lundi 29 juillet 2013

Le salon du livre de Mortagne annulé


Ce salon, dédié à son créateur Michel Suire, n'aura malheureusement pas lieu dimanche 4 août prochain. En effet, suite à la tempête qui s'est produite dans la nuit du 26 au 27 juillet que Mortagne-sur-Gironde a subi de plein fouet, les structures montées en prévision de cette manifestation ont été entièrement détruites. N’ayant pas de solutions alternatives, les organisateurs sont au regret de devoir annuler cette rencontre estivale qui devait réunir de nombreux auteurs et écrivains au pied des falaises, ainsi qu'un marché fermier. Ils espèrent proposer une nouvelle édition en 2014.

Les tivolis détruits par les vents violents

jeudi 11 juillet 2013

Sortie des archives historiques :
De l'hôpital des pèlerins
aux églises de Chadenac
et d'Avy


Les Archives historiques d'Aunis et Saintonge, que préside Marc Sequin, ont pour coutume, voire pour mission, de faire découvrir le patrimoine de Charente Maritime à leurs adhérents. Dernièrement, le groupe se trouvait dans la région de Pons.

 L'hôpital des pèlerins est l'un des fleurons de la ville de Pons. Après son assemblée générale, l'association des Archives s'y est retrouvée, guidée par Jean Jacques Elie, maire de Mazerolles, vice-président de la communauté de communes.

Assemblée générale à Mazerolles
Visite guidée par Jean Jacques Elie
On a beaucoup écrit sur cet hôpital dont la première pierre fut posée en 1156 par Geoffroy, seigneur de Pons « en faveur des pauvres tant du pays que des étrangers », comme en attestent deux manuscrits anciens. Ce puissant guerrier du Moyen âge pensait au salut de son âme puisque l'établissement fut créée pour recevoir sa sépulture et celle de ses parents en l'honneur de Dieu, de la bienheureuse Marie et des saints.
Les protecteurs célestes entendirent sa requête puisque ce lieu, qu'empruntaient les pèlerins en route pour Saint-Jacques de Compostelle, devint l'enjeu de revenus considérables. Outre les rentes des propriétés, le montant des amendes lui était en partie destiné. De quoi faire des envieux, c'est pourquoi durant des siècles, de violents litiges opposèrent le Sire de Pons au Parlement de Bordeaux.
« Cet hôpital a d'abord été construit pour accueillir les gens qui, arrivant à Pons, en trouvaient les portes fermées » explique Pascal Even, l'ancien directeur des Archives de Charente-Maritime. Il se composait d'une vaste salle pour les malades, de pièces utilitaires, d'une chapelle et d'un passage couvert qui a été sauvegardé (sa hauteur a été diminuée de sept mètres).

Marc Seguin mentionne de nombreux procès qui ont concerné cette structure, objet de convoitises. Ceci dit, elle ne perdait pas de vue sa mission première, celle d'assister les nécessiteux et les miséreux. « A l'époque, il existait trois établissements de ce type » explique le président : l'hôpital Dieu qui se trouvait route de Saintes, l'hôpital Saint-Nicolas situé en ville et l'hôpital neuf construit route de Bordeaux.
Les siècles passant, cet hôpital finit par perdre ses fonctions. Au XIXeme siècle, des sœurs l'occupaient encore. Au XXe, il tomba en désuétude avant d'abriter les matériels techniques de la mairie.

La charpente du XIIIe siècle. Aux alentours de l'hôpital neuf (classé moment historique en 1879), devait se trouver la potence ou les potences du Sire de Pons...
Redécouvert par l'équipe municipale de Daniel Laurent, il a fait l'objet d'importants travaux de restauration il y a une quinzaine d'années. Sous la direction de l'architecte des Monuments de France, Philippe Oudin, une magnifique charpente de 1242 a été mise au jour ainsi qu'une ouverture de style gothique flamboyant (les autres sont romanes). Des aménagements ont été réalisés et le public est invité à se rendre dans ce lieu historique qui possède un jardin de plantes médicinales. Afin de compléter l'ensemble, la municipalité cherche à acquérir le bâtiment qui se trouve en face de la grande salle, propriété de la famille Dufaud. Un écomusée pourrait y voir le jour.

Visite du jardin aux plantes médicinales de l'hôpital des pèlerins

Sous le figuier, Alain Floriant, Marc Seguin et Pascal Even
Actuellement, une exposition originale sur les clystères (pour les lavements !) et les anciens instruments de chirurgie, dont une partie a été aimablement prêtée par François Rabussier, est proposée aux visiteurs. Ne privez pas de cette découverte : ces objets, qui servaient autrefois en cas d'état déficient, sont franchement étonnants (et un peu inquiétants quand on sait comment se pratiquait la médecine à l'époque)…


 

Des portails aux riches sculptures

Suivait la visite de deux églises remarquables. L'église de Chadenac est l'une des plus belles de la région avec son portail sculpté. Classée monument historique en 1843, remarquée par André Malraux, elle aurait été édifiée au XIIe siècle. L'architecte s'appelait Guillaume et le sculpteur Charroux. Des explications détaillées à son sujet ont été données par Alan Michaud qui regrette la présence de l'actuel clocher dont on se passerait volontiers !

Sculpture de l'église de Chadenac
Le portail réunit sept voussures où apparaissent des vierges sages et des vierges folles, des animaux fabuleux, des anges adorateurs, le combat des vices et des vertus. La façade en elle-même est richement décorée et même si quelques têtes sont tombées à la Révolution, restent de belles présences dont Saint-Georges, Saint-Michel, le dragon et l'élégante fille du Roi. L'intérieur est spacieux (avec escalier montant vers le chœur) et sur le mur de l'une des chapelles latérales, se trouve un tableau champêtre montrant l'édifice religieux et la campagne environnante.
Chadenac est un lieu habité de longue date puisque des vestiges gallo-romains, dont une borne milliaire, y ont été trouvés. De même pour le grand cimetière mérovingien dont les tombes étaient recouvertes par une vigne, explications données par Alain Floriant.

Des détails sur l'église d'Avy donnés par Marc Seguin 
Le portail de l'église d'Avy
L'église d'Avy, quant à elle, est en mauvais état malgré des travaux réalisés dans la première partie. Sa flèche en pierre, qui se remarque de loin, est intéressante. Construit au XIIe siècle, l'édifice a souffert de la Guerre de cent ans. Au XVeme siècle, le sergent royal le trouve « désolé et ruiné ». Mais il a connu ses gloires de gloire puisque sa façade est un déploiement de sculptures. Trente six personnages, des vieillards de l'Apocalypse, regardent le visiteur. Dans son ouvrage sur les églises de la région, Charles Connoué décrit cette église et il est affolé par le spectacle qu'il a sous les yeux : « murs humides, dallages verts ». La municipalité actuelle fait ce qu'elle peut, mais l'ampleur de la restauration est importante. Des fresques y ont été découvertes par l'abbé Tonnelier en 1949.


Bref, ce fut une journée à la fois studieuse et instructive. Si vous souhaitez rejoindre l'association des Archives historiques, n'hésitez pas à la contacter au 8 de la rue Mauny à Saintes.


La légende de l'anguille de Pons (gravée dans ce chapiteau de l'hôpital des pèlerins) : Il y a bien longtemps, les deux filles du Seigneur de Pons sauvèrent la vie d'une anguille. Mais l'anguille était fée et pour les remercier, elle promit qu'elle veillerait sur la cité pontoise pour les siècles à venir.

• Chemin de Saint-Jacques de Compostelle :  L'itinéraire qu'empruntaient les pèlerins était généralement le grand chemin de Blaye. Au Moyen âge, une tour se dressait près du passage voutée de l'hôpital neuf. Elle a été détruite au XIXe siècle.

Oli le Baron à Jonzac :
Pour le plaisir !


Qualifié « d'orfèvre guitariste » par la critique, Oli Le Baron se produisait à Jonzac samedi dernier à l'occasion des rencontres de jazz que propose Maïté Auboin Hannoyer au cloître des carmes. À son retour des Etats-Unis, elle l'a contacté et l'idée d'un concert estival s'est alors concrétisée.



Oli Le Baron conjugue de nombreuses cordes à son arc : c'est là que réside sa force. Créer l'étonnement, la fantaisie, l'émotion. Il quitte sa casquette gavroche et ses lunettes pour arborer une chemise noire sur les traces des bluesmen qui l'ont précédé. Sur scène, il se pose et s'expose, de préférence en bonne compagnie. Le son est là, rond, puissant. Une belle définition métallique dans l'attaque saupoudrée d'un soupçon de saturation et d'un écho vif, comme une correspondance avec l'immensité.
Oli n'aime pas les contraintes sauf celles qui lui permettent d'explorer le vaste répertoire musical. L'évasion a un prix. Il est libre, rocker et séducteur, chanteur et guitariste. Libre d'inventer, d'arranger des morceaux, de composer avec ce côté Peter Pan qui le conduit d'Amérique en Europe avec une étonnante facilité. Et comme ses journées sont plus longues que 24 heures, il part à l'abordage des capitaines Crochet qui sclérosent l'éclosion des talents et phagocytent l'expression.

Oli et Dick Rivers se connaissent bien.
Et pour cause, il a écrit les chansons de son dernier CD.

« Personnellement, je pardonne peu aux marchands du temple. Je ne me réveille pas tous les matins en me disant que je veux vendre des disques à tout prix et que je dois passer à la télé ! Ce que je n'aime pas dans la production, c'est ce qui est impersonnel » avoue-t-il. Bref, il privilégie l'authenticité et, parmi ses projets, il n'écarte pas une résidence d'artiste en Charente-Maritime. A Jonzac, pourquoi pas ?

• Oli le Baron répond à nos questions :


Samedi dernier à Jonzac, votre quintet, Oli's Funerals, a donné un bel aperçu de ses multiples facettes. Une soirée pas triste pour des funérailles… 

Comme vous l'avez vu, ce ne sont pas des funérailles musicales. Je ne suis pas gothique ; au contraire, je suis plutôt éclectique ! J'ai donné ce nom au groupe en clin d'œil aux années que j'ai passées à la Nouvelle Orleans. La spectacle est un tour d'horizon qui va de la Louisiane aux bars enfumés de New York en passant par les guinguettes des bords de Marne et les cabarets berlinois. Sans oublier la touche glam rock.


Comment est née cette passion pour la musique ? 

Enfant, je vivais dans le centre de Bordeaux avec mes parents. Mon père a toujours eu une très bonne oreille, je pense que je tiens de lui ! Il était amoureux de la musique. Je l'entendais jouer de divers instruments. Il était doué, c'est une évidence. Il m'a appris des accords de guitare. J'ai fait du piano de 6 ans à 12 ans, en école ou avec des professeurs qui venaient à la maison. Les choses ne passaient pas très bien car j'étais déjà très libre dans mes interprétations ! Ils disaient que je n'en faisais qu'à ma tête ! Adolescent, j'ai monté un groupe à Gradignan avec des copains. Nous changions de nom toutes les semaines. Un soir, on a fait une boum quelque part dans Bordeaux et le timide que j'étais s'est métamorphosé. Je suis devenu un grand admirateur d'Alice Cooper, des Rolling Stones, de David Bowie. Et de beaucoup d'autres ! J'ai aimé ce décollage. La première scène que j'ai faite est l'Olympia en 1979 avec les Fanatics. Il s'agissait d'un gros festival où se produisaient plusieurs groupes.


 Parlez-nous de Dick Rivers… 

 Je ne suis pas né avec le tee-shirt des Chats Sauvages. J'avais 15 ans quand il a signé avec ce groupe. Au départ, je n'avais ni a priori, ni extase. Le parrain de mon fils m'a mis en contact avec lui. J'ai composé une première chanson pour son album. C'est parti comme ça. Puis est venu l'album de ses 50 ans de carrière où Dick chante mes chansons. J'ai monté toute l'équipe ; les musiciens viennent d'univers différents et se complètent bien. Nous sommes toujours contents de nous revoir ! Dick est un ami fidèle et j'apprécie la fidélité. Il a une véritable ouverture d'esprit.

 Quels sont vos projets ? 

J'ai toujours un studio d'enregistrement que j'emmène avec moi. C'est comme s'il était en kit ! Après Los Angeles, il se trouvait dans une gare marchande de la région parisienne. Cette semaine, il sera déménagé près de Toulouse pour l'enregistrement du nouvel album de Dick Rivers. Nous allons nous poser dans la salle des gardes d'un château, y mettre nos guitares, les amplis. Le CD devrait sortir en 2014. Le spectacle Oli's funerals va se poursuivre mais avec une mise en scène plus importante, des filles qui dansent en particulier. J'ai deux groupes, Suicide pool et Oli's funerals. Je suis un touche à tout, j'ai toujours été comme ça. J'aime chanter, composer, danser, jouer de la musique. Je m'ennuie assez vite, ceci explique cela. Tout est question d'ambiances. Pour moi, il est assez naturel de passer de Clignancourt au Cotton club ! Par ailleurs, je me suis rapproché du chorégraphe Philippe Découflé que j'ai rencontré l'an dernier à la Villette. C'est pourquoi je participe au nouveau final du Crazy Horse où l'une des mes chansons fait partie du spectacle.

Reportage/photos Nicole Bertin

Maïté Auboin Hannoyer, responsable des rencontres de jazz de Jonzac
L'un des grands rendez-vous de l'été !
Un nombreux public réuni au cloître des carmes
 

• Touche à tout : « On m'a mis une étiquette de guitariste un peu flamboyant en raison des années Aubert. En fait, j'aime bien jouer de la guitare, mais aussi de la batterie, bass et saxophone. Je n'en joue pas aussi bien que Mathias Luszpinsky qui est vraiment doué au sax. Sa femme Ayet est costumière, compositrice et chanteuse. Ensemble, nous avons des projets ». 

• Etat civil : De son vrai nom Olivier Vincent de la Celle. « C'est Corto, un ami, et Korin Ternovtzeff (Enzo Enzo) qui m'ont baptisé Oli Le Baron» .

Dans les années 90, Oli le Baron a créé aux USA le groupe Baron Jive (Album Weird Luck en 1994 chez Nite and Day) et fait une tournée avec Sylvain des New York Dolls en 92 et 93. En France, il a participé aux albums et aux tournées de Syl Sylvain, de 1992 à 2001, et de Jean-Louis Aubert. On le retrouve ensuite aux côtés du groupe Alice Texas, puis de Geoffrey Oryema. Jusqu'en 2009, il a travaillé avec le chanteur Raphaël et, plus récemment, avec Dick Rivers avec qui il prépare un nouvel album.



• Oli's Funerals : au chant et à la guitare Oli Le Baron, au piano Olivier Riquet, au saxophone Mathias Luszpinsky, à la guitare basse Jérôme Goldet et à la batterie Florian Bellecourt.

• Mickey Blow : joueur de blues harp, c'est un sacré personnage. Né en Centre Afrique, ce baroudeur a côtoyé les plus grands groupes. « Il a son monde à lui, c'est une belle personnalité» souligne Oli le Baron.

 

Maurane nous fait une fleur !


Salle comble l'autre vendredi au casino de Jonzac pour applaudir Maurane. 



Au programme, des chansons de son dixième album "fais-moi une fleur" et un bel hommage à Nougaro. En effet, en 2009, la chanteuse a enregistré seize reprises de chansons, regroupées dans un album intitulé Nougaro ou l'espérance en l'homme.


« Nougaro et moi, c'est une longue histoire, nous étions très liés. On s'aimait bien, on se rentrait beaucoup dans le lard aussi ! Au départ, j'étais une simple fan et je ne m'attendais pas à ce qu'un jour, nous devenions aussi proches. Il m'a beaucoup aidée, cassée aussi. J'ai vécu avec lui une relation qui est le contraire d'une relation tiède. Il m'a fascinée, passionnée. Il a écrit des choses tellement géniales que c'est un bonheur de chanter son répertoire. Sur le CD, il y a des titres connus ; d'autres le sont moins comme "La danse" ou "Allée des brouillards" qui sont des perles. C'est une façon de le remercier pour tout ce qu'il a fait pour moi » explique-t-elle.



Sa voix chaude et sensuelle a conquis le public. Maurane se sent bien sur scène et ce plaisir, elle le partage avec un enthousiasme communicatif. Elle était accompagnée par son guitariste préféré, Louis Winsberg.

La photo souvenir !
Et un public conquis !
• Maurane a joué avec Gérard Depardieu dans le film tourné à Pons, "La tête en friche" où elle veillait aux destinées du café chez Francine.

mardi 9 juillet 2013

Réforme du mode de
scrutin des conseillers généraux


Dominique Bussereau, député et président du Conseil général de Charente-Maritime, a attiré du ministre de l'Intérieur sur la lettre d'un élu local de la majorité présidentielle envoyée à tous les maires de la Charente-Maritime au sujet de la réforme du mode de scrutin des conseillers généraux actuellement en cours d`examen au Parlement. 

En effet, dans ce courrier adressé à tous les maires du département de la Charente-Maritime, l'élu présente la mise en œuvre du redécoupage cantonal, citant notamment en exemple le redécoupage cantonal du secteur rochelais et le nombre d'élus à venir.
Cette annonce, alors que le projet de loi est actuellement discuté à l'Assemblée nationale et qu'aucune consultation préalable avec l'ensemble des parlementaires et élus n'a été initiée, laisse supposer que des travaux seraient déjà menés avec certains responsables politiques, déniant ainsi la légitimité du débat législatif et démocratique.
En particulier, ces propos sont contraires aux engagements que le ministre de l'Intérieur a pris à l'Assemblée nationale le 18 février 2013 lors de l'examen du projet de en séance publique en réponse à l'auteur de cette question. ll lui demande par conséquent de lui préciser les conditions dans lesquelles le redécoupage cantonal sera conduit de manière transparente, dans un souci de respect de neutralité et d'équité, conformément aux principes républicains.

Réponse du Gouvernement : 

Les limites territoriales de trois cinquièmes des cantons actuels n'ont pas été modifiés depuis leur création en 1801. Elles ne reflètent plus aujourd'hui ni la réalité démographique, ni les bassins de vie et d'activité au sein des départements. Par ailleurs, les écarts de représentation au sein d'un même département peuvent aller de 1 à 47 entre le canton le moins peuplé et celui le plus peuplé. Cette situation, manifestement contraire au principe d'égalité devant le suffrage inscrit dans l'article 3 de notre Constitution, ne saurait perdurer davantage. Aussi le Gouvernement a-t-il décidé d'engager le travail de refonte de la carte cantonale, rendu par ailleurs indispensable du fait de I'abrogatìon de la réforme du conseiller territorial.

Il conduira ce projet sur la base des critères fixés par le législateur, dans le cadre de la loi adoptée par le Parlement. Dans chaque département, le projet de décret fixant la nouvelle carte cantonale sera soumis pour avis au Conseil général concerné. Le délai laissé aux assemblées départementales pour se prononcer sur ce projet de décret s'inscrit dans un calendrier contraint qui doit permettre la publication des quatre vingt dix-huit décrets au plus tard un an avant le renouvellement général de mars 2015, conformément aux dispositions de l'article 7 de la loi de décembre 1990.

Le Gouvernement s'est engagé devant la représentation nationale à ce que les assemblées départementales soient consultés sur les projets de décrets qui leurs seront transmis en dehors des périodes de congés, afin que les conseillers généraux puissent les examiner dans des conditions qu'il leur appartiendra de définir. L'ensemble des projets de décrets seront enfin soumis au Conseil d‘état.

Sécurité des navires de croisière


Dominique Bussereau, député et président du conseil général de Charente-Maritime, a attiré I'attention du ministre de I'écologie, chargé des transports, de la mer et de la pêche, sur la sécurité des navires de croisière, et en particulier ceux de la compagnie Costa. 

Après le naufrage meurtrier du Costa Concordia en janvier 2012, dû semble-t-il à de nombreuses fautes et défaillances, l'attention du Gouvernement avait été attirée sur la nécessité de procéder à des contrôles approfondis des navires de la compagnie Costa lors de leurs escales en France. I| lui demande si ces contrôles ont bien été mis en œuvre en 2012. Dans l'hypothèse d‘une réponse négative, il souhaite savoir les raisons d'un tel renoncement contraire au principe de précaution. En tout état de cause, il lui demande de mener ces contrôles de manière permanente en 2013 et d'informer les familles des victimes du Costa Concordia et l'auteur de la question de leurs résultats.

Réponse du Gouvernement : 

En 2012, 1 184 navires étrangers accostant dans les ports français ont fait l'objet d'inspections. Les navires inspectés ont été sélectionnés en fonction de leur profil de risque calculé par I'application communautaire THETIS (the hydrid european targeting and inspection système, système hybride européen d'inspection et de ciblage) selon les critères établis par la directive du 23 avril 2009 et le mémorandum d'entente de Paris sur le contrôle par I'État du port des navires étrangers (MoU de Paris, Memorandum of understanding-comprenant 27 États). En outre, à la suite à |’accident du Costa Concordia, en mai 2012, il est apparu nécessaire d'effectuer des contrôles additionnels sur les navires à passagers de croisière. Ainsi, avec le soutien de la France, le Comité du MoU de Paris a décidé en mai 2012 d'organiser une campagne spécifique ciblée sur le contrôle opérationnel des navires à passagers (HAVEP, harmonized verification programme programme de vérification harmonisée).

La campagne, à laquelle les 27 Etats dont la France participent, va durer toute l'année 2013. Au cours de celle-ci, les inspecteurs de la sécurité des navires chargés du contrôle par l'Etat du port des centres de sécurité des navires au sein des directions interrégionales de la mer vont effectuer des contrôles spécifiques comprenant la mise en œuvre d'un scénario d‘urgence standard qui inclut un incendie simulé dans les machines, le rassemblement des passagers et une évacuation (avec le débordement et l'affaissement des embarcations de sauvetage). Au cours de I'inspection, l'attention est également portée sur les communications, la formation des équipages, les sources d'énergie de secours et le fonctionnement des portes étanches.

Rééducation
aux Antilles de Jonzac :
Interrompues, les séances
pourraient reprendre à l’automne


En mai dernier, les patients suivant une rééducation aux Antilles ont appris la mauvaise nouvelle : les séances n'auraient plus lieu jusqu'à une date indéterminé. Que s'est-il passé ? Nombreuses sont les questions qui gravitent autour de cette interruption brutale. 

C'est en février 2011 que la Communauté de Communes de Haute Saintonge a établi une convention avec l'hôpital de Jonzac. Son objectif ? La mise à disposition d'un bassin des Antilles afin que des malades puissent y effectuer des séances de rééducation médicalement prescrites.
On sait - et de nombreux travaux scientifiques l'ont prouvé - que les exercices effectués en milieu aquatique offrent d'excellents résultats. Cet élément permet, entre autres, d'accomplir des mouvements qui seraient douloureux dans des circonstances "ordinaires".

Quand cette nouvelle unité a ouvert ses portes, la presse n'a pas tari pas d'éloge à son sujet : « L'idée est d'accompagner les patients à maintenir ou à améliorer leur état de santé dans la période qui suit les soins. Il ne s'agit pas de remplacer la phase rééducative. Le but est d'y faire suite en entretenant les acquis obtenus auprès des partenaires libéraux, kinés, ergothérapeutes. C'est en somme la troisième phase du parcours de soins. Cette plateforme permet une éducation thérapeutique pour le bien-être en prenant moins de médicaments ».
L'idée est effectivement intéressante et elle remporte très rapidement un franc succès. Chaque matin, à 7 h 30 et 8 h 30, les patients se retrouvent dans l'un des bassins de la remise en forme à un moment où les baigneurs ne sont pas encore arrivés. Ils sont encadrés par deux kinésithérapeutes hospitaliers, Frédéric Tardieu et Gérard David, et des moniteurs ayant reçu une formation.
Les pathologies sont nombreuses ; elles peuvent aller des éclopés classiques (accidentés de la route, suite post-opératoires) à des problèmes circulatoires, des douleurs. Liste non exhaustive. Le but est de retrouver une activité physique (vigueur et souplesse) qui permettra aux patients de revivre normalement. Parmi eux, certains arrivent en fauteuil roulant. Ce rendez-vous constitue pour ces derniers un moment particulier : dans l'eau, tout semble plus léger, à commencer par les pesanteurs de l'existence et les maux qui font cruellement souffrir. L'ambiance qui règne est excellente et des conversations se lient. Gérard David, aidé par un personnel qualifié, accompagne les exercices des patients. Les progrès sont rapides et nombreux sont les témoignages favorables.

C'est dans ce bassin des Antilles qu'avaient lieu les séances de rééducation. Elles étaient encadrées par Frédéric Tardieu, kinésithérapeute en chef à l'hôpital, Gérard David, kinésithérapeute, Céline, maître-nageur référent en bassin, Julien et Cyril.
Réouverture à l'automne ?

Alors que cette rééducation fonctionnait dans de bonnes conditions, elle a été brusquement interrompue il y a quelques semaines. Un beau matin, Gérard David a annoncé la nouvelle sans s'étendre sur les détails. Médusés, les malades ont appris qu'on les tiendrait au courant et qu'ils recevraient un courrier leur expliquant le pourquoi du comment (lettre qu'ils ont reçue tardivement !). Au beau milieu de leurs séances, certains n'ont pas trop apprécié d'être les victimes d'un arrêt sur image. Ils se sont alors trouvés dans l'obligation de demander une nouvelle prescription à leur médecin pour poursuivre leur rééducation dans un cabinet "classique".
C'est alors que les rumeurs les plus fantaisistes ont commencé à se répandre en ville, à commencer par une hypothétique rivalité entre les kinés de l'hôpital et du centre ville, les seconds reprochant aux premiers d'utiliser un espace ludique dont la destination première ne serait pas réservée aux soins médicaux ! Tout cela est faux, bien entendu. « Nous n'avons jamais été contre ces séances aux Antilles » explique l'un deux.
S'y est ajoutée une histoire de remboursement des dites "séances" par la Sécurité Sociale : là encore, ce sont des bruits sans fondement mais qui peuvent nuire, s'ils persistent, à cette rééducation qui a fait ses preuves.

Bref, il est grand temps que les choses s'apaisent. Jean Yves Jourdan, directeur de l'hôpital, y travaille activement en collaboration avec l'Agence Régionale de Santé : « J'ai décidé d'interrompre ces séances. Elles reprendront quand notre effectif en kinésithérapeutes sera complet. L'hôpital a besoin de cinq kinés et nous effectuons des recrutements. Aux Antilles, deux kinés encadreront les patients dans l'eau ». La difficulté de ces embauches est liée au numerus clausus, trop faible, qui entraîne une réelle pénurie dans cette profession. Conséquence, les établissements font appel à des praticiens espagnols, belges ou italiens selon les régions alors que la France pourrait assurer sa propre relève. Selon le responsable du centre hospitalier, la situation devrait être réglée à l'automne. L'organisation répondra alors aux dispositions requises par l'ARS.

 Il y a quelques semaines, la Communauté de Communes, que préside Claude Belot, a inscrit dans son budget un crédit de 1,5 million qui sera affecté à la réalisation d'un bassin supplémentaire au complexe aquatique, entièrement dédié à ces soins spécifiques. Ainsi les patients pourront reprendre le chemin des Antilles en toute quiétude…

Le but de cette rééducation aux Antilles est de retrouver une activité physique qui permettra à chacun de vivre normalement. Y participent des patients de tous âges qui rencontrent des problèmes articulaires, orthopédiques, neurologiques, des polytraumatisés, des insuffisants respiratoires, voire des personnes qui souffrent de troubles de l'incoordination du mouvement.

Académie de Saintonge à Royan :
La réaction de Michel Lis


Pour sa traditionnelle cérémonie annuelle, l'Académie de Saintonge se réunira à Royan alors qu'elle a l'habitude d'organiser cette grande manifestation à Saintes. La directrice, Marie-Dominique Montel, estime que cette "escapade" en bordure d'Atlantique correspond à la volonté de l'Académie de "mailler" le territoire.
Michel Lis, le journaliste écrivain à la moustache verte, ne le voit pas de cette façon. Pour lui, le berceau de l'Académie est et doit rester saintais. Une chose est sûre, il n'est pas question pour l'Académie de quitter Saintes où elle a son siège social. D'ailleurs, Jean Rouger, maire de la ville, est régulièrement présent à la remise des prix.

• Lettre ouverte de Michel Lis

« C’est avec une surprise douloureuse que j’ai appris que votre docte Académie était devenue une émigrée. La nouvelle a surpris beaucoup de Saintais et de Saintaises qui pensaient à juste titre que l’Académie était partie intégrante de notre patrimoine. C’est un peu comme si l’Académie française siégeait désormais à Romorantin. C’est aujourd’hui que vous payez le prix de votre silence. Non seulement sur la défense de notre langue et de notre patois mis en péril par quelques petits marquis parisiens et poitevins, mais aussi sur l’anniversaire de notre barde Goulebenéze et enfin ce mutisme récurrent sur tous les événements culturels de Saintes qui demeure la capitale de la Saintonge. L’Académie de Saintonge rejoint donc l’Académie des muses santones de Victor Billaud, mais elle n’en a ni l’éclat, ni même la réputation. J’ose espérer que cet exil voulu ou subi n’est que passager et que bientôt, vous reprendrez vos travaux conduisant par exemple à la création d’un dictionnaire de notre langue santone. La ville dont je suis un enfant se sent orpheline, mais si votre Académie avait été plus présente, cette chose-là ne serait pas arrivée et nous courrons le risque de voir désormais se créer à Saintes, notre capitale naturelle, une académie de pacotille. Faites en sorte que mes regrets ne demeurent pas éternels ».

Michel Lis, écrivain et lauréat 2009 de l’Académie de Saintonge

Campus stellae,
une bande dessinée
dédiée aux chemins de
Saint-Jacques de Compostelle


Vendredi dernier, l'Hôpital des Pèlerins de Pons, en Charente-Maritime, recevait les concepteurs d'une bande dessinée entièrement dédiée aux chemins de Saint-Jacques de Compostelle. 


Découvrir une bande dessinée qui conjugue à la fois une réalité historique, une aventure pleine de rebondissements et une qualité graphique réelle, est un pur moment de bonheur.
C'est le sentiment qu'ont éprouvé les personnes venues l'autre vendredi à l'hôpital des pèlerins à l'occasion d'une séance de dédicaces. En effet, Pierre-Roland Saint Dizier, aux côtés d'Aline Azalbert, de l'association des Chemins de Saint-Jacques, et de Patrick Hourcade, responsable d'édition, avaient le plaisir de présenter les premiers volumes de Campus Stellae que Glénat, spécialiste de l'album historique, vient de publier. Deux beaux ouvrages d'une série de quatre.

Séance de dédicaces

 Le scénario gravite autour des chemins qui mènent jusqu'au Cap Finisterre : l'un passe par Saint-Gilles, Montpellier, Toulouse et le Somport ; un autre par Notre-Dame du Puy, Conques et Moissac ; le troisième traverse le Puy en Velay, Saint-Léonard et Périgueux ; le quatrième emprunte Tours, Poitiers, Saint-Jean d'Angéla, Saintes et Bordeaux. Et c'est là que Pons entre en scène ! Cette ville figure dans le second tome "les deux reliques, de Paris à la Sauve-Majeure".

Bonne lecture !
Si les dessins ont été réalisés par Andrea Mutti et les couleurs par Paolo Francescutto, Pierre-Roland Saint-Dizier a composé le scénario. Chargé des repérages, il s'est rendu sur chaque site.
« A l'époque médiévale, les itinéraires choisis par les pèlerins dépendaient de l'état de routes, de la présence ou non d'hébergements, de péages et de points commerciaux. Ils étaient également conditionnés par les sanctuaires dédiés aux saints dont ils souhaitaient vénérer les reliques » remarque Aline Azalbert. Lors de la séance de dédicaces, les concepteurs de cette bande dessinée de qualité ont apporté moult explications. Tous sont potentiellement des marcheurs sur le chemin des étoiles où chaque être cherche sa vérité.

Daniel Laurent, sénateur, aux côtés d'Aline Azalbert et de Patrick Hourcade des éditions Glénat
• Campus stellae : Livre publié aux éditons Glénat, Edition du patrimoine, centre des Monuments Nationaux.

Du musée Safran à l'usine
Hispano-Suiza de Jonzac


Projection au cinéma Familia de Jonzac 

Jeudi dernier, à l'initiative de l'aéroclub et de la ville de Jonzac, le cinéma le Familia accueillait la projection du film réalisé par Jean-Luc Blanchet "moteurs au cœur". Un hommage au musée Safran…

Quand on est Saintongeais, on ne connait pas forcément le musée Safran sis à Villaroche, près de Melun en Seine-et-Marne. Désormais, grâce au film détaillé réalisé par Jean-Luc Blanchet, ce lieu a livré ses secrets.
L'initiative de cette projection, qui avait lieu au Familia jeudi dernier, nous la devons à la ville de Jonzac et au nouvel aéroclub que préside Pascal Roth. « Dans ce documentaire, nous avons mis en scène des passionnés d'aviation dont plusieurs ont construit des moteurs d'avions » souligne Jean-Paul Soriano, producteur. Retraités, ils disposent de temps libre et se donnent volontiers rendez-vous au musée où ils unissent leurs talents pour rénover des appareils d'un autre temps, souvent en mauvais état. Rappelons que l'ingénieur Louis Seguin a été l'inventeur du moteur rotatif. Il est devenu en "étoile" avant que les réacteurs ne fassent leur apparition.

L'équipe de tournage aux côtés de M. et Mme Belot et de Pascal Roth, président de l'aéroclub de Jonzac en Haute Saintonge
Comment Jean-Luc Blanchet a-t-il eu l'idée de travailler sur ce thème ? « Je suis un ami de longue date d'Alberic de Palmaert, journaliste et écrivain dont les deux sujets favoris sont les religions et l'aéronautique. A l'occasion d'un travail sur Louis Blériot, il est entré en contact avec les responsables du musée Safran. Je m'y suis intéressé à mon tour. Un musée, par tradition, c'est un peu figé. Or, en poussant le rideau qui masque une porte, je suis entré dans l'univers de l'association des amis du musée. Ce sont eux qui apparaissent à l'écran. J'ai éprouvé un véritable plaisir à faire ce film ».


Le musée aéronautique et spatial Safran est riche d’une collection unique de plus de cents moteurs d’avions, réacteurs de fusées, turbines d’hélicoptères ainsi que de nombreuses maquettes. Créé en 1985 et installé dans un hangar d’hydravions datant des années 1930, ce lieu permet de vivre la prodigieuse aventure humaine et technologique qu’est l’aéronautique depuis ses débuts jusqu’à nos jours au fil d’un parcours chronologique. « Découvrir un drone, admirer un authentique Mirage, lancer un moteur au banc d’essai, observer un étage du lanceur Ariane, le visiteur parcourt une exposition interactive où aéronefs et moteurs grandeur nature côtoient maquettes didactiques et audiovisuels pédagogiques » explique l'un des retraités. Pour rien au monde, il ne raccrocherait ses outils !
Ces amateurs d'aéronautique méritaient bien un éclairage particulier ! Le témoignage est assurément émouvant : les gros plans sur les gestes précis qu'ils accomplissent démontrent combien leur dextérité est grande. « Tous ont travaillé sur des projets extraordinaires comme le Concorde. Ce que j'aime, c'est faire des portraits, montrer le côté humain des engagements » confie Jean-Luc Blanchet.

Jean-Luc Blanchet, Bruno Debord, musicien et Antoine, projectionniste au cinéma le Familia
Une usine Hispano-Suiza aux carrières d'Heurtebise 

Claude Belot, sénateur maire de Jonzac, évoqua des souvenirs d'enfance quand Jonzac abritait entre ses murs une usine Hispano-Suiza aux carrières d'Heurtebise. Ces moteurs entraient dans la fabrication des Dewoitine.
Pour ceux qui ignoreraient ce qu'est le Dewoitine 520, il s'agit d'un avion de chasse de la Seconde Guerre mondiale. Il était réputé comme étant le meilleur que la France ait pu aligner contre l'Allemagne lors de la bataille de France. Conçu à partir de 1936 par Emile Dewoitine, il était capable d'atteindre 520 km/h. Le D.520 de série, dont le premier exemplaire fut produit fin 1939, était équipé d'un moteur Hispano-Suiza de 935 chevaux et armé de 4 mitrailleuses dans les ailes, approvisionnées à 675 coups et d'un canon de 20 mm avec 60 coups tirant à travers l'axe d'hélice. Bref, mieux valait ne pas se trouver à côté !
Opérationnel à partir de mai 1940, il équipa le premier groupe de chasse FFI, sous le commandement de Marcel Doret, pour effectuer des missions sur la région de Bordeaux et la Poche de Royan. Raconter cette histoire, c'est entrer de plain pied dans l'occupation des carrières d'Heurtebise qui abritent aujourd'hui la station thermale de Jonzac.


L'historien James Pitaud, qui animera prochainement une conférence à l'Université d'été, en cite les différents occupants. Passons sur l'habitat préhistorique et l'extraction de la pierre au Moyen Age. Plus près de nous, ces terrains furent réquisitionnés par l'Armée en 1939 pour y installer une usine Hispano-Suiza. En effet, les militaires recherchaient un site plus discret que Paban (Saintes) pour y poursuivre leurs activités. « Pendant tout l'hiver 39, les Jonzacais ont été les témoins des essais des moteurs. C'était plutôt bruyant » souligne James Pitaud.
Parmi les gardes, des rescapés du conflit 14-18, se trouvait un certain Adrien Picq. Problème pour lui et ses compagnons, quand les Allemands arrivèrent en juin 40, ils furent faits prisonniers. Les troupes ennemies sont restées jusqu'en 1943 dans ce lieu où ils installèrent un important dépôt de munitions que Pierre Ruibet, aidé par Claude Gatineau et un réseau de résistants, parvint à faire sauter. Par la suite, les carrières redevinrent propriété du ministère de la Défense (on y trouva des champignonnières et même une distillerie) avant que Claude Belot ne s'intéresse à elles. Le site est aujourd'hui dédié à la santé via l'eau curative jonzacaise. Une sacrée reconversion !
L'endroit aurait échappé à un funeste destin : les Américains auraient envisagé d'y entreposer des bombes atomiques, dit-on. « C'était peut-être de la désinformation du Parti communiste » remarque James Pitaud. L'affaire, publiée dans La Petite Gironde (ancêtre de Sud-Ouest), se déroulait dans les années 1950…

• Les activités de Safran, centrées sur les secteurs stratégiques de l’aérospatiale, de la défense et de la sécurité, sont regroupées en trois grands métiers : Propulsion aéronautique et spatiale, équipements aéronautiques, défense et sécurité. Les pièces historiques de cette collection unique ont été restaurées avec passion par des amateurs d’aéronautique, souvent salariés ou retraités du Groupe, regroupés au sein de l’Association des Amis du Musée Safran.

• Les projets de West Océan Production (société qui gravite entre Paris et la Saintonge) : Jean -Luc Blanchet et le producteur Jean-Paul Soriano travaillent actuellement à l'adaptation d'un roman "Des ricochets dans les étoiles" dont des scènes sont tournées sur Royan, Saint-Palais sur Mer, La Tremblade et Jonzac. Il s'agit d'une comédie policière un peu déjantée. En chantier également, un film sur un atelier de théâtre qu'animent des personnes handicapées.

• A noter l'agréable musique accompagnant le film "Moteurs au cœur". Elle a été composée par Bruno Debord dont les accents rappellent ceux de Django Reinhardt. Sa musique est libre comme les nuages, elle jaillit des guitares er nous entraîne joyeusement dans une balade sans frontières.

Le verre de l'amitié en présence de pilotes dont Alain Perrier

Rocade Sud de Jonzac :
Les deux propriétaires "rebelles"
attendent un juste prix


L'association des riverains de la rocade sud de Jonzac a tenu son assemblée générale mercredi dernier. Une bonne occasion pour faire le point sur les terrains qui restent à acquérir par le Conseil général, maître d'ouvrage du projet. 

Alain Seguin étale sur la table des documents divers et variés. Des plans, des échanges de courriers. Depuis que le projet de rocade a été lancé, il en vu d'autres ! L'association de défense dont il est président protège les intérêts des propriétaires touchés par le passage de cet axe qui reliera le sud de Jonzac au complexe des Antilles. En effet, il permettra aux automobilistes arrivant de Mirambeau (de l'autoroute en particulier), voire d'Ozillac, d'éviter le contournement de la ville.
Depuis que le dossier a été porté sur les fonts baptismaux, l'eau a coulé sous les ponts puisque seuls deux riverains sur les quinze concernés ont ouvert une procédure auprès du Tribunal administratif. Cette résistance aurait-elle freiné l'avancement des travaux ? Certes, un premier ouvrage d'art a été réalisé et pas n'importe lequel. Il s'agit du viaduc qui surplombe la verte prairie. Malheureusement, depuis qu'il est sorti de terre et malgré sa prestance, aucune route ne le relie à la voirie existante. Seul un rond point est en cours de réalisation.  

Alain Seguin et Elie Gervreau
« Ils s'activent pour montrer que les choses avancent. Je me souviens que Claude Belot disait que cette rocade serait inaugurée en 2009. Apparemment, le calendrier a été modifié » constate Alain Seguin. Avec son voisin, Didier Lucchese, agriculteur comme lui, il résiste au Conseil général pour une raison simple : le prix des terrains proposé par cette collectivité n'est pas assez élevé. Ils possèdent en tout 5,5 hectares.
« L'association permet aux membres d'être informés » explique Alain Seguin qui avoue avoir subi quelques pressions. « Pourquoi nous ne sommes pas d'accord ? Parce que les offres sont basées sur le Plan Local d'Urbanisme qui a une vision à court terme de l'aménagement du secteur. C'est sur ce document que s'appuient les Domaines. Or, sur le PAD, Plan d'Aménagement Détaillé, on s'aperçoit que les parcelles touchant la rocade seront à plus long terme urbanisables, donc constructibles. Cela veut dire que dans un certain temps, les prix auront largement grimpé et les premiers vendeurs seront un peu les dindons de la farce. On appelle cette projection la valeur d'avenir ». Et de citer des cas qui font jurisprudence : la construction de l'aéroport Charles de Gaulle, par exemple, où des plus-values conséquentes avaient été faites aux dépens des agriculteurs. Ces derniers ont alors saisi la justice et obtenu gain de cause.
 Alain Seguin et Didier Lucchese ont donc refusé les propositions qui leur ont été faites parce qu'elles ne correspondent pas « au juste prix » qu'ils attendent. La seconde est d'ailleurs arrivée le 27 juin dernier alors que l'avis d'expropriation leur est parvenu fin avril.
Le prix du terrain nu (où sont cultivées des vignes actuellement) serait plutôt dans la partie basse (4 euros le m2), de même que le préjudice qui peut être attribué à un fermier pour la perte de sa production et la replantation du vignoble (le Département se réfère à des prix pratiqués dans les années passées alors que le cognac est en pleine embellie). Par ailleurs, si ces terrains deviennent constructibles, ils seront alors plus proches des 30 euros le m2...

Les deux plaignants sont représentés par Me Garcia, avocat palois spécialisé dans ce type d'affaire. « Nous suivons la procédure classique et attendons que le juge des expropriations nous convoque. C'est lui qui fixera le prix. Il est évident que cela mettra fin aux bruits qui circulent, du genre "on va prendre les terrains de Lucchese pour un euro symbolique". Ces rumeurs finissent par être très désagréables. J'ai même entendu que nous devions vendre bon marché parce sinon, les impôts des Jonzacais seraient augmentés. En l'attente de la venue du magistrat, nous cultivons nos terres comme avant ». 

Sortir de chez soi 

A ces ventes de terrains, s'ajoutent des problèmes pratiques dont celui d'Elie Gervreau. Sa maison risque de devenir prisonnière de la rocade. « Cette voie va me poser un réel souci. Pour sortir de chez moi, je serai obligé de faire une grande boucle. J'ai exposé cette difficulté à la DDE qui m'a proposé un aménagement spécifique ». Idem pour Didier Lucchese : une nouvelle route, à proximité de sa ferme, sera créée, l'ancien accès devant être supprimé. La crainte des habitants concerne les matériels agricoles ou les semi-remorques venant chercher les récoltes viticoles : pourra-t-on manœuvrer aisément ? Nous sommes dans un hameau rural où circulent plus souvent des machines imposantes que des Ferrari !
 Malgré un avenir en point d'interrogation, Alain Seguin se dit confiant : « l'association n'est pas contre cette rocade. Les propriétaires expropriés veulent être dédommagés convenablement. Le groupe restera actif jusqu'à la réalisation du contournement ». La situation devrait évoluer dans les mois à venir, plus sûrement en 2014. On comprend que l'actuelle municipalité et la Communauté de Communes de Haute Saintonge aient à cœur cet aménagement financé par le Conseil général. En effet, c'est dans le secteur des Antilles et du casino que sera construit le futur centre des congrès. Toutefois, le premier argument avancé est que « la commune de Jonzac, située à un carrefour d'axes départementaux majeurs, est traversée par un important trafic qui nécessite de prolonger le contournement existant vers l'Est de l'agglomération ». L'augmentation du trafic de transit, notamment de poids lourds, serait incompatible avec les trafics locaux et induirait des nuisances intra muros ainsi qu'une détérioration de la sécurité routière. C'est le document officiel qui le dit…

Le viaduc attend toujours une voie d'accès...

• Si la viaduc n'a pas encore été réceptionné par le Conseil général, c'est qu'il présente certaines malfaçons : revêtement supérieur, infiltrations, etc. L'entreprise qui l'a réalisé devrait pallier ces désagréments. Alain Seguin et Elie Gervreau

Château de Jonzac : Le vol du clocheton dans le ciel jonzacais !


La dépose du clocheton de la tour nord du château, lourd de deux tonnes, a lieu récemment sous le regard admiratif du public.


Certains connaissent le vol du bourdon de Nikolaï Rimski-Korsakov, mais peu ont eu la chance d'assister au vol du clocheton de Jonzac ! L'événement, qui a eu lieu dernièrement, avait attiré de nombreux curieux qui se demandaient ce que venait faire une grue immense près la tour nord.
La réponse est simple : des travaux s'imposaient concernant cette partie du château datée du XVe siècle avec le châtelet. Le clocheton qui la coiffe est beaucoup plus récent, semble-t-il, mais ses bois n'ont pas résisté aux aléas du temps.


Jean-Claude Riché, à l'affût de bonnes images !
Les ans passant, il penchait sérieusement, ce qui n'était pas du goût de l'architecte des Bâtiments de France.  Il devenait donc urgent de redresser la situation par une restauration.
C'est maintenant chose faite grâce à l'intervention de l'entreprise charentaise MCCC. L'équipe, aguerrie à ce genre d'exercice, a scié les piliers et dégagé les structures de métal qui les confortaient afin de libérer la structure.

Mission accomplie pour Christophe, Didier et Nicolas de l'entreprise charentaise MCCC

Quand le clocheton s'est "envolé" dans les airs, les regards étaient braqués sur lui.  Suspendu dans le vide, l'ensemble a été descendu sur la place avec grand soin avant d'être placé dans un camion à destination de Fléac. Les rénovations s'effectueront en atelier. La couverture en ardoise, quant à elle, sera réalisée par l'entreprise Bouchet de Jonzac.
La tour nord est maintenant orpheline de son couvre-chef, mais elle en a retrouvé un autre. Une sorte de parapluie qui la protège de la météo.
Les travaux s'achèveront en décembre 2013. Entre temps, nous devrions avoir encore du spectacle…

Reportage/Photos Nicole Bertin

Les différentes étapes de la dépose du clocheton



Deux tonnes à déplacer, tout le savoir-faire du grutier !

 Vol de clocheton dans le ciel jonzacais, un spectacle inhabituel…  


Ce clocheton abrite une cloche qui avait cessé de tinter. Les vibrations, en effet, étaient préjudiciables à la stabilité de la structure...