pas disposer de leur argent. Léopold Goirand, député puis sénateur des Deux Sèvres, se battit tant à l’Assemblée qu’au Sénat pour que cette disposition soit enfin votée, « après quatorze ans de combat ».
Fernand Gautret, quant à lui, fit une proposition de loi accordant aux femmes le droit de vote (elles ne l’obtinrent qu’après la Seconde Guerre Mondiale).
Dans cette sélection, une femme compte beaucoup pour Jean-Louis Debré. Elle s’appelle Madeleine Brès. Son père, charron, l’emmenait souvent à l’hospice de Nîmes où, petite fille, elle observait la façon dont les sœurs soignaient leurs patients. Bien sûr, elle voulait être médecin ! En plein XIXe siècle, sa famille se contenta de lui trouver un mari, un chauffeur de tramway. Mais Dame Fortune n’est pas ingrate. Titulaire du baccalauréat, elle réalisa enfin son rêve, suivre des études de médecine après avoir reçu les agréments nécessaires. Dans les années 1870, elle devint l’élève du célèbre professeur Broca, les hommes étant partis à la guerre. Le praticien apprécia les qualités de Madeleine qui fut la première femme médecin des Hôpitaux de Paris, après avoir soutenu une thèse. « Ma grand-mère n’aurait jamais été interne des Hôpitaux de France si Madeleine Brès n’avait pas ouvert le chemin » souligna l’auteur avec un brin d’émotion. Il porte de l’admiration à ceux qui se battent pour une véritable cause, « qu’ils soient de droite ou de gauche ».
Et puis, à une époque où Barack Obama fait la une de l’actualité internationale, comment ne pas citer Blaise Diagne qui fut élu député du Sénégal, secrétaire d’Etat aux colonies et surtout premier membre noir africain au Conseil de l’ordre du Grand Orient de France...
« Ces hommes et ces femmes avaient conscience qu’il n’y avait d’avenir pour la République que dans le mouvement et l’audace » conclut Jean-Louis Debré avant de signer son ouvrage. Petit détail, il utilise toujours deux feutres, l’un rouge et l’autre bleu, pour ses dédicaces et ne néglige pas les petits dessins personnalisés »...
La vie politique, le long combat de Jean Louis Debré ! |
Dédicaces et rencontres |
Durant les discours |
Avec les anciennes connaissances dont l'ex député de Saintes, Xavier de Roux |
Photos/Archives Nicole Bertin |
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