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mercredi 14 octobre 2009

Gérard Depardieu :
« Tous les rôles sont magnifiques » !


Gérard Depardieu, qui tourne actuellement "La tête en friche "sous la direction de Jean Becker à Pons, en Charente-Maritime, répond à nos questions :


Gérard Depardieu, vous avez été séduit par le personnage de Germain. En quoi ce roman vous plaît-il ?

Ce vrai roman populaire, écrit par Marie Sabine Roger qui réalise également des ouvrages illustrés, est très beau. Germain, qui n’est pas un demeuré, ni un idiot, m’a touché. De ce personnage, se dégage une véritable émotion. Il y a différentes façons de l’appréhender, mais si on a la chance de tourner avec Jean Becker, c’est encore mieux ! J’apprécie le travail de ce cinéaste dont je connais bien la famille.

Aujourd’hui tout le monde connaît Depardieu avec un grand D. Quel regard portez-vous sur votre carrière cinématographique, riche de plus de 150 films ?

Pour être franc, je ne porte pas de regard particulier. J’ai eu la chance de vivre plusieurs époques successives dont certaines étaient passionnantes. Rappelez vous, il fut une période où la fréquentation dans les salles était importante. C’est dommage qu’il n’y ait plus de petits cinémas de quartiers ! Le cinéma n’était pas encore une industrie placée entre les mains des internautes et influencée, de longue date il est vrai, par le cinéma d’Hollywood. Aujourd’hui, le public fréquente les grandes salles multiplexes où tous les films ont le même format. Les choses ont changé. Le choix hebdomadaire, proposé au public, dépasse les quinze films. Autrefois, ce chiffre était moins important, mais les spectateurs s’en plaignaient-ils ?

De nombreux films ne sortiraient jamais dans les salles, dit-on…

Effectivement. Cela ne veut pas dire qu’ils ne sont pas valables ! Il y a trop de films pour les salles et pourtant, la France dispose d’un nombre important d’espaces dédiés au cinéma.
Les États-Unis sortent 600, jusqu’à 700 films par an. Si la France voulait les imiter, il faudrait qu’elle en fournisse deux par jour. Il y a un pays d’Afrique, je pense que c’est le Nigeria, qui en produit un grand nombre. L’inde, quant à elle, en réalise 1 000. Il s’agit de la première industrie cinématographique au monde. Leurs équipes travaillent bien, d’ailleurs.
En France, nous produisons 200 films par an et sur ce chiffre, 120 sortent sur les écrans.

Comment se porte le cinéma français sur la place internationale ?

Le cinéma français en Amérique a un succès d’estime. Balzac, Monte-Cristo ont remporté un grand succès en Chine. Ces films ont changé l’univers des télévisions. En Europe, par exemple, les ventes aux télévisions représentent 80 % du chiffre d’affaires à l’étranger du cinéma français.
Le cinéma peut aussi promouvoir une région. On l’a vu avec les Ch’tis de Dany Boon. Cet engouement correspond au désir des spectateurs de retrouver un lien authentique avec le terroir, la proximité. La série des Don Camillo gravitait autour du même principe. Une région, le Nord de l’Italie, des lieux, la mairie, l’église…
Aujourd’hui, certaines collectivités aident à financer des films. C’est le cas de la région Poitou-Charentes et du Conseil Général de Charente-Maritime en ce qui concerne le tournage de “La tête en friche“.

Quel est le rôle que vous avez préféré jouer à l’écran ?

Aucun, parce que tous les rôles sont magnifiques. Je pense en particulier à Cyrano et à bien d’autres. Dans le cinéma, il y a des moments inoubliables, de “petites bulles“...

Êtes-vous déjà venu à Pons ?

Je connais le département parce que je suis venu tourner Mammuth avec Delépine et Kervern durant l’été. Nous étions du côté de Royan. Voilà un film qu’on a fait pour moins d’un million d’euros !

Comment vous sentez-vous aujourd’hui ?

Je me sens citoyen du monde et… vivant !

Photos 1 et 2 : Gérard Depardieu avec Jean Becker

Photo 3 : "La tête en friche" selon le roman de Marie Sabine Roger : Germain devant le vrai faux monument aux morts

(Entretien, photos Nicole Bertin)

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