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jeudi 7 février 2019

Saintes : Jean-Philippe Machon reprend la main, l’opposition fait entendre sa voix et Bruno Drapron quitte la majorité…

Chaque conseil municipal est l’occasion de rebondissements au point qu’avec les nombreuses démissions d’adjoints, leur nombre passe de 12 à 10. En conséquence, Jean-Pierre Roudier devient premier adjoint suivi de Nelly Veillet en seconde position. Le budget 2019, présenté par Frédéric Neveu, a été voté. A noter le départ de la majorité de Bruno Drapron, ancien adjoint des sports de Jean-Philippe Machon. Il reprend son indépendance dans la perspective des élections municipales de mars 2020…


Mercredi 6 février. Malgré les toux persistantes et les grippes environnantes, les Saintais sont nombreux à assister au conseil municipal. Toutes les places sont occupées au point que certains en sont réduits à rester debout. Les tensions qui règnent actuellement mobilisent l’attention. Après d’hypothétiques gradins en bois dans l’amphithéâtre, structure devant être consolidée avant l’accueil de spectateurs, la polémique concerne le site Saint-Louis où se trouvait autrefois l’hôpital. Les associations de défense du patrimoine n’apprécient pas qu’on brade leur passé à des investisseurs « plus attirés par les bénéfices financiers que par le respect d’un lieu occupé depuis l’Antiquité ». 

Un nombreux public
  • La vente de 23 logements à la SEMIS aura bien lieu !


Avant d’aborder le site Saint-Louis, le conseil présente la vente d’immeubles, propriété de la Ville, à la Semis pour une somme de 2,8 millions d’euros. Pour mémoire, ce même sujet avait suscité le malaise du maire, Jean-Philippe Machon, lors de la dernière assemblée. Et pour cause, il avait été mis en minorité, une majorité d’élus s’étant opposée à la transaction. L’explication en était simple : plusieurs conseillers, membres du CA de la Semis, n’avaient pas pris part au vote. Les résultats à bulletins secrets - 16 voix contre et 12 pour - étaient sans ambiguïté : une partie de l’équipe Machon s’étant alliée à l’opposition !
Depuis, le maire a revu sa stratégie et consulté des juristes, apportant des réponses précises à ses préoccupations. En fait, les fameux élus siégeant à la Semis pouvaient participer au vote. Voilà qui change tout ! Le maire a donc représenté cette cession de 23 bâtiments (à l’exception des logements situés dans l’enceinte de l’Abbaye-aux-Dames).
Comme on pouvait s’en douter, cette "manœuvre" a suscité les réactions de l’opposition réduite à trois membres, Serge Maupouet, Laurence Henry et Josette Groleau en l’absence de Philippe Callaud, François Elhinger, Renée Lauribe Benchimol et Brigitte Favreau. « Les modalités ont changé. Vous étiez sans doute mal renseigné sur les textes ? On verra bien ce qu’en dira le contrôle de légalité »  ironise Serge Maupouet à l’encontre de Jean-Philippe Machon. Pour l’opposition, « cette opération va plomber la Semis pour 20 ans, l’obligeant à acheter des immeubles dont elle n’a pas besoin. Tout ça pour permettre à la Ville de se désendetter, elle qui a déjà vendu l’école Pelletan et la Villa Musso. Voilà où nous conduisent vos dépenses et votre souci du paraître, sans compter ce que coûtera le site Saint-Louis à la municipalité ». 

Le maire Jean-Philippe Machon reprend la barre du navire !
« ll ne faut pas faire d’amalgame, rétorque le maire. Le conseil d’administration de la Semis a validé l'acquisition de ces logements en s’adaptant à la loi Elan : « la Semis préserve ainsi son avenir et sa capacité à investir dans le logement social. C’est la même chose sur Pons ou Saint-Jean d’Angély ». Frédéric Neveu abonde dans ce sens : « c’est une bonne affaire pour la Semis et pour la Ville ».
Laurence Henry ne partage pas cet enthousiasme. Elle s’interroge sur la destination des 2,8 millions d'euros  : « vous avez tapé dans les caisses de la Ville et maintenant, vous avez besoin d’argent ! ». Selon des déclarations qu’elle aurait recueillies auprès de Christine Mounier (directrice), la Semis ne serait pas à l’origine de cette opération. Ce que dément le maire : « l’affaire se serait conclue d’un commun accord ». Bruno Drapron, quant à lui, souhaiterait des explications détaillées tandis que Josette Groleau bute sur l’estimation des Domaines : est-elle toujours valable ?

Le vote à bulletins secrets requis par l’opposition n’ayant pas lieu, la vente des logements est votée à l’unanimité par la majorité. Jean-Philippe Machon peut donc se réjouir d’avoir rétabli le cap. Seuls quatre élus de sa majorité sont officiellement entrés en dissidence, Bruno Drapron, Marie-Line Cheminade, Annie Tendron et Philippe Creachcadec. Les autres restent discrets : soit ils sont rentrés dans le rang, soit ils ne veulent pas se représenter, soit ils préfèrent ne pas attirer l’attention sur eux…

Budget : tout va bien mon capitaine… sauf que Bruno Drapron quitte le navire


L’an dernier, Frédéric Neveu s’était emporté, soulignant qu’en tant qu’adjoint aux finances, il devait disposer de tous les documents comptables. Apparemment, les choses sont rentrées dans l’ordre puisqu’il a présenté un budget dans un climat apaisé « faisant face à la baisse des dotations de l’Etat et la façon dont le gouvernement va pallier le manque à gagner de la taxe d’habitation ».
Le budget de la ville s’élève à 45 095 393 euros. Malgré la hausse des charges (eau et énergie 22,7%) et du personnel, la ville poursuit son désendettement en restant vigilante en 2019. Pour Laurence Henry, « la ville obère le bien-être des Saintais en sacrifiant l’investissement ». Quant aux emplois, elle s’inquiète du devenir des salariés en contrat précaire.
Jean-Philippe Machon rappelle que le budget a été élaboré sans augmentation de la fiscalité locale, l’investissement occupant 72 millions destinés à des projets.
S’ensuit un échange assez vif entre Gérard Desrente et Laurence Henry, cette dernière remarquant que Saintes a perdu beaucoup d’habitants. Ce qui n’étonne pas Gérard Desrente : « quand l’ancien maire, Jean Rouger, a augmenté la taxe foncière de 17%, nombreux ont quitté Saintes et sont partis vers les paradis périphériques que sont les communes alentours »
Attirer une population nouvelle en centre ville est l’un des objectifs de l’action Cœur de Ville. D’où la nécessité de faciliter, par des subventions, la restauration de logements…

C’est au moment de voter le budget que Bruno Drapron, ancien adjoint aux sports, annonce qu’il quitte officiellement la majorité. Ses intentions de se présenter aux prochaines Municipales contre Jean-Philippe Machon sont désormais claires !


• Déclassement du site Saint-Louis et du petit parking du 11 novembre

Dossier présenté en deux volets, site Saint-Louis et carré du 11 novembre, par Marcel Ginoux. Ces espaces appartenant à la mairie, ils doivent être déclassés pour s’insérer dans le futur aménagement du site Saint-Louis. Une délibération du conseil municipal est nécessaire.
La procédure de déclassement du site va permettre aux habitants, en attendant les travaux réalisés par Linkcity qui seront précédés par des fouilles archéologiques, de continuer à fréquenter les lieux et stationner.
Pour l’instant, le site Saint-Louis est seulement ouvert les jours de marché, les mardis et vendredis. Il est fermé les autres jours pour des raisons de sécurité. Depuis l’occupation par les gilets jaunes, les systèmes de vidéo-surveillance ont été abîmés ainsi que les grilles de protection du belvédère. D'où  un danger compte-tenu de la hauteur du promontoire. « Lorsqu’elles auront été réparées, le site rouvrira, à l’été vraisemblablement » souligne Marcel Ginoux. Quant au parking, les automobilistes pourront encore l’utiliser un bon bout de temps puisque les actes avec Linkcity ne sont pas encore signés. Début des travaux 2020, 2021 ?

Serge Maupouet, interrogatif
Serge Maupouet s’interroge : pourquoi la mairie persiste-t-elle dans son projet alors que de nombreux Saintais sont contre, sans compter les recours gracieux de l’opposition municipale et le recours tout court d’une association de citoyens : « vous allez vous séparer d'un site historique alors que vous n’avez pas terminé de payer l’emprunt ». Il est hostile au déclassement et apporte un élément à ne pas dédaigner : le sous-sol du promontoire comporte de nombreuses carrières et il est inconstructible en certains endroits. Pour lui, la situation de l’hôtel futur, proche de la falaise, pose question…
Josette Groleau, quant à elle, s’inquiète de la transformation - par un groupe privé - du parking du 11 novembre « dont on veut supprimer la route centrale. La ville sera alors dépossédée ». Ajoutons que ces parkings seront payants alors que ceux des grandes surface, extra-muros, resteront gratuits…
La consolation des falaises, à réaliser de février à mai prochains, n’entre pas dans le projet du site Saint-Louis.

Le déclassement est voté à l’unanimité. Voilà qui va donner du grain à moudre aux associations qui se battent contre cette vente…

• Le nombre d'adjoints passe de 12 à 10
Nouvelle grille


• Révision du périmètre du Secteur Sauvegardé : Aides à la restauration des façades, opération programmée à l’habitat 

Saintes souhaitant embellir son cœur de ville, des aides financières à la rénovation des immeubles peuvent être obtenues. Un nouveau périmètre du secteur sauvegardé sera bientôt défini. Tous renseignements après de la mairie de Saintes (référent Jean Engelking) et la Communauté d’Agglomération pour la constitution des dossiers.

  
• Restauration de la basilique Saint-Eutrope : Inscrite au patrimoine mondial de l’Unesco dans le cadre des chemins de Saint-Jacques de Compostelle. Coût 1.120.000 euros (façade nord, etc).

• Bruno Drapron au banc des accusés : 

A gauche de la photo, Bruno Drapron a annoncé qu'il quittait les rangs de la majorité
Question présentée par Dominique Deren, nouvelle adjointe aux sports. Elle concerne la réalisation de deux bureaux au gymnase de la Boisnarderie destinés au football en salle et à des associations familiales. Nelly Veillet, chargée de l’urbanisme, attire l’attention du conseil : nul n’est au courant de ces aménagements lancés par l’ancien adjoint, Bruno Drapron. Ces travaux présentant des malfaçons, ils ont été arrêtés pour une mise en conformité et le maire a diligenté une enquête concernant le dossier. Bruno Drapon estime que cette attaque relève de « la politique politicienne ».
Bref, la balle est dans le camp de Dominique Deren, un permis de construire devant être déposé. A suivre…

• Problèmes de micro
D'où une suspension de séance afin de permettre aux micros, de l'opposition en particulier, de retrouver de l'ardeur !

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