Les 9 et 16 mars 2008, les électeurs de Jonzac seront appelés à voter pour leur prochaine équipe municipale. Vendredi dernier, la gauche que conduit Gilles Clavel a exposé ses plans de campagne. Il est à noter que les déclarations concernant le fonctionnement de l’actuelle mairie, transcrites dans cet article, émanent des représentants du Parti socialiste. Cette remarque s’adresse aux personnalités susceptibles : il est donc inutile qu’elles s’en prennent aux journalistes qui essaient de faire objectivement leur métier.
À Jonzac, Gilles Clavel anime les forces de gauche depuis un certain temps. En mars 2008, il conduira la liste pour la seconde fois aux Municipales, cette mission ayant été assumée dans le passé par Claude Benayoun et Patricia Jeannaud. Il se présente également aux élections cantonales avec Sylvie Ruiz pour suppléante.
Vendredi, tous deux étaient réunis dans la salle du château qui leur sert de PC (non loin de la permanence de J.C. Beaulieu et du bureau de Claude Belot !) afin de donner les résultats du questionnaire soumis récemment aux habitants. Ce fut surtout l’occasion de dresser le bilan du dernier mandat : « nous avons assisté à toutes les commissions et nous nous sommes beaucoup impliqués » soulignent-ils. D’où « une bonne connaissance des dossiers ».
En cours de constitution, la formation de gauche sera officiellement dévoilée en début d’année prochaine. Les cinq conseillers municipaux, qui siègent déjà au conseil, y figurent, prêts à affronter « cet homme de droite qu’est Claude Belot » et sa future équipe renouvelée. Le groupe socialiste travaille donc à remporter la victoire : ce serait une grande première puisqu’il ne s’est pas imposé sur Jonzac depuis des lustres.
Plus que Jean-Claude Texier, devenu maire par l’opération du saint cumul, c’est plutôt l’actuel président du Conseil général que visent leurs remarques : entre autres les Antilles d’abord confiées à un gestionnaire privé (la Financière Sport et Loisirs) avant d’en donner les rênes à la CDCHS, l’ancienne piscine qui stagne en centre ville et la culture “centralisée“ face à un comité des fêtes toujours en sommeil. Sur ce dernier chapitre, les deux élus sont critiques : « on ne nous informe pas des spectacles. Le contenu des manifestations est annoncé en séance publique » remarque Sylvie Ruiz qui aimerait davantage de concertation sur les Feuillets d’automne par exemple. « L’avis de l’ensemble du conseil sur les programmations devrait être demandé » ajoute Gilles Clavel qui souhaiterait que les adjoints “compétents“ puissent avoir leur mot à dire (il pense sans doute à L. Chalié). « Ce manque de transparence » agace nos élus qui citent un exemple de “l’omerta“ ambiante : « nous avons appris que Catherine Queille s’occuperait du Téléthon par le journal la Haute Saintonge » (d’où l’utilité de cet hebdomadaire !), « en effet, son nom n’avait pas été cité en séance publique. Si nous sommes élus, notre fonctionnement sera lisible auprès de la population. Nous ne sommes pas là pour nous faire plaisir, mais pour répondre aux attentes des habitants ». Dans le chapitre des festivités, ils voudraient redonner à la Mont Carmel ses fastes d’antan, tandis que les animations de Noël ne doivent pas reposer uniquement sur les épaules des commerçants : « la mairie, elle aussi, doit s’impliquer ».
«Des projets pharaoniques »
De là à parler tourisme et future salle des congrès (qui doit voir le jour près des Antilles), il n’y a qu’un pas : « nous sommes d’abord partis sur une nouvelle salle municipale, l’ancienne étant hors normes, pour aboutir à un palais des congrès avec une salle de 1200 places et un amphithéâtre de 500 places. Qui en assurera la gestion et l’organisation car il faudra bien que ce vaste espace vive ? Pour l’instant, nous sommes dans le flou. Il est impossible de savoir qui fera quoi. On s’est écarté du projet initial et ce n’est pas l’actuelle commission culture, qui ne s’est pas réunie depuis plusieurs années, qui nous éclairera » déplore Gilles Clavel, favorable à des projets qui concerneraient tous les habitants et non pas une poignée.
Dans le domaine économique, il s’inquiète de la pérennité de l’activité du centre hospitalier, « le plus gros employeur de la ville en nombre de salariés ». « En toile de fond, se dessine l’avenir des hôpitaux de proximité. En 2007, le déficit d’activité de Jonzac a été compensé par des réserves, mais qu’en sera-t-il en 2008 ? Il faut que les usagers prennent conscience qu’aujourd’hui, on demande aux hôpitaux d’être des producteurs de soins afin d’assurer leur rentabilité »... Non loin, le service chirurgie de l’hôpital de Barbezieux serait appelé à fermer. Malgré ses bâtiments réaménagés et une inauguration récente, le CH de Jonzac doit donc rester vigilant...
Sur la région, l’emploi reste une préoccupation pour l’opposition : « il n’y pas assez de magasins en centre ville » estime Sylvie Ruiz qui vient d’ailleurs d’ouvrir une boutique bio près du Champ de foire.
L’environnement n’est pas ou-blié : la réfection du centre ville se fait attendre (les trottoirs surtout), valorisation du Jonzac intra muros qui n’a jamais été étudiée dans son ensemble, mais par quartiers avec des architectes plus ou moins talentueux, manque de vision globale, mise en valeur du patrimoine très médiocre, etc.
Côté voies de communication, il est difficile d’occulter la future rocade qui devrait relier la route de Montendre au casino et à la route de Barbezieux : « nous sommes réticents quant au second tronçon qui traverse une zone Natura 2000. Un viaduc va franchir les rails. Je voudrais bien qu’on me démontre l’utilité de cet investissement qui coûtera tout de même 11 millions d’euros. Encore une fois, les paysages seront gâchés, mais qui s’en soucie ? » déclare Gilles Clavel. De surcroît, il ne porte pas une affection particulière au Casino : « Je ne joue pas, c’est une règle de conduite. Un jour, Belot m’a dit : alors il faut le fermer ? Sa question n’était pas opportune car si j’avais été à sa place, je n’aurais pas ouvert cet établissement ». On ne peut être plus franc sur le sujet !
Il n’en reste pas moins que le Casino est très généreux puisqu’il verse à la ville un pourcentage sur ses jeux de l’ordre de 700.000 euros : « cet argent vient directement de la poche des citoyens. Juste retour ces choses, il faudrait l’affecter à des animations collectives offertes gratuitement ou à des investissements dont bénéficierait le plus grand nombre »...
Ses projets, la gauche les étudie à travers des commissions, avec l’appui de l’association Vivre à Jonzac. « Nous sommes en bonne position pour remporter cette municipale » conclut Gilles Clavel. En 2001, l’écart n’était que de 300 voix : « Nous constituons une véritable alternative et les Jonzacais peuvent nous faire confiance. Notre équipe est aussi performante que celle qui est actuellement en place, sinon plus »...
Les mois à venir seront animés, à n’en pas douter. En face, l’équipe que conduira Claude Belot ne devrait pas se laisser faire !
• L’ouverture Belot/Clavel ?
Claude Belot a déjà pratiqué l’ouverture une première fois en offrant un poste d’adjoint à un ancien élu de gauche, Pierre Jean Ravet. S’il (re)devient maire de Jonzac, pourquoi ne ferait-il la même chose avec Gilles Clavel ? Non pas pour le “débaucher“ du parti socialiste, mais pour agir à la manière de Nicolas Sarkozy, c’est-à-dire en montrant que la politique n’a pas d’œillères entre la droite et la gauche. Reste à savoir si Gilles Clavel accepterait...
• Au sujet de Pierre Jacques Rambeaud
II aurait fait un appel du pied à Gilles Clavel, lequel serait réticent à prendre sur sa liste cet élu communiste bien connu des Jonzacais. « Il faut être solide dans sa tête pour être dans l’opposition » explique le chef de file du PS. En effet, dans un passé récent, Pierre Jacques Rambeaud a déjà démissionné de ses fonctions de conseiller municipal. Ceci expliquerait-il cela ? Claude Belot pourrait pratiquer l’ouverture en lui tendant la main, dit-on...
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